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Les enjeux des Failed States en Relations internationales

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Par   •  27 Janvier 2025  •  Dissertation  •  4 268 Mots (18 Pages)  •  16 Vues

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Expose socio 25/30min FAILED STATES 

En 1992, l’opération Restore Hope, menée par l’Onu à l’initiative des États-Unis, avait pour objectif de stabiliser la Somalie, un État qui fait face à l’effondrement de ses institutions. Cependant, malgré des moyens militaires et humanitaires considérables, cette intervention s’est terminée sur un échec. Cet exemple emblématique illustre l’extrême complexité des Etats dit défaillants ou failed states et leur difficile stabilisation. 

Avant tout une nécessaire phase de définition s’impose, ce terme apparait récemment, en lien avec l'effondrement des régimes autoritaires. dans la vague de libéralisation mondiale des années 1990. Ce concept est anglais à la base, il n’a initialement pas intéressé la recherche française en la matière. Il existe de nombreuses définitions mais nous avons choisi la définition universitaire la plus précise à ce jour qui est celle du Crisis States Research Center de la London School of Economics and Political Science (LSE), créé en 2000 par le politologue américain James Putzel. Cette définition évoque une situation où l’État est incapable de remplir ses fonctions de base, et notamment d’assurer la sécurité intérieure comme extérieure, bien qu’il dispose théoriquement du monopole de la force légitime. En le comparant à la triple définition des « fonctions de base » de l’État qui sont  la souveraineté, identité et sécurité, on comprend qu’un failed states est un Etat qui n’est pas en capacité d’établir sa souveraineté à l’intérieur et à l’extérieur , souvent caractérisé par un manque de contrôle de ses frontières par exemple et qui ne parvient pas à maintenir son identité nationale ni à maintenir la sécurité mais aussi son incapacité a se maintenir comme membre de la communauté internationale. Il s'agit donc de problèmes structurels ancrés dans l’Etat. Il est nécessaire maintenant d’établir un diaporama des failed states pour mieux les localiser et les comprendre. L’une des plus importantes ONG de développement de Washington, The Fund for Peace, a publié en 2005, en association avec la revue Foreign Policy, un «Failed States Index »  qui, en s’appuyant sur des indicateurs sociaux, comme la pression démographique, l’inégalité ’accès aux soins , des indicateurs économiques, et surtout politiques permet de quantifié sur une échelle de 1 à 10 la vulnérabilité de l’Etat. On constate que somalie est en tête. Cela nous permet de distinguer les « failing states » qui sont en train de devenir des failed states et les failed states qui sont déjà des Etats défaillants.

Ces failed states sont le plus souvent des résultats d’un processus de décolonisation ou les colonisateurs avaient détournés les ressources au lieu de les exploiter pour répondre aux besoins des populations de l’Etat en question ce qui favorise les conflits internes, une instabilité et donc laisse un état avec une faiblesse institutionnelle, une pauvreté et inégalité structurelle qui peine à se reconstruire. 

Cela pose alors le problème de reconstruction, est-il possible de reconstruire ces Etats et de les sortir de leur condition ? C’est aussi un dilemme pour la communauté internationale

Les failed states, sources de graves crises et déstabilisations internes, peuvent-ils être réhabilités par des interventions internationales sans risquer de les maintenir dans un état de dépendance ?

  1. Les failed states, sources de crises internes et internationales

  1. Dégradation des institutions et explosion des conflits internes.

Pour commencer, il est important de comprendre que l’un des facteurs les plus significatifs d’un État failli est son incapacité à développer des institutions étatiques pérennes. En effet au sein de ces pays, il n’y a aucune structure ou institutions qui puissent remplir les fonctions régaliennes que doit respecter un Etat comme le maintien de l’ordre ou la justice par exemple. Ainsi cette absence constitutionnelle contribue à favoriser l’émergence des conflits internes, notamment sociaux et participe à accentuer différentes tensions au sein des populations, en favorisant l’émergence de certains groupes radicaux qui cherchent à acquérir un certain pouvoir. Dans un Etat failli, l’absence ou la présence d’institutions avec une faible capacité d’actions, conduit à l’absence de prises de décisions politiques d’une part conduisant à créer une instabilité d’ordre social et politique, et d’autre part la sécurité des citoyens n’est pas garantie par une entité. L’absence d’institutions conduit à ce qu’il n’y ait pas de stabilité en ce qui concerne les administrations locales, les systèmes judiciaires ou encore le maintien de l’ordre, et conduit la population à vivre dans le désordre. Egalement, dans ces pays ont observe une certaine fragmentation du territoire, accentuée par la présence de différents groupes ethniques et religieux, qui chacun tente d’acquérir un certain pouvoir en essayant de se hisser au pouvoir. Afin d’illustrer notre propos nous pouvons prendre l’exemple de la Somalie, qui permet d'illustrer comment en l’absence de structure étatique et d’institutions, un pays peut rapidement devenir un Etat failli. La Somalie est un pays de la corne de l’Afrique au sein duquel une guerre sévit depuis 24 ans. La Somalie a d’ailleurs été qualifiée de “pays le plus dangereux du monde” par le journaliste Jeffrey Gettleman. Après avoir été une colonie britannique la Somalie fût placée sous mandat des Nations unis. En 1960, celle-ci prit son indépendance permettant de réunifier l’ensemble de ses territoires. Durant une décennie un régime parlementaire fût mis en place en Somalie, mais dès 1969 le général Mohamed Sied Barre entreprit un coup d’Etat, ce qui a ouvert une période de centralisation du pouvoir. Malgré ses efforts pour se maintenir, la guerre de l’Ogaden contre l’Ethiopie en 1978 a contribué à fragiliser son pouvoir. Ainsi, dès les années 1980 une guerre civile éclate en Somalie, avec l’émergence de différents groupes ethniques s’opposants au général et souhaitant prendre le pouvoir. En effet différents clans tel que la Somali National Movement, la United Somali Congress, la Somali Salvation Democratic Front et l’Islam Union ont tenté de renverser le régime. Ainsi en 1991 ils ont réussi à faire chuter le général Siad Barre. Cependant, en l’absence d’un pouvoir étatique qui aurait pu permettre de remettre de l’ordre au sein du pays, la disparition de l’appareil d’Etat juxtaposée aux tensions entre tous ces clans ; a finalement conduit à la multiplication des conflits armées entre les clans, conduisant à une véritable guerre civile au sein d’un même territoire. En effet, certains war lords (ou seigneurs de guerre) étaient des chefs locaux qui après la chute du régime en 1991 voulaient essayer de contrôler des territoires en faisant usage de la force armée et de milices.

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