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LECTURE LINEAIRE ALCHIMIE DE LA DOULEUR

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Par   •  16 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 566 Mots (11 Pages)  •  18 063 Vues

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Explication linéaire n°2 « Alchimie de la douleur » de Charles Baudelaire

Intro :définir l’enjeu de la lecture

1. Éléments de contexte : recueil et poème

          FM, Spleen et Idéal, métaphore de l’alchimie

« Alchimie de la douleur » fait partie de la section des Fleurs du Mal intitulée « Spleen et Idéal ». On trouve dans les poèmes de cette section la mise en scène de la bataille du Spleen et de l’Idéal. Situé à la toute fin de la section (4 poèmes avant la fin)« Alchimie de la douleur » le n° LXXXI (81) vient tout de suite après les 4  poèmes « Spleen », « Obsession» et « Le goût du néant ». Poème au cœur du paroxysme mélancolique des Fleurs du mal.  (La bataille engagée semble offrir la part belle au Spleen.)

2. L’unité du passage choisi  

Sonnet, parcours : la boue et l’or, alchimie poétique = poème fondamental dans le cadre du parcours puisqu’il repose sur cette métaphore. Le poète est ici « l’égal de Midas, /le plus triste des alchimistes ; » v. 7-8

                                                                                                                               

3. Mouvements du passage

deux quatrains : annonce d’un monde sans dessus dessous, alchimie de la douleur ,

deux tercets : conséquences de cette alchimie inversée

4. Enjeu de l’explication (sous forme de question)

. Nous verrons en quoi « Alchimie de la douleur » n’est pas seulement une nvlle expression du spleen du poète qui actualise la métaphore alchimique ; c’est aussi la mise en scène d’un monde inversé où la mélancolie, inspiration du poète, lui fait entrevoir l’espoir d’une nvlle transcendance où les cieux ont laissé place aux enfers.

Titre : un des rares titre à ne pas comporter d’article, cela met l’accent moins sur le concept de l’alchimie que sur son côté opératoire. Le poème ne se propose pas de décrire ce que serait une alchimie, ni même de conceptualiser ce qui pourrait être l’alchimie en général ; en revanche il se propose d’être cette alchimie particulière, c’est une dynamique de transformation du monde à l’œuvre, et non sa description.

2 interprétations possibles selon la manière dont on lit le complément du nom « de la douleur »:

-génitif objectif : indique l’origine= la douleur  est à l’origine de l’alchimie, il s’agirait alors de transformer la douleur en inspiration poétique (sens traditionnel de la métaphore alchimique + acception romantique)

-génitif subjectif : indique la possession=c’est la douleur elle-même qui transforme le monde, et cela explique alors les inversions du poème « or » en « fer » et « paradis » en « enfer ».

On note enfin le choix du mot « douleur » qui remplace les mots habituels d’ennui,de mélancolie voire de spleen. Il ne s’agit plus de la cause du mal-être mais de son symptôme, physique, physiologique, peut-être spirituel. La douleur c’est souffrir qu’importe la manière et l’origine de cette souffrance.

Le 1er mouvement : annonce d’un monde sans dessus dessous, alchimie de la douleur ,

le 1er quatrain

dès le vers 2, on comprend que ce quatrain est adressé à la Nature personnifiée à l’aide de la majuscule et du fait qu’elle porterait le deuil. C’est un tutoiement « t’ »v.1, « en toi »v.2

relation forte se construit entre la voix du poète et la nature, à la fois destinatrice de sa parole (le poète s’adresse à la nature sous forme d’apostrophe v.2) mais également lieu où elle raisonne

B. respect le schéma traditionnel des rimes embrassées dans les quatrains du sonnet. Les mots « ardeur » v. 1 et « splendeur » v.4 encadrent « Nature »v.2 et « Sépulture »v. 3 comme si le monde entier était éclairé par la brillance du soleil, qui prépare l’or annoncé par le titre.

Le lien que crée le poème dès la 1ère strophe entre la nature et la mort prépare les inversions de cette nvlle alchimie.

La strophe se construit sur deux parallélisme, avec la répétion de « l’un » aux vers impairs 1 et 3 et de « l’autre » aux vers pairs 2 et 4. Volontairement il n’est pas possible d’identifier ce qui se cache derrière ces indéfinis. Ce qui compte, c’est un monde qui se divise, qui se sépare en deux camps :

- celui de la vie : « éclaire »v.1, « ardeur » v.1, « Vie et splendeur »v.4

-celui de la mort : « deuil » v.2, « Scépulture » v. 3

Dans ce quatrain le monde est déjà sans dessus dessous car entre les deux premiers vers et les deux derniers, le rapport de l’un et de l’autre à la vie et à la mort s’est inversé : v.1 et 2 la vie est évoquée en permier (« L’un t’éclaire avec son ardeur »v.1) tandis que v. 3 et 4 la mort prend la première place (« Ce qui dit à l’un : Sépulture ! »v.3)>.

Deux postures différentes se devinent également entre le fait d’éclairer du dehors la nature et le fait de mettre en son sein le deuil.

Les derniers vers sont au discours direct : il y a la volonté du poète de faire entendre d’autres voix que la sienne dans le poème et ce sont des cris comme l’attestent les points d’exclamation. Ainsi entre l’apostrophe du poète à la nature et ces cris, un lien mystérieux s’élabore par la ponctuation. Le poète fera siens ces cris contraires car l’alchimie est bien le passage d’un état à l’autre.

Deuxième quatrain

La voix du poète se détoune désormais de la nature pour s’adresser, tjrs par le tutoiement « assistes » v.5 « intimidas »v. 6. Dans ces deux verbes il y a comme élision du pronom personnel tonique « toi » « Tu »v. 7, au dieu Hermès. Figure mythologique, le dieu grec est tjrs le signe d’une transccendance puisqu’il est une forme plus pure, plus parfaite, du fait de son immortalité, que la carcasse (charogne?) humaine. Dans la mythologie grecque, Hermès est le messager des dieux, ce qui peut faire un lien entre la voix poétique et la voix divine.  C’est aussi celui qui conduit les morts aux enfers, ce qui en fait une figure très importante pour cette alchimie inversée. De plus, les alchimistes que se révèlent être Hermès Trismégiste, figure fantamsée qui aurait inventé l’alchimie (il en est désormais l’archétype) et qui donne son nom à l’hermétisme, discipline ésotérique fondée sur la lecture de documents occultes (secret, mystérieux, relatif à qqch qui est caché, dissimulé).

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