La Laïcité Peut-elle éteindre Toute Influence De La Morale Et De La Religion Sur Le Droit

Le droit régit la vie en société, c’est un ensemble de règles édictées qui permettent aux individus de vivre dans le respect et la légalité. Le droit gère les interactions au sein d’une même société. A l’origine, le droit est un droit divin issu de Rome, c'est-à-dire un droit gouverné par les Dieux. La religion, quant à elle, concerne toutes les croyances qui régissent les rapports entre l’Homme et le sacré. Ce dernier varie selon les religions. La religion a donc pris part activement aux interactions sociales pendant de longues années, elle en a été le moteur puisqu’elle était créatrice de droit. Peu à peu, l’homme devient créateur du droit et la religion s’efface au profit de l’Homme. Ce dernier devient législateur, ce n’est donc plus un droit d’origine divine. En France, en 1905, a lieu la séparation entre l’Eglise et l’Etat. La France devient alors un Etat laïc, c'est-à-dire qu’aucune religion d’Etat n’est imposée, celle ci relève des convictions personnelles de chacun. Or, chacun est gouverné par sa propre morale, c'est-à-dire sa conscience du bien ou du mal et celle ci diffère selon les cultures. Le principe de laïcité, de manière utopique, exclue toute influence morale et religieuse sur le droit. En effet, celui ci se doit d’être général et impersonnel, et de garantir l’égalité entre tous selon un des principes fondateurs de la République française. Mais le droit est à l’origine un droit divin, guidé par la religion et la morale. La question est de savoir si la religion et la morale peuvent être définitivement dissocié du droit, alors qu’elles en sont l’essence même.

La laïcité encadre dans la mesure du possible la morale et la religion pour que ces dernières relèvent seulement de la sphère privée, mais c’est un modèle idéaliste de penser que la morale et la religion, de par leur évolution n’ont aucune influence sur le droit .

A la lumière de ces éléments, il est possible de constater que la laïcité est dans son principe trop idéaliste (I) et rencontre des difficultés à limiter les influences morales et religieuses sur le droit (II).

I. La laïcité comme principe spéculatif

La définition même de la laïcité la caractérise comme un principe indépendant des convictions religieuses ou morales. La laïcité à l’origine a pour but de créer un droit qui serait le même pour tous (A), laissant les convictions de chacun rester dans une sphère personnelle et libres à chacun (B).

A. Un principe créateur d’un droit égal pour tous

« Liberté, égalité, fraternité ». Telle est la devise de la République française. Afin de préserver ces principes, tous les citoyens se doivent d’être placés sur le même pieds d’égalité. Pour que cela soit possible, il faut alors mettre de côté ce qui est personnel à chacun, afin de préserver un intérêt commun. C’est ici qu’intervient le principe de laïcité. Ce dernier a pour but d’unir, en préservant l’égalité entre tous. La séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 montre que le droit se doit désormais d’être dissocié de toute influence religieuse ou morale. La morale est ce qui guide chaque individu, chaque groupe sociale, or chaque personne a ses propres convictions, donc cette dernière ne peut être égale d’un individu à l’autre. C’est la raison pour laquelle le droit en France a pour mission de faire respecter les principes de la république, donc de préserver l’égalité et pour cette raison la laïcité l’éloigne des principes de religion et de moral qui eux, ne prônent pas un intérêt général, mais un intérêt personnel. Néanmoins, même si aucune religion d’Etat est imposé, chacun est libre de ses croyances.

B. Un principe mettant en avant le libre arbitre

Il faut différencier un Etat laïc d’un Etat athée. L’Etat athée prohibe l’exercice de diverses religions dans un Etat tandis que l’Etat laïc laisse à chacun le choix de ses propres convictions. La laïcité c’est encadrer la religion et la morale en

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