La croissance de la Chine.

Depuis 1978 et les réformes d’ouverture commerciale de Deng Xiaoping, qui ont permis l’insertion progressive de la Chine dans la mondialisation, l’économie chinoise a connu une croissance spectaculaire transformant la Chine en acteur majeur au niveau régional, puis rapidement au niveau mondial. Le concept de mondialisation, employé pour la première fois par Pierre De Coubertin en 1904, désigne le phénomène d’unification des marchés commerciaux et économiques à l’échelle mondiale. Le développement de l’information et des échanges culturels intègre aujourd’hui ce phénomène. La croissance quant à elle représente l’accroissement de la valeur des richesses en biens et services produites annuellement sur un territoire donné. Elle est mesurée par le PIB, indicateur créé par Simon Kuznets en 1939. La croissance extraordinaire de la Chine a évidemment eu des effets, positifs comme néfastes, sur le monde et son économie. Dans quelles mesures la croissance chinoise révèle-t-elle aujourd’hui des problèmes ? Cette croissance a été possible grâce à de nombreux facteurs entrant dans le cadre de la mondialisation. Par ailleurs, des conséquences majeures pour la Chine et le monde ont suivi cette incroyable croissance. Cependant, elle suscite aujourd’hui des interrogations voire même déjà, des problèmes.

Avant de devenir la seconde puissance économique mondiale, le Chine a su faire valoir ses atouts afin d’enclencher et surtout de maintenir une croissance de son PIB impressionnante. En 1945, la Chine sort affaiblie de la Seconde Guerre Mondiale et de la domination japonaise sur son territoire. Alliée de L’URSS, elle tombe dès 1949 sous une politique communiste et fortement protectionniste dirigée par Mao Zedong. Jusqu’à le mort de Mao Zedong en 1976, la Chine connait une période de grandes difficultés tant économiques que sociales liées à la politique tyrannique de son chef. En 1978, suite aux réformes engagées de Deng Xiaoping, La politique chinoise mélange capitalisme et communisme en s’ouvrant au libre-échangisme. Commence alors une croissance fantastique d’en moyenne 9.8% par an jusqu’en 2008, encore effective aujourd’hui, bien que moins importante. Plusieurs facteurs permettent à la Chine de produire plus, d’attirer plus, et d’exporter plus que la plupart des pays dans le monde. Tout d’abord, la Chine, en plus de disposer d’un territoire gigantesque ouvert sur le pacifique (4ème plus grand au monde avec 9,5 millions de kilomètres carrés), possède une puissance démographique inégalée dans le monde. Avec déjà près d’un milliard d’habitants à son actif en 1978, elle atteint aujourd’hui, grâce à l’impulsion d’un fort taux de natalité dû à son faible développement dans les années 1980 à 2000, presque 1.4 milliard d’habitants. Cette force démographique (qui pose en parallèle d’autres soucis) a permis à la Chine de faire valoir une productivité très élevée. Associé à cette force démographique, la richesse de la Chine encore limitée à l’époque a permis de fournir une main d’œuvre nombreuse, efficace, et surtout bien moins chère que dans les pays développés. Ainsi, en s’ouvrant au monde, la Chine possède immédiatement un facteur d’attractivité relativement important pour les grandes entreprises occidentales. Ce facteur est si fort, que près de 600 000 entreprises étrangères se sont implantées en Chine. Ce nombre colossal dont la plupart sont des délocalisations crée le salariat de 25 millions d’ouvriers chinois et permet un bénéfice encore plus important pour les entreprises implantées en Chine. De plus, les secteurs industriels maîtrisés par les chinois sont multiples : en commençant par le textile avec la majeure part de la production, puis l’automobile avec la firme Ford, mais également par les nouvelles technologies avec les usines Apple. Les profits tirés par la Chine de cette délocalisation ne sont pas uniquement économiques. En effet, en plus de produire et d’exporter à outrance, les chinois ont profité de l’implantation d’entreprises dans de multiples domaines pour former leurs ingénieurs et améliorer leurs compétences techniques. Cela leur permet aujourd’hui de disposer d’un large panel d’ingénieurs qualifiés dans de nombreux secteurs. Cette industrie complète et extrêmement productive a donc orchestré la croissance économique chinoise, influant rapidement sur la croissance mondiale compte tenu de son importance. L’exportation de produits chinois a d’ailleurs pu se faire d’autant plus facilement avec la faiblesse de sa monnaie, le Yuan, qui a grandement favorisé les échanges commerciaux partout dans le monde. Afin de maintenir un tel niveau de croissance, la Chine a pu compter sur une force portuaire elle aussi incroyable. Le Chine possède en effet les premiers ports mondiaux en termes de trafic annuel avec notamment ceux de Shanghai, Canton ou encore Tientsin. C’est également grâce à ses ports que la Chine a pu exporter aussi considérablement et maintenir une forte croissance pendant près de 40 ans maintenant. Enfin, depuis les années 1990, la Chine fait office d’économie-monde multipolaire avec les Etats-Unis. Cette relation entre superpuissances économiques a notamment fourni à la Chine un client extrêmement important, aussi bien en termes de délocalisation (de nombreuses entreprises américaines ont délocalisé en Chine) qu’au niveau des échanges puisque 20% des exportations chinoises se font vers les Etats-Unis. Cette relation économique privilégiée avec la 1ère puissance mondiale a permis à la Chine de bénéficier d’apports financiers, d’emplois, et de clients d’exportations de tailles, contribuant grandement à la croissance chinoise.

Cette formidable croissance économique a eu des conséquences à la fois régionales, et mondiales pour la Chine, notamment grâce à son accession à la seconde place de l’économie (avec un PIB de 12 000 milliards de dollars aujourd’hui) lui permettant d’influer considérablement sur le développement du monde. Tout d’abord, des changements économiques et sociaux ont été opérés à l’échelle régionale. La Chine depuis 2012 est devenue la première puissance

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