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La fin de la Seconde Guerre Mondiale et les débuts d’un Nouvel Ordre Mondial

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Par   •  5 Mai 2021  •  Cours  •  3 053 Mots (13 Pages)  •  967 Vues

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La fin de la Seconde Guerre Mondiale et les débuts d’un Nouvel Ordre Mondial

Introduction

En 1945, les capitulations de l’Allemagne et du Japon sont rendues possibles par l’alliance militaire et diplomatique des États-Unis et de l’URSS notamment. Mais l’ampleur des pertes humaines et des destructions matérielles liées à la guerre sont absolument colossales.

Les puissances victorieuses espèrent faire de l’année 1945 le début d’une nouvel ordre mondial (expression désignant l’état des relations internationales, fondées sur la paix, la sécurité et la prospérité). La création de la BIRD et du FMI en 1944 puis de l’ONU en 1945 témoigne de cet espoir.

Cependant, l’alliance entre les États-Unis et l’URSS se fissure et leur rivalité idéologique débouche sur la Guerre froide (conflit idéologique et indirect entre les États-Unis et l’URSS) à partir de 1947.

Problématique : Pourquoi la fin de la Seconde Guerre mondiale ne traduit-elle pas par l’établissement de la paix immédiate ?

I. Au sortir de la guerre, un monde meurtri

A. Un très lourd bilan matériel

• Les dégâts matériels liés à la Seconde Guerre mondiale sont considérables. En Europe comme en Asie, les villes sont des champs de ruines. Elles sont les premières cibles de bombardements : en Allemagne, Berlin a perdu la moitié de ses logements ; au Japon, Hiroshima a été rasée sur un rayon de 2 kilomètres ; en Pologne, Varsovie est détruite à 85%.

• Les économies sont exsangues. Les infrastructures de transport et de production sont endommagées : en URSS, 54% des lignes de chemin de fer sont hors d’usage et 50 à 70% des logements ont été détruits. Les économies tournent au ralenti : dans presque tous les pays, le PIB de 1945 est inférieur à celui de 1939 (moins 22% en URSS, moins 20% en Allemagne…)

• Seuls les États-Unis, qui sont épargnés par les destructions, sont les grands vainqueurs économiques de cette guerre: ils voient leur production industrielle a doublé entre 1939 et 1945 pour soutenir l’effort de guerre (production d’armes et d’armements).

B. Des dizaines de millions de morts

• La Seconde Guerre mondiale entraîne un choc démographique : avec un bilan compris entre 50 et 70 millions de morts, la Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité, dont 62% sont des civils. La politique génocidaire nazie a coûté la vie à 6 millions de Juifs, soit près de 40% de la communauté juive mondiale.

• Les populations sont touchées par des famines à cause des prélèvements et des destructions. Un million de Japonais sont morts de faim en 1945-1946. Le rationnement (limitation de la vente et de l’achat de nourriture par un système de tickets) dure généralement jusqu’en 1950.

• Des déplacements de population ont lieu. Des millions de déportés et de travailleurs forcés rentrent chez eux à la fin de la guerre. Les flux de populations s’accentuent avec le changement de tracé de certaines frontières. Au printemps 1945, cinq millions de déplacés (civils qui se trouvent en 1945 en dehors de leur pays d’origine) sont recensés dans la seule Allemagne.

C. Un traumatisme de grande ampleur

• La guerre génère des traumatismes. Entre août 1944 et janvier 1945, les Soviétiques, les Anglais et les Américains libèrent les camps de concentration et les centres de mise à mort. Même si des informations circulent dès 1942, la médiatisation des camps nazis crée un véritable choc moral : à leur retour, rares sont les rescapés qui témoignent.

• Bien que les Japonais et les Américains taisent les conséquences des bombardements atomiques, le nombre de morts (compris entre 150 000 et 250 000 personnes) et le développement des cancers et des leucémies soulèvent l’effroi : quelques voix, comme le philosophe français Albert Camus, dénoncent l’usage de l’arme atomique et à partir de 1949, un mouvement pacifiste voit le jour, réclamant l’interdiction des bombes atomiques.

• Après la guerre, le procès de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946) juge 22 criminels de guerre nazis, dont Hermann Goering, le Ministre de l’aviation. Pour la première fois, les notions de génocide (destruction programmée, méthodique et systématique, totale ou partielle, d’un groupe en raison de son origine, de sa religion ou de son appartenance ethnique) et de crime contre l’humanité (violence généralisée ou systématique contre une population civile). Trois accusés sont acquittés, douze sont condamnés à mort et pendus, les autres sont emprisonnés.

• Les Alliés lancent aussi la dénazification (politique mise en œuvre par les Alliés en Allemagne à partir de 1945 consistant à épurer la société allemande du nazisme) de l’Allemagne à partir de 1945 mais il s’agit d’une opération difficile. De nombreux dirigeants nazis ont pu fuir le pays (comme Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon de 1943 à 1944), d’autres ne sont pas inquiétés ou continuent même à exercer des fonctions politiques (comme Kurt Kiesinger, membre du parti nazi dès 1933, qui est chancelier de RFA entre 1966 et 1969).

• Au Japon, les Américains organisent le procès de Tokyo (mai 1946-novembre 1948). Vingt-huit militaires et ministres, dont le général Tojo, l’ex-Premier ministre, sont jugés pour crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Tous les accusés sont déclarés coupables : 7 ont été condamnés à mort et pendus ; les autres sont condamnés à de la prison.

II. Après la guerre, un nouvel ordre mondial

A. empêcher le retour de la guerre

• La volonté de favoriser une paix durable est un désir précoce. Esquissée dès août 1941 avec la Charte de l’Atlantique signée par Roosevelt et Churchill, l’Organisation des Nations unies est officiellement fondée le 26 juin 1945 à la conférence de San Francisco. Sa charte de fondation énonce ses objectifs : maintenir la paix et étendre la démocratie sur la planète.

• L’ONU ne souhaite pas refaire l’erreur de la Société des Nations (SDN). La SDN fonctionnait à l’unanimité et était souvent paralysée. Pour éviter cela, il est décidé que les cinq vainqueurs de la guerre (URSS, États-Unis, Royaume-Uni, Chine et France) soient membres permanents du Conseil de sécurité et disposent d’un droit de veto sur les décisions.

• Les États membres s’engagent à respecter le principe de l’égalité entre nations et à unir leurs forces pour maintenir la paix et la sécurité collective (système qui veut assurer une paix durable par une solidarité active entre les États qui garantissent mutuellement leur indépendance).

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