La puissance américaine dans le monde
Dissertation : La puissance américaine dans le monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Leopallatier • 15 Janvier 2021 • Dissertation • 2 272 Mots (10 Pages) • 564 Vues
Depuis que le pétrole, aussi appelé l'or noir, est le produit le plus convoité du monde, le Moyen-Orient, et par conséquent une partie du monde arabe, ont gagné une place importante dans les enjeux mondiaux. En effet, les grandes puissances, notamment pendant la guerre froide, tentent d'élargir leur influence sur ces territoires. De plus, des actes terroristes islamistes comme les attentats au World Trade Center du 11 septembre 2001 à New York, ont aigri les relations entre la superpuissance américaine et les états soi-disant "proches des terroristes". Dans ce contexte nous allons étudier deux discours de présidents états-uniens traitant le sujet des relations américaines avec le monde arabe en général : le discours sur l'état de l'Union de George W. Bush, le 29 janvier 2002 et le discours prononcé à l'Université du Caire par Barack Obama, le 4 juin 2009. Les deux présidents ont été élus à deux reprises, Bush de 2002 à 2008 et Obama de 2008 à 2016. Les deux discours prennent place à des moments stratégiques pour les deux présidents, celui de Bush, quelques mois avant l'offensive lancée en Irak, peu de temps après le 11 septembre, et celui d'Obama quelques mois après son élection. De plus les endroits depuis lesquels sont prononcés ces discours nous expliquent mieux à qui se dirige ces messages. L'extrait de Bush est tiré du fameux discours annuel prononcé devant les deux chambres de députés américains. Tandis que Obama s'exprime lui devant une partie de la classe politique du monde arabe et surtout devant les futurs dirigeants du monde arabe puisque son discours se déroule à l'Université du Caire, reconnue pour sa formation politique de haut niveau. Les deux doivent convaincre, et offrir leur vision à long-terme de la relation entre les États-Unis et le Monde Arabe. Nous allons nous demander à travers ces deux discours dans quelle mesure la politique extérieure américaine a évolué entre les mandats de Bush et de Obama. Pour cela nous allons voir dans un premier temps les points communs qui unissent les deux textes, ensuite nous verrons les divergences, puis analyserons les changements qui s'opèrent sous l'aire Obama par rapport à Bush.
Nous cherchons d'abord à établir des liens concrets entre les deux discours, ce qui n'est pas compliqué puisque l'objectif est quasiment le même pour les deux présidents, cette similitude est assez claire. Les deux présidents maintiennent le fil conducteur des valeurs américaines. Depuis leur indépendance, les États-Unis ont des valeurs qui ne changent pas, et que tous les présidents, qu'ils soient républicains où démocrates, les défendront coûte que coûte. Ces valeurs sont le libéralisme et la paix, les deux sont liés à l'économie, la liberté économique, peu d'intervention de l'État et l'autorégulation du marché, et la paix pour obtenir des relations économiques pérennes. Bush exprime ces deux valeurs : "Notre choix est celui de la liberté", "assurer aux pays du monde leur sécurité" ou encore "construire une paix durable", on retrouve l'idée de que les États-Unis veulent garantir une paix dans le monde. Obama explique que les États-Unis "ne peuvent pas non plus renier à leur principes", puis il finit son discours par "Les pays du monde peuvent vivre en paix". Pour ce faire, les deux présidents ont un objectif, une mission, éradiquer le terrorisme. "Nous combattrons les terroristes" dit Bush, Obama le répète 7 ans plus tard, "Nous combattrons partout les terroristes". En effet, les attentats sur leur sol le 11 septembre 2001 sont un traumatisme pour le pays, lui qui n'avait jamais été attaqué sur son propre territoire. Obama l'explique : "Le 11 septembre a été pour nous un choc considérable". De plus, le fait que l'ennemi ne soit pas un État mais une organisation difficile de cerner et de combattre complique la riposte. Les États-Unis ne peuvent se faire attaquer et ne pas répondre, ils ont un rang de première puissance mondiale à préserver. Ils partent donc à la recherche de cet ennemi dans les pays du monde arabe. Le discours de Bush se déroule à peine quelques mois après les attentats, il n'a pas de recul historique, contrairement à Obama, Bush doit réagir immédiatement.
