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Une Charogne, Charles Baudelaire - Lecture Linéaire du second mouvemen

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Par   •  2 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  952 Mots (4 Pages)  •  1 691 Vues

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Lecture Linéaire

Une Charogne (second mouvement), Charles Baudelaire

Le second mouvement du poème est caractérisé par le don d’une dimension vivante a la

charogne. On passe d’une description statique de la charogne en début du poème, a une

description sensorielle, puis animé et enfin une description onirique du souvenir de la carcasse.

La périphrase divine en début de vers « le ciel regardait » (v.13), évoque Dieu qui observe sa

création, elle ajoute une dimension sacrée à la mort et au renouveau. La révolution poétique

est comparée à l’immuable cycle de mort et de vie, c’est un présent fatidique de la Providence.

La comparaison ironique à la fleur qui éclot avec la proposition subordonnée circonstanciel de

manière « Comme une fleur s’épanouir » (v.14), évoque « Mignonne allons voir si la rose » de

Ronsard. Le sentiment d’ironie est d’autant plus renforcé par l’analogie d’une carcasse dont la

vie est terminée, à la fleur qui éclot. Baudelaire implique une renaissance dans la mort tout en

moquant les traditions et les topoï Humanistes classiques. La description sensorielle avec les

mots du champ lexical olfactif « fleur » (v.14), « puanteur » (v.15) auditif « bourdonnaient » et

visuel « regardait » (v. 13), invoquent l’usage des sens du lecteur afin d’amplifier l’effet de

l’hypotypose descriptive et suggérer la renaissance de la carcasse dans sa mort, le cadavre,

même éteint, provoque les sens. Les propositions principales verbales « Vous crûtes vous

évanouir » (v.15) rappellent le statut anecdotique remémoré de la rencontre avec la charogne.

Cependant, à travers l’usage du pronom personnel sujet « vous », on peut y déceler une

adresse directe implicite au lecteur, l’évanouissement, qui suggère une « petite mort », renvoie

au choc poétique violent de l’ancienne poésie à la nouvelle. Ainsi l’évanoui peut se référer au

lecteur ainsi qu’à la communauté poétique, un public, ici, associé à la femme fragile et délicate

dont le heurt à une nouvelle poésie, détournée, crue et rude, choque à l’évanouissement. Le

champ lexical des parasites apparait, « mouches » (v.17), « larves » (V.19). Un portrait

particulièrement écœurant de la charogne est peint, l’hypotypose décrit à présent des

mouvements, avec le champ lexical de l’animation « sortaient » (v.18), « coulaient » (v.19),

« vivants » (v.20), « descendait » (v. 21), « montait » (v.21), « s’élançait » (v.22). Aussi, le

groupe nominal « ce ventre putride » (v.16), peut faire référence à l’enfantement maternel, la

charogne, morte, donne naissance au renouveau. La charogne prend réellement vie et habite

en elle la vie. Dans sa mort, elle mène à la survie des parasites qui consomment sa chair afin de

croitre. Avec la mention de la « larve » (v.18), il y a promesse de transformation en magnifique

papillon. L’ancienne poésie doit mourir afin d’enfanter d’un fils bancroche qui se servira du

corps

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