Lecture linéaire "Une charogne"

Dans un premier temps, du vers 1 au vers 36 (9 strophes), il évoque un souvenir.

-Dans un second temps (3 dernières strophes), il justifie cette hideuse réminiscence en évoquant cette fois, l’avenir.

 « Il m’a paru plaisant et d’autant plus agréable que la tâche était difficile d’extraire la beauté du mal ».
En quoi le poème est-il moderne ? En quoi est-il une réécriture parodique de la poésie galante du 16e siècle ? Comment s’exprime la modernité dans ce poème ?

une charogne est un poème tiré du recueil les fleurs du mal écrit par baudelaire. Il s’agit du poème XXIX (29ème)qui suit "le serpent qui danse","sed non satiata" ou encore le poème XXV qui commence par "Tu mettais l'univers entier dans ta ruelle /Femme impure !"Ainsi, même si ce poème pourrait trouver des liens de parenté avec le Carpe Diem d’Horace ou encore « Mignonne allons voir si la rose... » de Ronsard, c’est un poème qui choque et qui révulse.
Pourtant, au-delà de cette brutalité, Baudelaire semble nous convier à comprendre que la beauté de la forme et la beauté du monde peuvent être faites de laideur. Ceci est par ailleurs tout le sens du titre Les fleurs du mal.


Le poème « Une charogne » a été écrit par Charles Baudelaire en 1857. Il fait partie de la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal, censuré par décision de justice pour « atteinte aux bonnes mœurs ». Charles Baudelaire est célèbre pour son approche résolument moderne de la poésie, sa conception du poète maudit, rejeté par la société, victime de l'incompréhension de ceux qui l'entourent, soumis à ses tensions intérieures, allant du spleen, état dépressif chronique, à l'Idéal, aspiration vers un ailleurs transcendantal.
« Une charogne » présente une situation atypique : un couple en promenade, Baudelaire et une femme, représentant peut-être sa maîtresse Jeanne Duval, la Vénus noire, qui « au détour d'un sentier » rencontre un cadavre d'animal en décomposition. Poème étrange curieux s'il en est qui semble s'inscrire dans la tradition des poèmes d'amour « classiques ».
Dans un premier temps nous analyserons le contexte de la promenade propice à une déclaration d'amour, puis nous verrons le réalisme atroce de la description de la charogne, enfin nous chercherons à comprendre les leçons que le poète veut dispenser à son lecteur.
Situation



Composition

Le poème est composé de 12 quatrains. Certains vers sont des alexandrins d’autres sont des octosyllabe. Les alexandrins ont des rimes féminines et les autres masculines.

Les six premières strophes décrivent la charogne. Les trois suivantes sont une étape intermédiaire et les trois dernières sont l’interpellation de la femme et sont au futur

Ce poème évoque le souvenir d’une promenade et finalement il se retrouve devant un cadavre. Le poète est alors entrainé à comparer le cadavre à l’être aimé. La thématique est donc une thématique baroque qui soutient que vivre l’instant présent est important. Ceci est un une référence carpédienne. La femme restera cependant présente grâce à l’immortalisation du poète ! Le « je » représente le poète, il prend donc part au poème. Le « vous » est la femme qu’il aime et le nous représente le collectif, le couple.

Titre

- le terme « charogne » vient du latin « caro » = chair.  Une charogne est le corps ou la carcasse d'un animal mort récemment ou non, dans un état plus ou moins avancé de décomposition, putréfaction. Le terme est plus ou moins synonyme de cadavre

Sonrités désagréables [ch] [r] [gn]= peu poétique, provocateur, désagréables

article indéfini « une » : cadavre indéfini, de quoi ?

Permier mouvement : les 9 premiers quatrains : description de la charogne à l’imparfait de l’indicatif
Strophe 1

Il y a d’emblée un impératif « Rappelez-vous »v.1 qui interpelle le lecteur mais aussi la femme La périphrase amoureuse « mon âme »v.1 et le vouvoiement, nous permettent de constater que l’être est aimé/ chéri. (// avec Le Lac de Lamartine (romantique) « Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ». ) Il s’agit d’un souvenir. C’était un spectacle→  « nous vîmes » ; découverte brutale→ passé simple + « au détour d’un sentier ».

Dès le 1er quatrain le locuteur annonce « l’objet » du souvenir et du spectacle : «  une charogne » (v.3). Notons que l’objet-même donne son titre au poème.
Cadre idyllique et bucolique « Ce beau matin d’été si doux :/ Au détour d’un sentier »v.2-3 qui est repris à la tradition pétrarquiste, Remarquons que le locuteur retranscrit et crée, pour traduire et accentuer l’effet d’horreur, le contraste : « ce beau matin d’été si doux » (termes mélioratifs + hyp) ≠ « une charogne infâme » (péjoratif).

Jeu sur « infâme »v.3 associé à « charogne » on peut y lire une personnification  car infâme a une signification morale mais aussi un 2ème sens celui de sale, répugnant.  Insistance sur l’horreur.

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