L'économie politique, la croissance de l'entreprise.
Cours : L'économie politique, la croissance de l'entreprise.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ludivine Ferre • 28 Février 2017 • Cours • 1 852 Mots (8 Pages) • 918 Vues
III. La croissance de l’entreprise
La sociologie des entreprises distingue de manière classique les activités de l’entreprise (produits et services qu’elle propose), la taille de l’entreprise et le statut juridique de l’entreprise. La question de la croissance de l’entreprise concerne surtout la taille, en effet, l’entreprise va évoluer au cours de son existence (naissance, croissance, déclin). On assiste à un mouvement perpétuel de destruction créatrice des entreprises sur le marché.
La taille de l’entreprise est une notion complexe car on peut faire dépendre cette taille de plusieurs facteurs par exemple du chiffre d’affaires, des effectifs (nombre de salariés) ou du capital de l’entreprise. Il y a souvent un anthropomorphisme simple et réducteur qui verrait l’entreprise comme un individu, on va dire que l’entreprise nait, croit, devient mature puis disparait. Il faut tout de même nuancer car l’entreprise qui croit change de forme contrairement à l’individu, il y a une mutation (ex : en fusion-acquisition).
Finalement, un grand groupe international n’est pas le seul résultat de la croissance d’une entreprise. L’entreprise n’est pas figée, à ce niveau, 2 aspects peuvent être distingués dans le problème de croissance de l’entreprise :
- Qui concerne les modalités de la croissance (comment s’agrandir)
- Qui concerne les finalités de la croissance
Au commencement, on a souvent 2 grands types que l’on retrouve :
- La petite entreprise en structure en soleil. Ici, le patron va connaitre tous ses salariés et parle à tous les salariés en direct.
- Mais avec l’agrandissement de la société, cela ne devient plus possible. C’est pourquoi des structures fonctionnelles vont se mettre en place pour plus d’efficacité (finance juridique, vente, production).
De plus, on observe une structure matricielle qui va croiser dans une matrice des éléments géographiques et fonctionnelles. Deux aspects peuvent être distingués dans la problématique de la croissance des entreprises : d’une part, les modalités de la croissance ; d’autre part, les finalités de la croissance.
Quant aux modalités de la croissance, il faut remarquer qu’existent plusieurs manières différentes pour une entreprise de s’accroître :
• L’entreprise peut tout d’abord avoir une croissance corporelle, qu’on appelle aussi croissance interne.
Cela signifie que ses immobilisations corporelles (bâtiments, biens meubles et immeubles) sont en progression. Ces biens vont concourir à la production et ont une durée de vie qui excède celle de l’exercice. Ce sont ces immobilisations qui constituent l’armature technique de l’entreprise. Cet agrandissement permet de créer de nouvelles capacités de production. Le capital nouveau et l’agrandissement permettent soit d’accroitre les capacités de production soit d’améliorer la capacité existante. Il s’agit du moment où l’entreprise A va créer une nouvelle succursale et parvenir à créer une autre entreprise A’.
• L’entreprise peut aussi avoir une croissance financière, qu’on appelle aussi croissance externe.
L’augmentation de la capacité financière de l’entreprise passe souvent par l’appel public à l’épargne (introduction en bourse), c’est à dire la mise sur le marché d’actions (= part de propriété dont dispose l’actionnaire sur une entreprise qui le rend son propriétaire) et d’obligations (= créance que l’on a sur l’entreprise car on a prêté de l’argent à l’entreprise et elle nous le doit) de l’entreprise. Le développement de l’actionnariat pose la question du contrôle de l’entreprise : doit -elle être contrôlée par ses propriétaires (actionnaires) ou les managers (simples gestionnaires) ? Cette croissance financière peut permettre à l’entreprise A de racheter l’entreprise B et ainsi réduire la concurrence.
• L’entreprise peut enfin avoir une croissance immatérielle ou contractuelle.
Deux ou plusieurs entreprises indépendantes vont coopérer à la réalisation du projet productif de chacune. Ces associations sont très nombreuses et très diverses, on parle de nœuds de contrats pour la sous-traitance, la franchise et le portage (ouverture par une entreprise et pour une autre de son réseau de distribution).
Quant aux formes que l’entreprise peut prendre au cours de son développement, il est possible de retenir trois types théoriques historiquement ordonnés :
- L’entreprise patrimoine/familiale représente l’entreprise (généralement petite) dont le dirigeant est en même temps propriétaire. Il n’y a pas d’introduction en bourse pour vendre les parts de l’entreprise. Avec l’accroissement de l’entreprise, l’ouverture du capital devient impérieuse et l’entreprise se transforme en société anonyme. Le capital se disperse alors entre plusieurs mains.
- L’entreprise-groupe est celle qui détient des participations dans de nombreuses autres entreprises ou filiales. On évoque généralement trois degrés : la société mère, qui peut être une holding, une société de départ ou une société qui peut s’incarner en un comité qui structurellement n’existe pas. Souvent, ce pouvoir central est à l’origine de sa constitution. On a ensuite les filiales de la société mère sous 2 ordres, les filiales majoritaires ou minoritaires. Pour finir, on peut constater l’existence d’un projet productif global qui fonde la cohésion de l’ensemble.
- L’entreprise réseau pousse à l’extrême la coopération. A la limite, elle est dépourvue d’actifs avec une production sous-traitée, des locaux loués et un personnel intérimaire. Ce type d’entreprise est efficace, en cas de faillite, on ne peut pas venir saisir.
Quant aux finalités de la croissance, elles sont toutes orientées vers une progression du profit. Si l’agrandissement ne génère pas de profit, on va alors abandonner l’idée d’agrandissement. La croissance permet d’abord de faire face à une demande en extension. La croissance permet d’améliorer la compétitivité. On parle d’économie d’échelle lorsque la production en série permet de faire baisser les coûts unitaires de production. La croissance doit permettre de produire plus, mieux et/ou moins cher.
La croissance permet aussi à l’entreprise d’accroitre son pouvoir de marché qui se définit comme la capacité à agir sur le coût des inputs et le prix des outputs. Lorsque l’entreprise
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