Commentaire Heureux, qui, comme Ulysse de Joachim Du Bellay
Dissertation : Commentaire Heureux, qui, comme Ulysse de Joachim Du Bellay. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar shoulh • 29 Décembre 2020 • Dissertation • 801 Mots (4 Pages) • 723 Vues
I-
Ce poème traduit le rêve humaniste de l’auteur de faire de l’Homme, l’Humain le centre du monde aux travers de différents idéaux.
D’abord, avec sa double comparaison « comme Ulysse » « comme cestuy-là »(vers 1 et 2), il se réfère à la mythologie grecque, il se compare à Ulysse lequel erre pendant 10 ans sur la mer avant de rentrer chez lui pour avoir provoqué la colère de Poséidon, Dieu de la mer. Puis à Jason, qui est principalement connu pour sa quête de la Toison d’Or, à l’aide d’une périphrase « cestuy-là ». Ce sont deux grands héros de la mythologie et voyageur par excellence. Il prend comme modèle des références antiques, ce qui nous montre bien que c’est un auteur de la Pléiade. Son voyage est représenté comme épanouissant, « Heureux » (vers 1). La ville de Rome et l’Antiquité romaine est aussi citées : « Tibre Palatin » (vers 12) fleuve très connu traversant Rome, « mont Palatin » (vers 13) une des sept collines de Rome, et « le marbre dur » utilisé comme matériau pour la sculpture et l’architecture de plusieurs monuments Romains (vers 11) sont des références historiques. Pour insister sur la façade des palais romains, le poète emploi une diérèse « front au/da/ci/eux » (vers 10).
Ensuite, Du Bellay exploite les rimes internes entre « usage » et « âge » (vers 3 et 4) ainsi qu’un point d’exclamation pour clore sa première strophe : cela peut être interprété comme un moyen de montrer son détachement, son ironie, humour et son intéressement au voyage. La phrase exclamative montre aussi la gaieté des héros d’être rentrés chez eux après un long voyage. L’auteur utilise également un rythme régulier, rassurant en respectant à chaque vers la césure et l’hémistiche de chaque alexandrin comme on peut le voit au vers trois « Et puis est retourné, plein d’usage et de raison, » : ceci peut être représenté comme le balancement d’un bateau sur la mer ou des vagues constamment en référence au voyage. Le vers trois montre aussi le souhait du locuteur de retrouver sa ville natale pour le reste de sa vie, de même pour les héros mythologiques avec qui il se compare. Il exprime éventuellement cette envie à cause de sa vive déception de Rome.
Enfin, le poète se retranche pour la première strophe à des pronoms qui désignent tout le monde et ont une portée collective avec par exemple l’utilisation de « qui » au vers un « Heureux qui, comme Ulysse » et vers deux « qui conquit la toison ».
Du Bellay au cours de la première strophe fait un éloge du voyage que ce soit avec les héros de la mythologie auquel il se compare ou au voyage qu’il a tant rêvé, on comprend que tout le monde veut finalement rentrer chez soi.
Transition :
Il ne s’agit pas seulement d’un voyage géographique, d’une découverte de Rome mais aussi d’un voyage spirituel et émotionnel qui a permis à Du Bellay de témoigner de ses expériences.
II-
Le poète a très souvent recours au registre lyrique et élégiaque pour exprimer ses sentiments mais aussi à de nombreuses comparaisons afin d’exprimer les différentes expériences que ce voyage entre l’Italie et la France lui ont apporté.
En effet, Du Bellay tout au long de la première strophe s’est identifié aux héros de la mythologie grecque Ulysse et Jason puis progressivement entreprend d’utiliser le pronom personnel « je » (vers 5), il nous ouvre son coeur, dévoile son expérience personnelle. Ce poème commence alors, avec cette utilisation, à être autobiographique. Au travers de différents procédés, l’auteur exprime ses sentiments profond : l’emploi de l’interjection « hélas » (vers 5, au début du deuxième hémistiche) peut être interprété comme un soupir et appelle bien le titre « Les Regrets » , l’auteur a le mal du pays, il ressent de la nostalgie ; pour dérouler cette nostalgie et son incertitude il a recours, pour la strophe 2, à un longue enjambement avec l’utilisation de verbes au futur qui débouche sur une interrogation ; la répétition de « reverrai-je » (vers 5 et 7) insiste sur sa lamentation ; le poète ressasse encore sa nostalgie et sa plainte avec un second enjambement « de mon petit village/Fumer la cheminée » (vers 5-6), il fait de la cheminée celle de tous le village. On remarque donc que l’utilisation de la première personne, les phrases interrogatives, les plaintes... renvoie au registre lyrique et élégiaque avec l’expression des sentiments (tristesse, regret) du poète.
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