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Parfait, Claire et Marie-Jeanne Rossignol (ed .), Le Récit de William Wells Brown, esclave fugitif, écrit par lui-même, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre,

Fiche de lecture : Parfait, Claire et Marie-Jeanne Rossignol (ed .), Le Récit de William Wells Brown, esclave fugitif, écrit par lui-même, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre,. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Janvier 2023  •  Fiche de lecture  •  2 106 Mots (9 Pages)  •  320 Vues

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Références précises de l’ouvrage :

Parfait, Claire et Marie-Jeanne Rossignol (ed .), Le Récit de William Wells Brown, esclave fugitif,

écrit par lui-même, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2012, 149 pages.

Contextualisation

William Wells Brown est né le 6 novembre 1814 à Lexington en esclave. Il finit par tromper la

vigilance de son maître à vingt ans, en 1834, fuit le Missouri et s’échappe vers le nord. Dès lors, il

vit en homme libre et entame une carrière de militant en faveur de la « tempérance » et de la cause

abolitionniste.

William Wells Brown est un historien ainsi que l’un des premiers auteurs africains-américains

professionnels. Parmi ses œuvres majeures, il écrit le roman Clotel en 1853 considéré comme le

premier roman écrit par un Afro-américain ainsi que Le Récit de William Wells Brown, esclave

fugitif, écrit par lui-même publié en 1847 qui demeure le plus connu de ces récits et qui constitue sa

première expérience d’auteur. Ce récit autobiographique témoignant de sa vie d’esclave et de sa

fuite à travers le « vieux Nord-Ouest » sera l’objet d’étude de ce compte rendu. Il meurt le 6

novembre 1884 à Chelsea.

Si William Wells Brown est l’auteur de ce récit d’esclave, c’est à Marie Jeanne Rossignol ainsi

que Claire Parfait que l’on doit la traduction française de ce récit ainsi que l’introduction et les

notes et annexes présentes dans le livre.

Claire parfait est une spécialiste de l’historiographie et de l’histoire du livre aux États-Unis, ainsi

que de la circulation des textes. Marie-Jeanne Rossignol est professeure d’études nord-américaines

à l’Université de Paris. Elle est spécialiste de l’esclavagisme, de l’antiesclavagisme ainsi que des

récits d’esclaves en Amérique du Nord britannique et aux États Unis.

Elles dirigent toutes deux la collection « Récits d’esclaves » au PURH, une collection qui a pour

objectif de faire connaître au public français le genre très important des récits d’esclaves. Le livre

que je tiens entre les mains fait partie de cette collection.

Le type d’histoire pratiqué est au carrefour de l’histoire sociale et culturelle, économique et

religieuse.

Il est tout d’abord parfaitement ancré dans l’histoire sociale, il permet d’appréhender les évolutions

de la société. En effet, il constitue un témoignage de l’époque où l’esclavage était en vigueur dans

les états du sud aux États-Unis. Il permet de se rendre compte de la vie et de l’histoire des Afroaméricain, qui est un des sous-champs de recherche de l’histoire sociale portée par l’« Association

for the Study of African American Life and History ».

De plus, il témoigne aussi de toute une culture et un système économique qui s’est forgé avec

l’esclavagisme, ou par exemple la traite intérieure. Les esclaves étaient traités comme une

marchandise que les maîtres pouvaient louer ou revendre à leur guise. Ils étaient un moyen de

s’enrichir et un bien monétarisé. Page 114 du livre William parle même d’« élevage » d’esclave

dans le Missouri, les enfants des esclaves étant revendus, au pays du sud, par le biais de la traite

intérieur pour faire du profit. De plus, lorsque son maître vient à être à court d’argent il finit par le

vendre, malgré le lien du sang qui les unis.

Dans ce récit William Wells Brown fait également part de la religion omniprésente dans les sociétés

de l’époque. Les esclaves aussi devaient assister à la messe le dimanche, William dénonce

également la religion de l’époque comme hypocrite, car elle excusait des pratiques inhumaines et

certains esclavagistes y trouvaient même une justification à leurs cruautés.

Le contexte historiographique dans lequel publie William Wells Brown est déjà bien décrit par

Claire Parfait et Marie Jeanne Rossignol dans l’introduction. En effet, le récit de Brown, publié à la

fin du 19ème siècle, s’inscrit dans un type d’œuvre littéraire bien particulier : les récits d’esclaves. Il

publie son récit au moment où ceux-ci commencent à se répandre et appuient la lutte

antiesclavagiste. Ce type de récit commence avec Olaudah Equiao publié lors de la première

campagne abolitionniste en 1789. L’année où est publié le livre de William entre 1840 et 1850

constitue un moment crucial de l’opposition Nord Sud sur une nouvelle expansion de de l’esclavage

en direction de nouveaux États. Le contexte historiographique de l’époque est notamment marqué

par Frederick Douglass, célèbre orateur et militant avec qui l’histoire de William Wells Brown

partage beaucoup de similitudes. Le récit de Brown constitue alors un témoignage, une

dénonciation de l’esclavage aidant la cause abolitionniste ainsi qu’un témoignage précieux sur le

commerce d’esclaves le long du Mississippi.

L’ouvrage réalisé par Claire Parfait ainsi que Marie Jeanne Rossignol

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