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Les esclaves dans le monde grec dans la première moitié du IVe siècle, dissertation.

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Par   •  4 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 789 Mots (12 Pages)  •  1 122 Vues

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Les esclaves dans le monde grec égéen, première moitié du IVe siècle avant JC

« L’esclavage constitue, au même titre que la citoyenneté, la réalité sociale la plus caractéristique de l’Antiquité », écrivent en 2006 Jean ANDREAU et Raymond DESCAT dans leur ouvrage Esclave en Grèce et à Rome.

En revanche, la définition du terme « esclave » n’en est pas pour autant évidente. Jusqu’au Ve siècle, toutes les formes de servitude sont désignées de la même manière chez les auteurs. C’est Théopompe, qui fut archonte de 411 à 410, qui présente pour la première fois une différenciation au IVe siècle, en distinguant certains peuples qui ont « réduit en servitude » les anciens habitants des territoires qu’ils occupent désormais, et d’autres peuples qui ont fait des barbares « leurs serviteurs », « payant pour cela un prix ». C’est au IVe siècle qu’apparaît concrètement une distinction entre servage et esclave, le premier étant plutôt le fruit d’une dépendance rurale. Un esclave peut être un homme, une femme ou un enfant, considéré comme la propriété d’un tiers que l’on estime dès lors être son maître. On ne naît pas systématiquement esclave, et peut devenir esclave tout homme ou femme libre. L’esclave est considéré comme un bien faisant partie intégrante du patrimoine de son maître, au même titre qu’une propriété foncière par exemple. L’esclave peut être affranchi par son maître, Ce qui ne lui permet pas pour autant l’obtention de la citoyenneté, en revanche il n’a pas d’identité propre puisqu’il reçoit son nom de son maître, et ne possède ni patronyme ni nom de famille. L’origine de l’esclave est toujours étrangère, puisqu’il n’est pas esclave dans la cité où il pût un jour être citoyen. Il était forcé de travailler pour son maître et avait interdiction de se construire une existence sociale reconnue, comme par le mariage par exemple : les esclaves ne formaient pas une classe sociale en tant que telle. Il peut être obtenu par achat, par don, ou par capture à la guerre.

Le sujet invite donc à s’interroger sur la situation des esclaves dans le monde grec égéen, durant la première moitié du IVe siècle. Ainsi, il sera question de tous les territoires qui se situent aux abords de la mer Egée et à l’est de la mer Adriatique, et notamment au sein des grandes cités comme Athènes, Sparte, ou encore en Crète. Par ailleurs, il est question de la première moitié du IVe siècle avant JC, à savoir la période qui s’étend environ de 401 à 350. Il s’agit d’un moment trouble de l’histoire de la Grèce, puisque les territoires qui la composent sortent tout juste d’une guerre, la guerre du Péloponnèse (431-404 avant JC), qui a clairement redéfini les rapports de force entre les différentes cités, voire même le fonctionnement de certaines d’entre elles.

Ainsi, il est possible de se demander en quoi l’esclave grec, dans la première moitié du IVe siècle, est essentiel à la cité et comment se traduit son rôle au sein de la société.

Il s’agira donc de comprendre ce qu’est un esclave, puis d’analyser ce que signifie être esclave dans le monde grec classique, pour enfin s’intéresser au processus d’affranchissement des esclaves.

Le sujet proposé invite à se questionner sur les esclaves dans le monde grec égéen dans la première moitié du IVe siècle, et il serait donc judicieux de débuter cette démonstration par l’exposé des origines de ces esclaves. A l’époque qui nous intéresse, l’esclave est désigné par le terme « barbare », qui signifie en grec « étranger ». Ainsi, les esclaves, pour la plupart, ne parlent pas le grec, et proviennent d’un milieu géographique qui est différent de celui des cités grecques, dont l’exemple-type est Athènes, d’un point du vue à la fois politique et culturel. Le plus souvent, les esclaves provenaient de Thrace et de Scythie, et ils étaient à l’origine des hommes et des femmes libres réduits par la suite en servitude. Souvent, hommes et femmes esclaves étaient séparés les uns des autres, et leur union, voire même leur procréation, étaient fortement proscrites : en effet, du fait d’éventuelles complications lors de l’accouchement, le maître risquait de perdre son esclave ; par ailleurs il était bien plus coûteux d’élever un enfant esclave que d’obtenir un esclave adulte. De même, il semble que les Grecs aient été inquiets que la création de liens personnels entre esclaves ne conduise à l’insoumission ou à des révoltes massives.

Les esclaves, s’ils venaient de contrées lointaines, étaient vendus aux hommes libres grecs, par divers modes d’obtention. En effet, les esclaves pouvaient être achetés, comme à Ephèse, véritable haut lieu du commerce d’esclaves, après avoir été vendus par leurs congénères aux marchands d’esclaves grecs. Il est aussi possible de parler des prisonniers de guerre, qui pouvaient eux aussi être réduits en esclavage. La tradition guerrière grecque veut que les prisonniers et leurs biens deviennent la propriété du vainqueur ; selon ses intérêts propres, celui-ci pouvait donc rançonner, tuer ou réduire en esclavage ses prisonniers. La piraterie et le brigandage permettaient également de fournir des esclaves, ceux-ci étant souvent de hauts personnages grecs enlevés en échange d’une rançon, puis revendus en tant qu’esclaves si la rançon n’était pas payée : or l’achat dépossède l’esclave de son statut antérieur, le citoyen grec, s’il est vendu, perd sa citoyenneté. Effectivement, dans les régions les plus pauvres, les populations pouvaient obtenir une somme d’argent conséquente grâce à ces types de capture, visant principalement des voyageurs. Il pouvait enfin arriver qu’un père de famille refuse de reconnaître un de ses enfants : celui-ci, abandonné, pouvait dès lors être récupéré par un marchand d’esclaves. A titre d’exemple concernant l’obtention d’un esclave, un citoyen libre pouvait être vendu plusieurs centaines de drachmes en fonction de son niveau de compétences. En revanche, un esclave en tant que tel avait un prix suffisamment bas pour que n’importe quel homme libre puisse en posséder au moins un, et qu’une bonne partie de la production tant agricole qu’artisanale repose sur le travail servile.

En outre ces esclaves, qui pouvaient être obtenus par divers moyens, avaient un statut tout à fait particulier. Dans la civilisation mycénienne, l’esclave est un membre à part entière de l’oikos, le foyer, la maisonnée. Pourtant, à Athènes notamment, ils n’ont juridiquement aucun droit, et sont soumis à des inégalités de traitement par rapport aux citoyens. Par exemple, un délit puni d’une amende pour un citoyen

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