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Les banques centrales ont-elles eu, et ont-elles encore aujourd’hui une influence décisive sur l’activité économique ?

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Par   •  4 Août 2023  •  Dissertation  •  2 441 Mots (10 Pages)  •  404 Vues

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Les banques centrales ont-elles eu, et ont-elles encore aujourd’hui une influence décisive sur l’activité économique ?

Introduction

AMORCE

Les banques centrales sont des institutions chargées par leurs Etats respectifs d’appliquer et parfois de décider de la politique monétaire nationale. Elles émettent la monnaie banque centrale, base de la création monétaire, fixent les taux d’intérêt, défendent le taux de change en système de change fixe, et, enfin, ont le rôle de gardien du système financier.

L’action des banques centrales semble enfermée dans un dilemme. Soit elles privilégient la monnaie sur la croissance, avec l’idée néanmoins que celle-là peut être une condition de celle-ci, soit leur objectif final est au contraire la croissance et l’emploi, avec une moindre importance accordée à l’inflation.

Institutions centrales, la question de leur influence sur l’économie, d’hier à aujourd’hui, mérite certainement d’être posée.

Du XIXe siècle à la seconde GM, période de l’étalon-or, leur action est généralement restrictive (I).

Durant les 30 glorieuses, période d’affranchissement des contraintes liées à l’étalon-or, leur action est généralement plus expansive (II).

Une troisième période s’ouvre avec les années 1980, dominée par les thèses monétaristes. Leur action est de nouveau restrictive, avec néanmoins un relâchement historique à compter des années 1990, jusqu’à la crise actuelle, laquelle va amener des redéfinitions majeures quant au rôle des BC (III). 


I) Du XIXe à 1945, la stabilité monétaire prime sur la politique monétaire

a. Dans le régime du gold standard, la politique monétaire des banques centrales consiste essentiellement à garantir la stabilité du système, et à accepter les ajustements cycliques de l’économie.

Le XIXe siècle jusqu'en 1945 a été caractérisé par l'adoption généralisée du gold standard comme système monétaire dominant. Sous ce régime, la valeur de la monnaie était liée à une quantité fixe d'or, assurant ainsi la stabilité monétaire. La politique monétaire des banques centrales pendant cette période se concentrait principalement sur la préservation de la convertibilité de la monnaie en or et sur la maintenance de la parité fixe entre la monnaie nationale et l'or. Deux facteurs clés ont contribué à ce paradigme :

La vision dominante de la monnaie est celle des classiques. La monnaie est neutre, et une dichotomie sépare la sphère monétaire de la sphère réelle. Selon la vision classique de l'économie, notamment portée par des économistes tels que David Ricardo et Jean-Baptiste Say, la monnaie était considérée comme neutre. Cela signifie que les variations monétaires n'avaient pas d'effets durables sur les variables réelles de l'économie, telles que la production, l'emploi et les investissements. Ainsi, les fluctuations monétaires étaient perçues comme ayant un impact limité à court terme et n'ayant pas d'influence sur le niveau de production à long terme, qui serait déterminé par des facteurs réels tels que la technologie, les ressources naturelles et la main-d'œuvre.

Sur le plan externe, les déséquilibres commerciaux trouvaient leur remède dans les automatismes aveugles de l’étalon-or. Le gold standard était également associé à un mécanisme d'ajustement automatique des balances commerciales entre les pays. Lorsqu'un pays importait plus qu'il n'exportait, il perdait de l'or en paiement de ses déficits commerciaux, ce qui entraînait une réduction de la masse monétaire et une contraction de la demande intérieure. Cette diminution de la demande contribuait à réduire les importations et, par conséquent, à rétablir l'équilibre commercial. De même, un excédent commercial permettait à un pays d'accumuler de l'or, augmentant ainsi la masse monétaire et stimulant la demande intérieure. Ces mécanismes automatiques étaient considérés comme les garants de la stabilité des balances commerciales entre les nations.

b. L’entre-deux-guerres, entre continuités des anciens principes et émergence de politiques actives.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, le régime du gold standard a continué d'être largement adopté, témoignant de la persistance de l'attachement à la stabilité monétaire. Cependant, cette période a été marquée par des événements bouleversants tels que la guerre, la crise économique de 1929 et l'après-guerre, qui ont engendré des débats sur les principes monétaires et conduit à des changements dans les pratiques des banques centrales.

Dans l'après-guerre, l’attachement à l’étalon-or et à la stabilité monétaire reste forte. Après la fin de la Première Guerre mondiale, de nombreux pays sont revenus au système du gold standard, cherchant à restaurer la stabilité monétaire et à renforcer les relations commerciales internationales. L'étalon-or est apparu comme un symbole de stabilité et de confiance dans le contexte de l'instabilité économique et politique de l'époque. Malgré les problèmes économiques persistants, les banques centrales ont continué à accorder une grande importance au maintien de la convertibilité de la monnaie en or et à maintenir la parité fixe avec l'or.

Néanmoins, la guerre, l’après-GM et la crise de 29, vont engendrer un effet de déplacement dans les pratiques des banques centrales => la monnaie sera utilisée comme un instrument majeur d’ajustement. La Première Guerre mondiale a eu des conséquences dévastatrices sur les économies mondiales, créant une incertitude et des déséquilibres économiques importants. La reconstruction après la guerre a nécessité des ajustements économiques, et les politiques monétaires expansionnistes ont été utilisées pour stimuler la croissance et atténuer les conséquences de la guerre. Par la suite, la Grande Dépression de 1929 a provoqué une remise en question du dogme de la neutralité monétaire des classiques. Les politiques monétaires passives, basées sur le gold standard, n'ont pas réussi à enrayer la crise, entraînant une réévaluation de l'approche monétaire. Les économistes, tels que John Maynard Keynes, ont plaidé en faveur d'une intervention active de la politique monétaire et budgétaire pour contrer les effets dévastateurs des crises économiques. Certains pays ont

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