La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial

Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire, de 1945 au début des années 1970.

Chapitrer 1 : La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial :

• Procès de Tokyo : 3 Mai 1946 /12 Novembre 1948

Le tribunal militaire de Tokyo, organisé comme celui de Nuremberg, a pour rôle de punir les criminels de guerre japonais. 28 inculpés, mêmes chefs d’accusation. 7 condamnations à mort et peines de prison pour les autres.

Limites : l’empereur, clé de voute du régime, n’est pas jugé car les EU cherchent à se rallier l’opinion japonaise alors que se dessine la Guerre froide.

              b) Mettre en place les fondements d’un Etat- providence :

Les Etats alliés sont conscients de la responsabilité de la crise économique et sociale dans le déclenchement de la guerre. C’est pourquoi, dans de nombreux pays, les dirigeants souhaitent la mise en place d’un Etat-providence : Etat qui garantit à ses citoyens des droits sociaux et une certaine redistribution des richesses économiques du pays. Le rapport de Lord Beveridge en 1942 au RU, révèle la nécessité d’un Etat plus protecteur et redistributeur. L’Etat et plus généralement les administrations publiques doivent assurer les citoyens contre les risques sociaux (maladie, vieillesse, chômage) et effectuer une redistribution des revenus dans un objectif de justice sociale.

En France, cette protection sociale est fondée sur les principes de solidarité et de redistribution, comme annoncé dans le programme du Conseil National de la Résistance, le 15 mars 1944. Le CNR a été créé le 27 mai 1943, présidé par Jean Moulin, il rassemble les représentants des mouvements de résistance, des syndicats et des partis politiques (communistes, socialistes, centristes). Son objectif est de coordonner l’action de la résistance mais aussi de préparer la refondation républicaine à la libération. Le programme du CNR, élaboré dans la clandestinité le 15 mars 1944, inspire l’action du GPRF, dirigé par De Gaulle. C’est une étape décisive dans l’organisation de l’Etat-providence en France.

Au niveau social, Etat-providence avec la création de la sécurité sociale en octobre 1945 (santé, accidents du travail, retraites, prestations familiales),

Rôle central de l’Etat dans l’économie : dirigisme pour reconstruire : nationalisations des secteurs clés de l’économie et planification,

Dimension politique avec le vote des femmes, loi du 21 avril 1944, et la reconnaissance du rôle des syndicats.

C)  Un ordre mondial dominé par les « deux Grands » :

1. Les EU, un « Grand » à la puissance sans précédent :

La suprématie américaine d’avant-guerre est considérablement renforcée. A la fin de la guerre, EU=superpuissance :

-Puissance économique : production en augmentation dans tous les secteurs, les EU réalisent la moitié de la production industrielle mondiale. Ont été l’arsenal des Alliés.

-Puissance financière : ils détiennent les 2/3 du stock d’or mondial, le Dollar a été consacré à la conférence de Bretton Woods comme monnaie d’échange international, ils dominent le marché financier et le commerce mondial. Les pays européens sont leurs débiteurs, les EU sont les créanciers du monde.

-Puissance militaire et stratégique : monopole de l’arme atomique (1er essai le 16 juillet 1945 dans le désert du Nveau Mexique) + ont des bases dans le monde entier.

-Puissance technologique : rénovation technique, les migrations des chercheurs européens s’accélèrent, 3ème RI en marche,

-Puissance culturelle : prestige des soldats de la liberté présents en Europe et en Asie+ les GI’S contribuent à diffuser le modèle culturel EU (leur niveau de vie élevé fait envie).

                   2) L’URSS, une autre superpuissance de l’après-guerre :

Contrairement aux EU, le bilan de la guerre est très lourd, au niveau humain avec plus de 20 millions de morts, destructions considérables, pays exsangue ayant perdu un quart de sa capacité industrielle, et menacé de famine dans certaines régions. Mais,

-Grand prestige moral : « pays martyre », l’effort de guerre rejaillit sur le régime et accroit son pouvoir attractif : rôle du PC dans la résistance, le PC en France se présente comme celui qui a payé le plus lourd tribut humain pendant le conflit, »parti des 75 000 fusillés »+ Armée rouge a résisté aux allemands à Stalingrad et a libéré l’Europe de l’Est du nazisme🡪l’audience du PC augmente en Europe de l’Ouest, notamment en France et en Italie.

-L’Armée rouge reste la seule grande armée d’Europe, plus grande armée de terre.

-Une emprise sur l’Europe de l’Est : l’armée rouge reste dans les pays libérés et Staline y favorise la formation de gouvernements dominés par les communistes. L’objectif : se constituer un bloc d’Etats alliés en Europe de l’Est qui protège les frontières de l’URSS= glacis de protection.

        D) L’affaiblissement de l’Europe conduit au réveil des nationalités dans les empires coloniaux :

                   1) Le déclin de l’Europe :

Après la guerre, l’Europe est détruite, ruinée et occupée par ses libérateurs soviétiques et américains. L’Allemagne et l’Italie sont vaincus et leur destin dépend des Alliés. Certes, la France est un pays vainqueur grâce à l’action De Gaulle, le RU aussi, car les 2 pays ont un siège de membre permanent au CS de l’ONU, mais n’ont plus les moyens de peser dans les relations internationales.

1. Remise en cause du système colonial européen :

-Affaiblissement des puissances coloniales,

-Affirmation solennelle dans la charte de l’Atlantique de la liberté des peuples et du droit à l’autodétermination,

-Participation des colonies au conflit,

🡪Renforcement du mouvement d’émancipation des colonies🡪essor des mouvements nationalistes :

Nationalisme : courant politique qui prône des droits d’une nation, le premier de ces droits étant celui de former un Etat indépendant et souverain.

En Afrique, la contribution des colonies à l’effort de guerre justifie le désir d’indépendance, réprimé par la France en Algérie.

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