Rédaction sur la deuxième croisade

Rédaction deuxième croisade

     Lors de la première croisade (pèlerinage guerrier lancé par le pape en 1096 et ayant eu fin en 1099), les croisés réussissent à prendre Jérusalem et à fonder les États latins d’Orient (royaume de Jérusalem, principauté d’Antioche, comtés d’Édesse et de Tripoli). En 1144, les musulmans reprennent la grande ville d’Édesse. La deuxième croisade (1146-1149) est alors lancée comme une opération de secours, de manière à soutenir les chrétiens d'Orient en Terre sainte. Elle fut prêchée en 1146 par Bernard de Clairvaux, abbé bourguignon réformateur (qui change les lois et fait des réformes) très célèbre à l'époque. On peut le qualifier d'autorité spirituelle. Cette croisade a des enjeux, notamment religieux et économiques.

     Tout d'abord, la deuxième croisade a des enjeux religieux. Elle a pour principal but de renforcer la présence chrétienne en Orient. En effet, les chrétiens des États latins d’Orient ont du mal à défendre leurs territoires car ils subissent les nombreux assauts des États musulmans voisins. Ils sont en infériorité et la forteresse d'Édesse tombe ainsi aux mains du dirigeant musulman Zengi de Mossoul en 1144. Bernard de Clairvaux s'intéresse à cette croisade car elle permet d'élargir la religion chrétienne et de savoir qui sont les vrais croyants (pas que pour l'argent). Elle permet également d'unifier les suzerains et évêques d'Occident et de mettre fin aux guerres privées entre seigneurs féodaux. Les chrétiens occidentaux doivent se mobiliser ensemble afin de garder la Terre sainte. De surcroît, cette expédition permet à certains croisés (selon Bernard de Clairvaux) de gagner le pardon de Dieu de tous leurs péchés, d'obtenir l'absolution.  

     Par ailleurs, la deuxième croisade a un enjeu économique. En effet, les croisés (ceux qui partent en croisade : chevaliers), les marchands et les hauts dignitaires y voient un moyen d'effectuer de bonnes affaires et ainsi de s'enrichir. Les royaumes musulmans sont en effet très riches et possèdent des ressources rares venues de Chine (soies, épices…). Les responsables de la croisade ont souvent des ambitions personnelles et souhaitent tirer profit de cette expédition. C'est le cas de certains membres de l'Église et de la haute société.

     Cependant, les chrétiens rencontrent de nombreuses difficultés. Ils perdent des batailles importantes :

-au Mont Cadmos en 1148 les Francs menés par le roi Louis VII sont battus par les Turcs seldjoukides de Rum

-le siège de Damas en 1148 est mal conduit et se traduit par une défaite majeure des croisés.

En effet, les musulmans sont nombreux et unifiés. Ils rassemblent des armées pour arrêter la progression de la croisade. Saladin (ou Salah al-Dîn) est un de leurs principaux dirigeants, il est "le réunificateur" des musulmans. Beaucoup de chrétiens sont massacrés notamment après la prise d'Édesse. D'autres sont blessés après les batailles ce qui inquiète les croisés. De plus, l’expédition est marquée par la discorde entre les clans français et germains, l’inexpérience de Louis VII qui se montre velléitaire (indécis et hésitant), et le soutien douteux des Byzantins qui nuisent plus aux chrétiens qu’ils ne les aident. Les relations entre l'empereur germanique et l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène sont en effet assez tendues. Les croisés se heurtent aux chrétiens de Constantinople (orthodoxes) dont le basileus (empereur) voit en eux des rivaux face aux musulmans. Il craint que les croisés s'emparent de la capitale byzantine. Il faut savoir que les mauvais rapports entre les croisés et Byzance, aussi bien qu'entre eux-mêmes, ont réduit de trois quarts les forces de la croisade. Autre difficulté rencontrée par les croisés, celle de la traversée des armées dans le désert. Elle est éprouvante et épuise les hommes. Louis VII a privilégié un chemin long mais sûr contrairement à Conrad II, l'empereur d'Allemagne, qui a vu son armée être décimée par les Turcs après une trahison à Dorylée en 1147.

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