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Le monde grec

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Par   •  15 Octobre 2015  •  Cours  •  7 997 Mots (32 Pages)  •  1 940 Vues

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Le monde grec

Comme nous l’avons vu dans le cours précédent, la notion de « monde grec » est très large et couvre une période allant du IIIe millénaire avant J.-C. jusqu’au Ier siècle avant J.-C. Il est donc impossible, dans le cadre présent, de l’étudier en entier. Il est cependant indispensable d’en voir quelques aspects car la ville romaine est, pour une bonne part, l’héritière de la ville grecque. Nous avons vu dans la première section la période mycénienne (XVIe – XIIe siècles avant J.-C.). Nous verrons dans cette section la période classique (Ve – IVe siècles avant J.-C.) et la période hellénistique (323 – 30 avant J.-C.).

I. La Grèce classique

On appelle « Grèce classique » la période qui va de la bataille de Salamine (victoire maritime des Athéniens sur les Perses en 480 avant J.-C.) à la mort d’Alexandre le Grand (323 avant J.-C.). Cette période est considérée comme l’apogée de la civilisation grecque. Après la mort d’Alexandre, on parle de civilisation hellénistique (cf. chapitre suivant). Son aire géographique s’étend à tout le pourtour de la mer Égée, elle correspond aujourd’hui à la Grèce, à la bordure côtière de la Turquie et à l’ensemble des îles de la mer Égée.

1- La cité grecque et les sanctuaires panhellénique

Les Grecs de l'époque classique, aux Ve et IVe siècles avant J.-C., étaient organisés en cités. Ce terme, en grec polis, désigne un État, avec son organisation sociale, économique, politique, religieuse et culturelle. Il  existait alors plus de 300 cités en Grèce. Elles étaient indépendantes (les Grecs utilisaient généralement la formule « libres et autonomes ») et différentes, mais toutes partageaient des valeurs communes. Les détenteurs des droits politiques étaient les politai (citoyens), dont une grande partie de la population était exclue. Ces règles d'organisation de la polis étaient désignées par le mot politeia (régime politique, constitution). Pour définir la cité grecque, il faut en avoir en mémoire trois éléments essentiels :

- La cité est d'abord un groupe d'hommes libres, et il s'agit bien d'hommes par opposition aux femmes. Seuls ces hommes possèdent les droits politiques ; ils constituent une communauté. Lorsqu'ils fondèrent leurs nombreuses colonies hors de Grèce au cours des VIIIe, VIIe et VIe siècles avant J.-C., il s'agissait bien d'une partie de la cité, de ses citoyens avec leurs règles d'organisation, qui partaient s'installer outre-mer.

- La cité, c'est ensuite la ville, désignée par le mot asty, par opposition à la campagne. La ville avec ses bâtiments civiques et religieux, installés dans des lieux choisis très précisément.

- La cité, c'est enfin le territoire autour de la ville, la campagne (chôra), plus ou moins vaste, méticuleusement occupée et balisée. C'est cette campagne qui par sa terre fait les citoyens.

Cet ensemble ville-campagne est plus ou moins strictement délimité, les confins de la cité, ses limites, ses frontières sont toujours la cité et ne sont plus tout à fait la cité, c'est une zone disputée et revendiquée, une zone mal définie et source tout à la fois de culte et de combats.

Les sanctuaires panhelléniques sont des lieux de rencontre des cités grecques autour de grandes fêtes religieuses et de concours à la fois sportifs et intellectuels. Ces rencontres ont lieu à date fixe et sont placées sous le « patronage » d’un dieu particulier. Certains de ces sanctuaires ont une fonction oraculaire : on y vient de très loin pour solliciter l’avis du dieu sur des affaires publiques ou privées. Sept sanctuaires principaux sont recensés : Dodone, Delphes, Olympie, Némée, l'Isthme, Éleusis et Épidaure.

La cité la mieux connue et la plus étudiée est Athènes. C'est à partir de son exemple que nous entrerons dans la cité grecque. Nous étudierons ensuite le cas de deux grands sanctuaires panhelléniques : Delphes et Olympie. Delphes est probablement le plus prestigieux du monde grec : c’est un sanctuaire oraculaire dédié à Apollon. Olympie a une connotation plus « sportive ». Consacré à Zeus, il est connu pour être à l’origine des jeux olympiques modernes.

2- Athènes

La ville (asty) comporte un certain nombre de lieux bien spécifiques répondant aux fonctions politique, militaire, religieuse, économique. Son organisation dépend de son régime politique et comme toutes les cités n’avaient pas le même régime, elles n’ont pas toutes la même organisation. Avant de voir l’urbanisme athénien, nous verrons donc les institutions athéniennes. C'est à Athènes que s'est développée au Ve siècle avant J.-C. une forme particulière de constitution, la démocratie : le mot est formé de deux mots grecs dêmos et cratos signifiant « peuple » et « pouvoir ». La démocratie, c'est le pouvoir exercé par le peuple. Cette forme d'organisation politique a suscité de profonds débats dès l'Antiquité. Mais il ne faut pas oublier qu'Athènes ne constitue qu'une "brillante exception". Toutes les cités grecques ne sont pas construites sur son modèle.

Les institutions athéniennes

A Athènes, l'assemblée, l'ecclésia, était ouverte à tous les citoyens. Elle se réunissait sur la colline de la Pnyx, au sud-ouest de l'Agora, spécialement aménagée à cet effet. Les séances ordinaires étaient prévues environ 40 fois par an (trois à quatre fois par prytanie). Les discussions entre historiens portent sur la fréquentation de l'ecclésia : on dispose de peu d'informations très précises, mais on estime communément qu'environ 6000 personnes y participaient. Les archéologues ont montré par ailleurs que les réaménagements de la Pnyx à la fin du IVe siècle avant J.-C. permettaient la venue de 13 000 personnes. Mais si l'ecclésia possédait à Athènes son lieu propre de réunion, elle pouvait aussi se réunir ailleurs, sur l'Agora - comme c'était le cas à l'origine - dans un théâtre ou même dans tout autre lieu comme le montre le célèbre épisode de la révolte des marins et soldats à Samos en 411 avant J.-C. qui réunirent l'assemblée dans l'île pour destituer leurs stratèges (généraux) favorables aux oligarques qui avaient pris le pouvoir à Athènes. Les rôles de l'ecclésia étaient multiples : voter les décrets et les lois, élire les magistrats, décider de l'introduction de nouveaux cultes, discuter des questions financières, attribuer des récompenses honorifiques ou voter l'ostracisme, etc. Le droit de parole était libre et égal pour tous les orateurs, contrôlé grâce aux horloges à eaux (clepsydres).

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