1830, Une révolution Transnationale ?
Dissertation : 1830, Une révolution Transnationale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 4 Octobre 2013 • 1 512 Mots (7 Pages) • 1 659 Vues
« Moment pathétique de l’histoire- du crépuscule du Premier Empire à la chute de la Monarchie de Juillet – où toute une France irréparablement atteinte au plus profond d’elle-même décline lentement et ne veut pas savoir qu’elle meurt » (Les Diaboliques, Barbey d’Aurevilly, 1874). L’un des romans les plus défaitistes du siècle nous dresse l’héritage médiocre des deux révolutions européennes les plus emblématiques, 1830, puis 1848. 1830 a pourtant été le siège d’idéaux novateurs, que n’ont pu étouffer le Congrès de Vienne et sa vision antirévolutionnaire : le libéralisme connaît son essor au cours de cette époque charnière, mouvement visant à limiter le pouvoir politique au profit des libertés individuelles, mais surtout à apporter une alternative à l’absolutisme. Le libéralisme nourrira donc, à son apogée, des aspirations nationalistes en Europe, et au prix de sa décadence, l’expression démocratique dans la vie politique. En quoi la flambée révolutionnaire de 1830 est-elle une propagation transnationale des valeurs libérales, démocratiques et nationalistes ? Si 1830 est le résultat d’un mûrissement idéologique profond, l’apogée européenne de cette « révolution libérale » (B.Croce) se heurtera très vite à une impasse idéologique insurmontable.
I-1830 : l’aboutissement d’un mûrissement idéologique profond
A) Le Congrès de Vienne, brider les aspirations révolutionnaires européennes
Le Congrès de Vienne, tentative échouée d’étouffer l’héritage de 1789 et de l’Empire napoléonien.
Mise en place d’un équilibre politique précaire :
-redéfinition des frontières physiques européennes qui ne prend pas en compte les aspirations nationalistes (frustration d’une Pologne morcelée, négation de l’identité religieuse belge, marginalisation de la France)
- redéfinition de frontières politiques européennes qui refuse de garantir l’intégrité des Etats.
B) Après 1815 : persistance des valeurs révolutionnaires
Essor du libéralisme : -élargissement et homogénéisation du mouvement (libéraux parlementaires, royalistes, censitaires, aristocratiques, laïques, catholiques, de gauche se reconnaissent dans la même vision)
Poussée des mouvements nationalistes, dites « sociétés d’action politique » (Thomas
Bouchet) : - La Charbonnerie en France = la Carboneria en Italie
- Associations étudiantes en Allemagne
- Mouvements radicaux en Grande-Bretagne
Revendications démocratiques : -« Associations constitutionnelles de Grande-Bretagne » qui revendiquent les «Quatre Libertés » (presse, association, réunion, religion)
C) L’essor d’un intellectualisme contestataire
Contestation forte : -le romantisme « le romantisme (…) n’est (…) que le libéralisme
en littérature » (Victor Hugo).
-le socialisme utopique et le chartisme, à l’aune des revendica-
tions ouvrières.
II- 1830 : l’apogée européenne d’une « révolution libérale »
A) Un épicentre français
Chronologie : -26 juillet : publication quatre ordonnances ( suspension de la
liberté de la presse, dissolution de la Chambre, modification
de la loi électorale, nouvelles dates d’élection). Face à l’échec de
ses concessions, qui visaient à désamorcer la montée libérale,
Charles X fait le choix de l’intransigeance.
-27, 28, 29 juillet : les Trois Glorieuses, menées par les républicains
et les libéraux, sont le point culminant de la contestation libérale
et républicaine.
Retournement de situation : les libéraux choisissent l’alternative orléaniste et mettent à profit l’opportunité de rallier le pouvoir / le rêve républicain reste stérile (désillusion amère de la jeunesse du siècle : essor du drame romantique : Musset, Lorenzaccio)
-7 août : intronisation de Louis-Philippe 1er .
Naissance de la Monarchie de Juillet.
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