Explication de la scène 2 de l’acte I des Fausses Confidences de Marivaux
Commentaire de texte : Explication de la scène 2 de l’acte I des Fausses Confidences de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar KimYonYon • 23 Juin 2024 • Commentaire de texte • 2 099 Mots (9 Pages) • 106 Vues
Explication de la scène 2 de l’acte I des Fausses Confidences de Marivaux
Introduction
Scène extraite des Fausses Confidences (1737) de Marivaux (1688-1763).
Dorante, qui aime Araminte en secret, vient se placer chez elle comme
intendant pour tenter de s’en faire aimer. Son ancien valet, Dubois, qui l’a aidé
dans ce projet, le rejoint et Dorante lui fait part de ses inquiétudes au sujet de
la réussite de leur plan. Dubois le rassure.
Ce passage clôture la scène d’exposition, au cours de laquelle le spectateur a
été informé des intentions de Dorante et Dubois. Quelles relations
entretiennent le valet Dubois et son maître Dorante ? Quelle est la
personnalité de Dubois ? Quels sont les sentiments de Dorante ?
Plan : 1° « Vous n’avez rien dit de notre projet à Monsieur Rémy, votre
parent ? » (…) Eh bien, vous vous en retournerez. »
2° « Cette femme-ci a un rang dans le monde. (…) Ah ! vous en avez
bien soixante pour le moins. »
3° « Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable ? (…) L’amour et
moi nous ferons le reste. »
Développement
1° « Vous n’avez rien dit de notre projet à Monsieur Rémy, votre
parent ? » (…) Eh bien, vous vous en retournerez. »
Exposition de l’intrigue
Scène d’exposition où se met en place le stratagème imaginé par Dubois (le valet) et
Dorante (le maître), pour qu’il soit présenté à la jeune veuve, Araminte, en tant
qu’intendant, et dont il est tombé amoureux en l’ayant aperçue une fois.
Officiellement il est introduit par son oncle, Monsieur Rémy (« procureur »), mais en
réalité, c’est Dubois qui est à la manœuvre puisqu’il est le nouveau valet d’Araminte,
et anciennement celui de Dorante. C’est donc lui qui va les mettre en relation de
manière officieuse, et Monsieur Rémy n’a qu’une fonction de présentation officielle.
Autorité et supériorité de Dubois
C’est Dubois qui commence à parler, et qui a le dernier mot dans le dialogue. Mais
c’est aussi lui qui mène l’entretien. Et quand Dorante se met à parler, c’est pour
réciter une leçon apprise, et répéter le « projet » mis en œuvre par Dubois : « il t’est
venu dans l’esprit de faire ma fortune ! »
Le mode de parole du valet est l’antithèse de celui du maître. Le ton tranchant de
Dubois est marqué par la rapidité des réponses faites à Dorante qui réduisent à
néant les doutes de celui-ci, en utilisant des impératifs d’ordre : « Laissons cela,
Monsieur. » ainsi que des formules autoritaires : « tenez, en un mot, je suis content
de vous. » Contre toute attente, Dubois, le valet, domine Dorante, le maître.
Pour quelles raisons Dubois sert-il son maître ? Il met en avant l’amitié qu’il a pour
son maître : « vous m’avez toujours plu », « un homme que j’aime ». Et Dorante de
souligner « la bonne volonté », le « zèle » désintéressé, ainsi que les « sentiments »
de Dubois vis-à-vis de Dorante. Mais derrière ces affirmations, on peut voir l’emprise
qu’il exerce sur son maître.
Manque d’assurance de Dorante
Dorante, qui est le maître, ne semble pas rassuré. Il apparait même comme
extrêmement timoré par rapport à leur entreprise : « et je n’aurais garde de lui confier
notre projet, non plus qu’à personne, il me paraît extravagant, à moi qui m’y prête. » ;
« mais je n’attends rien de notre entreprise que la honte d’être renvoyé demain ». Il
attend donc de Dubois qu’il le rassure. Ce dernier va s’y employer.
De plus, Dorante apparaît comme redevable à Dubois, envers qui il a une dette : « il
n’est point de reconnaissance que je ne te doive. » ; « Quand pourrai-je reconnaître
tes sentiments pour moi ? » ; il n’a pas pu le garder à son service, faute d’argent,
néanmoins Dubois continue d’être à son service : « Dubois, tu m’as servi, je n’ai pu
te garder, je n’ai pu même te bien récompenser de ton zèle. »
Ambiguïté des sentiments de Dorante vis-à-vis d’Araminte
L’emploi du mot « fortune » (2 occurrences) est ambigu car il a plusieurs
significations : (1) la richesse, bien (2) le sort, le hasard (3) le bonheur, la chance
Ainsi lorsque Dorante dit : « Il t’est venu dans l’esprit de faire ma fortune », cela
signifie autant : « mon bonheur amoureux », que : « ma richesse ». Aime -t-il
Araminte d’un amour désintéressé ? L’argent compte-t-il aussi dans cet amour ?
2° « Cette femme-ci a un rang dans le monde. (…) Ah ! vous en avez bien
soixante pour le moins. »
Présentation d’Araminte
La suite du dialogue
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