Les origines historiques de la démocratie

Les origines historiques de la démocratie

1) Dans la démocratie athénienne, les institutions sont fondamentales. L’Ecclésia, assemblée populaire à laquelle participent tous les citoyens, est au cœur du fonctionnement démocratique athénien. On y vote les lois, la guerre ou la paix ainsi que l’ostracisme, c’est le pouvoir législatif qui y est représenté. Dans cette assemblée, 500 citoyens sont tirés au sort pour intégrer la Boulée où ils préparent les lois et conseillent l’Ecclésia. Également provenant de l'Ecclésia, 700 magistrats dont 10 stratèges sont élus ou tirés au sort afin de commander l’armée, diriger la citée et veiller à l’application des lois. Ainsi le gouvernement des stratèges détient le pouvoir exécutif. Enfin, le pouvoir judiciaire est détenu par le tribunal de l’Héliée, composé de 6000 héliastes tirés au sort parmi les citoyens. Les trois pouvoirs sont donc séparés entre les différentes institutions.

2) La démocratie directe est une forme de démocratie dans laquelle les citoyens exercent directement le pouvoir, sans l'intermédiaire de représentants élus. Tout citoyen athénien avait la possibilité et potentiellement la chance d'entrer au conseil, voire d'être au moins un jour dans sa vie le président de la Cité. Périclès qui rappelle dans son Oraison funèbre qu'à Athènes « nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote […] ».

La démocratie directe signifie que tous les citoyens, quels qu’ils soient, peuvent prendre part aux prises de décision et aux assemblées et à Athènes c’est le cas puisque tous les citoyens peuvent participer quatre fois par mois à l’Ecclésia. Dans La Guerre du Péloponnèse, Thucydide reprend le discours de Périclès dans lequel ce dernier disait en parlant de la cité d’Athènes ; « chacun obtient la considération en raison de son mérite ». En effet, c’est donc la valeur d’un individu qui compte et non sa classe sociale. Ainsi tous les citoyens peuvent « rendre des services à la cité » faisant du régime athénien, une démocratie directe.

3) Le régime athénien est le berceau de la démocratie et est même devenu un modèle. Ce régime fondé en 508 avant J-C a pu être financé notamment grâce aux profits tirés de la Ligue de Délos entre 478 et 404 avant J-C. A cette époque, « la Constitution athénienne […] n’a rien à envier à celle des [ses] voisins » comme le dit Périclès et constitue même un exemple. Et en effet, dans cette cité les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont séparés et divisés en différentes institutions : l’Ecclésia, la Boulé, l’Héliée et le gouvernement des stratèges. Le critère de pluralisme, caractéristique d’une démocratie est également respecté puisque tous les citoyens peuvent être élus ou tiré au sort pour participer à ces institutions. De plus, les mandats sont d’une durée d’un ans seulement permettant un roulement entre les citoyens. Dans son oraison funèbre datant de 430 avant J-C, Périclès critique les autres régimes qui servent « seulement une minorité » là où la démocratie athénienne « sert les intérêts de la masse ». En outre, tous les citoyens sont, toujours selon Périclès, « égaux devant la loi ». Ce régime constitue donc bien un modèle de démocratie, dans le sens où tous les citoyens ont leur mot à dire et peuvent discuter ou débattre sur les décisions à prendre, avant d’agir.

4) Malgré le fait que le peuple décide dans le régime athénien, cette démocratie est limitée et imparfaite. En effet, seuls, les citoyens participent au gouvernement. On compte 40 000 citoyens parmi les 400 000 habitants : seuls les hommes, libre,de plus de 20 ans, né d’un père et d’une mère athéniens,  ayant effectué leur  service militaire sont citoyens et peuvent donc participer à la vie politique. De plus, le régime athénien étant une démocratie directe la présence active et régulière des citoyens est nécessaire à l’Ecclésia or seulement 9 000 personnes pouvaient se rassembler sur la colline du Pnyx. « Les décisions étaient [donc] prises que par un quart des citoyens ». De plus, des capacités comme la « maîtrise de la parole » étaient requises pour s’exprimer devant une telle assemblée et ainsi partager son opinion. Ce sont donc le plus souvent les plus aisés qui maîtrisaient cet art oratoire et qui étaient donc vus comme des « professionnels de la politique ». « Ces orateurs formaient […] une classe politique distincte de la masse des citoyens », ce qui prêtent à nous interroger sur leur capacité à représenter le peuple. Aussi, la cité d’Athènes est un État de petite taille où il est envisageable que tous les citoyens, à tour de rôle, exercent le pouvoir, chose irréalisable dans un État plus grand. Enfin, il n’y a aucune limitation du nombre de mandats d’un an et Périclès a ainsi été le seul dirigeant de la démocratie athénienne pendant trente ans, l’alternance politique étant donc inexistante.

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