À partir du 11 septembre 2001, la politique étrangère des États-Unis vit un tournant important, le pays devient plus agressif et répressif lors qu'un doute s'installe sur la diplomatie d'un autre pays. En quelques mois Bush a détruit des camps d'entraînements de terroristes en Afghanistan, et dénonce quelques groupes terroristes cachés, "Tout un monde terroriste caché, comprenant des organisations telles le Hamas, le Hezbollah, le Djihad Islamique et la Jaish-i-Mohammed, agit dans l'ombre". Quelques mois plus tard, les États-Unis vont se lancer dans de nouveaux combats, envers les pays qui pourraient éventuellement soutenir le terrorisme, notamment ceux qui sont en cours d'obtention de la technologie nucléaire. "Empêcher les États qui protègent le terrorisme de menacer les États-Unis et leurs alliées avec des armes nucléaires". Par exemple, en septembre de la même année, Bush expose à l'ONU un rapport prouvant que l'Irak possède des armes nucléaires et demande à l'ONU l'autorisation de procéder à une attaque. "L'Irak reste un ennemi des États-Unis et aide le terrorisme. Le gouvernement de l'Irak essaie depuis longtemps de se doter du bacille du charbon, gaz neurotoxiques et d'un arsenal nucléaire". Les États-Unis essuient notamment un refus de la France, mais peu importe, ils attaquent l'Irak en 2003. Procèdent à une rapide invasion du pays, renversent le gouvernement Hussein, et créent un climat de Guerre Civile dans le pays, entre musulmans sunnites et chiites. Finalement, il sera prouvé que l'Irak n'avait aucun lien avec les attentats de 2001, et qu'ils ne possédaient pas d'armes nucléaires. Dans son discours, Bush condamne aussi l'Iran, "L'Iran s'apprête à mettre au point des armes de ce type et dissémine le terrorisme alors que des dirigeants non élus de ce pays étouffent les libertés du peuple iranien". Nous observons dans cette condamnation un manque de libertés et de démocratie pour le peuple iranien, liberté et démocratie sont les fils conducteurs de la politique étrangère américaine. Finalement Bush désigne un ennemi, "des États comme ceux-là forment, avec des groupes terroristes qu'ils soutiennent, un axe maléfique". Nous avons vu que la politique étrangère sous les deux mandats de de Bush est assez agressive, il veut montrer que les États-Unis restent puissants.
Obama succède à Bush aux termes de l'année 2008. En juin 2009, pour l'un de ses premiers voyages diplomatiques, Obama s'exprime à l'Université du Caire. Pour le monde arabe Obama est un espoir, né d'un père musulman et d'une mère chrétienne, élu sur des propositions pacifistes, il paraît être la personne idéale pour trouver une paix entre les États-Unis et le monde arabe. Obama se sait attendu, son discours doit marquer un tournant, un vaste changement par rapport à Bush. C'est le cas dès les premières lignes du discours, le discours agressif de Bush, "notre nation est en guerre", est à l'opposé de celui d'Obama : "Je suis ici pour trouver un nouveau départ (…), un départ reposant sur le respect mutuel". Tandis que Bush parle de guerre, Obama parle de paix. Les deux présidents ont des approches différentes de l'Islam, alors que Obama trouve des valeurs communes entre le monde arabe et les États-Unis, "ils ont même des valeurs communes, celles de justice et de progrès, de tolérance et de dignité humaine", Bush parle du passé de l'Islam avec les mêmes mots, "de savoir, de tolérance, de progrès…" mais ces valeurs paraissent avoir disparu, il parle de l'islam comme du "mal". Semblant faire l'amalgame entre terrorisme et islam, à la fin de l'avant dernier paragraphe il parle de l'Islam, puis il débute son dernier paragraphe en commençant par "Nos ennemis", sans dire avec clarté s'il parle des terroristes ou de l'Islam. Cette amalgame disparaît dans le discours de Obama, ce dernier distinguant vraiment l'ennemi : "L'Amérique ne sera jamais en guerre contre l'Islam. Cependant nous combattrons partout les terroristes". Les ennemis sont les terroristes, non pas les musulmans.
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