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Observation Analyse MONITEUR EDUCATEUR

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Par   •  18 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 053 Mots (9 Pages)  •  5 142 Vues

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DIPLOME D’ETAT DE MONITEUR-EDUCATEUR

SESSION 2017-2019

DUCATEZ Ambre

OBSERVATION/ANALYSE

ADEA

Dans le cadre de ma formation de monitrice éducatrice, je réalise un stage dans un établissement IME-ITEP qui accueille en internat 75 enfants de 7 à 14 ans.

Je travaille dans le secteur IME avec le groupe “Chambellans”composé de 13 jeunes de 13 à 15 ans, atteint de différents troubles envahissants.

Au cours de mon stage j’ai été confrontée à une situation qui m’a interrogée et qu’il m’a fallu analyser afin de mieux la comprendre. Cette observation est portée sur une jeune fille que nous appellerons “F”.

Le mardi 9 janvier, je prends mon poste à 7h30. Il est 13h30 et le collègue de l’après-midi est arrivé. Nous sommes assis au bureau des éducateurs qui se situe dans un coin de la grande pièce à vivre du groupe.

 

“F” présente une déficience mentale dite “ hétérogène”, ce qui met en lumière différents niveaux intellectuels selon les domaines. Concernant la compréhension verbale, F se situe comme un enfant de 9 ans alors qu’au niveau de la vitesse de traitement elle est proche d’un enfant de 11ans. Le point faible de F est le raisonnement perceptif, qui permet d’entrevoir la logique et les moyens employés pour résoudre un problème. Elle est proche d’un enfant de 6 ans. C’est donc une jeune fille qui doit être accompagnée de différentes manières selon la tâche demandée.

F a 14 ans et est une jeune fille avec une faible estime d’elle-même. Elle investit peu son corps et son apparence bien qu’elle ai un grand désir de plaire. En effet, elle a une maladie de peau qui rend ses mains et ses pieds crevassés, ce qui demande un soin quotidien. F n’est pas en mesure de le faire d’elle même si elle n’est pas accompagnée. Lorsqu’on voit l’étendue des crevasses, qui seraient insupportables pour quiconque, on se rend compte de la difficulté qu’elle éprouve à ressentir son corps. De plus, c’est une jeune fille en surpoids qui présente des troubles compulsifs liés à la nourriture. Elle n’est pas en capacité d’exister dans son enveloppe corporelle et met donc en place des actions qui la font vivre.

F arrive vers le bureau pour dire bonjour à mon collègue. Après avoir échangé une bise, F donne quelques informations sur le début de la journée. Elle va bien et a passé une bonne matinée.

Pendant ce temps-là, je pars dans la cuisine préparer un thé sachant que la jeune sera obligée de passer par là pour monter se brosser les dents. Je préfère la reprendre seule que devant les autres enfants. En effet, quelques minutes plus tard, la jeune arrive dans la cuisine. Je l’arrête immédiatement en prononçant son prénom. Je lui demande,sur un ton très sec, de me répéter les consignes que l’équipe lui a donné concernant sa manière de dire bonjour à l’adulte en général et d’autant plus aux hommes, suite à un évènement survenu la semaine précédente. Elle me répond qu’elle avait oublié. Je lui demande s’il y aurait eu oubli si d’autres éducateurs étaient présents. Elle me répond que non. Je lui rappelle la règle et la prévient que c’est la dernière fois que je la reprends pour une situation similaire et que les collègues en seront informés. Elle a le visage tout rouge, acquiesce d’une petite voix,attitude systématique dès qu’elle est reprise par un adulte, et part se brosser les dents.

Lorsque F a fait la bise au collègue, j’ai ressenti de l’agacement envers elle parce qu’elle a choisi l’éducateur avec qui faire cela. En effet, ce collègue est nouveau dans l’équipe et il est toujours en phase d’apprentissage quant au fonctionnement du groupe. C’est une personne plutôt flexible et patiente qui peut parfois permettre au jeune de profiter de la situation. De plus, c’est un homme d’une quarantaine d’années qui renvoie peut-être quelque chose qui l’anime et qui créé chez elle des pulsions qu’elle n’arrive pas toujours à gérer. Par ailleurs, de l’incompréhension et de l’agacement m’ont également traversé. Le collègue ne semblait pas au courant des évènements ainsi que de la décision prise par l’équipe bien que l’information ait été transmise via le cahier de liaison des éducateurs. La cohérence éducative est un point important dans ma façon de voir le travail d’équipe et je ne comprends pas comment on ne peut être informé dans de telles situations avec tous les outils mis à disposition.

F est une jeune fille en pleine adolescence, qui malgré sa déficience intellectuelle, se pose beaucoup de questions sur le corps humain et les changements de celui-ci liés à l’adolescence. C’est une jeune fille qui a de bonnes capacités de compréhension mais qui n’arrive pas à fonctionner autrement que de manière pulsionnelle et inadaptée face à toute forme de stimulation corporelle Lors de ces situations, F n’arrive pas à se calmer sans l’intervention d’un adulte.

En effet, elle a des antécédents concernant son rapport aux autres. Si l’on reprend les différentes synthèses depuis son arrivée jusqu’à aujourd’hui, la problématique liée à la sexualité est fortement présente.

Elle a été reprise de multiples fois sur sa manière de parler et de se comporter quand l’adulte n’est pas là. Lors des weekends en famille, F se connecte régulièrement sur des sites pornographiques et entretien des conversations avec des hommes via les réseaux sociaux. Elle a également été retrouvée avec une jeune fille dans le même lit à plusieurs reprises, ce qui eu pour effet une mise à distance physique totale envers les adultes et les autres usagers. Par ailleurs, des explications sur le respect de son corps, celui des autres et sur la manière de se protéger face à son environnement lui ont été données afin qu’elle comprenne l’importance et les conséquences que son comportement peut engendrer. Il est vrai que F est accueillie en internat de semaine. Le groupe auquel elle est rattachée se compose de cinq filles et huit garçons. L’importance du respect de l’intimité de chacun est l’un des axes de travail essentiel des éducateurs de ce groupe. Le dictionnaire Larousse définit “l’intime” comme quelque chose “qui est au plus profond de quelqu'un, de quelque chose, qui constitue l'essence de quelque chose et reste généralement caché, secret”. On peut donc comprendre que l’intimité est une notion, qui, si elle n’est pas expliquée et intégrée comme une valeur de respect de soi et des autres, peut engendrer des situations à risques et une intégration difficile dans la société. La loi oblige tout citoyen à respecter la vie privée des autres et ne pas porter atteinte à la pudeur d’autrui, ce qui rejoint cette notion qu’est l’intimité.

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