Alcibiade et l'Expédition de Sicile
Commentaire de texte : Alcibiade et l'Expédition de Sicile. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar victoria83300 • 18 Juin 2018 • Commentaire de texte • 3 433 Mots (14 Pages) • 1 450 Vues
Alcibiade et l’expédition de Sicile (de 415 à 413 av JC)
INTRODUCTION
L’expédition de Sicile, épisode s’inscrivant dans la Guerre du Péloponnèse, fut un élément marquant dans l’histoire d’Athènes, de par l’ambition d’un personnage, Alcibiade mais aussi d’une défaite décisive de la capitale, avec la destruction complète de ses forces. Un philosophe et grand penseur de la Rome Antique nous a décrit cette expédition avec de nombreux détails, qui est Plutarque dans un ouvrage intitulé Les Vies parallèles des hommes illustres où il décrit, dans notre cas d’étude, la Vie d’Alcibiade. Plutarque, né en 46 à Chéronée et meurt en 125 à Thèbes. Penseur d’origine grecque appartenant au mouvement philosophique du néoplatonisme et figure centrale de l’Antiquité romaine, il fut médecin, enseignant de philosophie et de grec. Il est fait prêtre d’Apollon à Delphes sous l’empire de Trajan et reçoit les ornements consulaires vers 100 après JC. Bien qu’il soit doué dans plusieurs domaines, il est surtout admiré pour sa philosophie moralisatrice notamment avec l’oeuvre que nous avons cité auparavant. Cet ouvrage est l’un des plus connu de ses oeuvres, admirés par plusieurs grands penseurs. Composé entre 100 et 120, il rassemble une série de biographies d’hommes illustres du monde greco-romain, avec au total 46 biographies présentées par paires et qui met en parallèle un grec et un romain. Le personnage qui nous intéresse est donc ici Alcibiade qui est dans cet ouvrage opposé avec Coriolan (figure semi légendaire de la République romaine). Plutarque dans cette biographie nous décrit la convoitise de la Sicile menée par l’ambitieux Alcibiade. Cette expédition attendue avec beaucoup d’espoir de la part des Athéniens, était aussi en terme de moyens très importants. Mais, comme nous le dit l’auteur, Alcibiade fait face à plusieurs contestations et adversaires, ce qui emmènera en 413 avant JC à la défaite de cette opération. Nous pouvons nous demander de quelles manières l’expédition de Sicile menée par l’ambition d’Alcibiade, riche en ressources fut entravée par mauvais présages et échecs ainsi qu’à la perte d’Athènes? Nous verrons dans un premier temps pourquoi Athènes fait de Syracuse son ennemi, puis dans un deuxième temps en quoi Alcibiade est présenté comme un nouvel espoir pour les Athéniens et enfin des ressources importantes. Puis dans une seconde partie, nous verrons qu’il y a eu plusieurs réticences vis-à-vis de cette expédition ainsi que plusieurs mauvais présages qui pesait sur celle-ci et enfin l’échec et le procès d’Alcibiade.
I. L’ambition de la Sicile par Alcibiade
a) Syracuse et Sparte, éternelle rivale d’Athènes
Pour commencer, nous allons parler de l’ambition de la Sicile par Alcibiade. En effet, la Sicile a depuis très longtemps été convoitée par les Athéniens pour plusieurs raisons, comme le cite Plutarque « Du vivant même de Périclès, les Athéniens convoitaient la Sicile » (l.1-2) La Sicile déjà au temps de Périclès était convoitée. Plutarque avait pris un certain intérêt envers la Sicile, et avait notamment conclut des alliances avec elle. Il est important de rappeler qu’Athènes avait subi une épidémie de peste, déclenchée par une surpopulation et une hygiène déplorable, et qui avait touchée plus d’un tiers de sa population, dont leur stratège, Périclès. Cette perte laisse donc la cité sans stratège qui sera capable de mener cette guerre dans les intérêts d’Athènes. Mais Périclès n’avait pas parler de conquête. Au contraire, il avait mis en garde les Athéniens. En 415, la cité d’Athènes est à l’apogée de sa puissance militaire, et c’est à ce moment là qu’elle décide par un vote de ses citoyens de lancer une vaste opération contre la cité de Syracuse. Les Athéniens s’étaient pris de désir pour la Sicile. Chaque fois que des cités se trouvaient lésées par les Syracusains, Athènes leur envoyait des secours et gages d’alliance. C’est pour cela qu’au départ, Athènes saisit un prétexte, avec la petite cité occidentale de Sicile, Ségeste qui était menacée par sa rivale méridionale, Sélinonte. Cette dernière étant soutenue par Syracuse, Ségeste demande de l’aide aux Athéniens et envoie donc une ambassade en Attique, les ambassadeurs expliquant aux Athéniens que si on laisse les Doriens de Syracuse soumettre les cités de Sicile, alors ils seront obliger de s’allier avec les Doriens du Péloponnèse afin de s’opposer à la puissance athénienne. Comme nous pouvons cité de la ligne 2 à 5 « Ils se mirent à l’oeuvre après sa mort et, chaque fois qu’un peuple de Sicile était maltraité par les Syracusains, ils lui envoyaient, comme à un allié, ce qu’ils appelaient des secours, posant ainsi en réalité des pierres d’attente pour une plus grande expédition » Athènes tient Syracuse comme ennemi, d’une part elle est la plus importante des cités de Sicile et elle est depuis très longtemps alliée de Sparte. Hors Sparte est l’ennemi d’Athènes durant la guerre du Péloponnèse. Durant cette année là, deux hommes s’affrontent devant l’Assemblée avec deux visions de l’impérialisme différents, avec une vision défensive qui est celle de Nicias et une vision d’un impérialisme plus expansionniste, qui est celle d’Alcibiade. Les Athéniens à la fin de ce vote élisent les deux hommes comme généraux de l’expédition militaire. C’est donc Alcibiade qui sera ce nouveau stratège et qui fera tout pour convaincre les Athéniens de partir en campagne en Sicile, dont nous allons voir dans la seconde sous-partie.
b) Alcibiade : espoir des Athéniens
Comme nous venons de le dire, Alcibiade va être élu stratège, ainsi que Nicias mais aussi Lamachos. Pour faire une petite biographie d’Alcibiade, il est homme d’Etat, orateur et général athénien né en 450 av JC et mort en 404. Adopté par Périclès dont il est le neveu, il est l’une des personnalités politiques les plus importantes du monde grec. Nous pouvons déjà penser qu’il a 30 ans ou plus lors de l’expédition de Sicile, puisqu’il peut siéger à l’Assemblée. Il se montre favorable à cette expédition et va essayer de convaincre ses compatriotes Athéniens d’entreprendre une grande expédition maritime et de soumettre l’île et va réussir comme le dit l’auteur « Mais celui qui acheva d’enflammer leur désir et leur persuada d’entreprendre la conquête entière de l’île, non plus par morceaux et petit à petit, mais en mettant à la mer une grande flotte, ce fut Alcibiade » (l.6-10). Il fit resplendir au peuple de grandes espérances. Au regard des espérances d’Alcibiade, la Sicile constituait le point de départ de l’expédition, non, comme le croyait les autres, son but final, je cite « il avait pour son compte des visées plus hautes encore, car, en raison des espérances qu’il avait formées, il concevait l’expédition de Sicile comme un commencement, et non, à la manière dont la considéraient les autres, comme un fin en soi » (l.11-14). Il va séduire les Athéniens grâce à la grande richesse que symbolisait Syracuse et la catastrophe que sa conquête représenterait pour Sparte. En effet, le but n’était pas de conquérir la Sicile au sens stricte du terme, mais plutôt de dominer la cité, je cite « ne voyait guère dans la Sicile qu’une source d’approvisionnement pour la guerre » (l.19-20). Dominer la cité dans un but à la fois militaire mais surtout politique qui était d’immobiliser Sparte car la Sicile est une terre à blé et qu’une partie non négligeable du blé consommait à Sparte venait de Sicile. Les Athéniens ont un but, notamment Alcibiade qui est de couper l’approvisionnement de Sparte en blé et dominer politiquement la cité de la Sicile et leur imposer un tribu. D’autant plus qu’il manquait du blé aux Athéniens, la Grèce n’étant pas une terre à blé, et où les zones de rendements étaient faible. Alcibiade va profiter aussi de l’enthousiasme que les jeunes Athéniens manifestaient en faveur de ses vastes projets qu’il proposait pour l’envoi d’une puissante flotte contre cette île et avait l’intention d’en faire une base de ravitaillement, à partir de laquelle la conquête de l’Italie et celle de Carthage lui paraissaient possible comme le dit Plutarque « Les jeunes, tout de suite exaltés par ces espérances, étaient déjà gagnés à son avis, et ils écoutaient leurs ainés, qui leur racontaient force merveilles sur l’expédition » (l.21-23). De plus, Alcibiade à ce moment là était l’homme du moment, notamment avec ses victoires olympique. Il voulait être admiré encore plus, il voulait la gloire. La gloire d’apporter à Athènes sa plus belle conquête, d’être le chef, de triompher. C’est donc de cette façon qu’Alcibiade va séduire les Athéniens, Syracuse était une cité très riche, et la perte de ce grand fournisseur en grain ainsi qu’un contrôle quasi total de la mer par Athènes affaiblirait Sparte.
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