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Analyse du film Mommy

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Par   •  18 Septembre 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 272 Mots (6 Pages)  •  1 301 Vues

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Manulya Sbeiti

L'Analyse fera sujet du Film Mommy dont l'auteur est Xavier Dolan. Ce réalisateur est reconnu pour avoir fait de nombreux films mais c'est ce film en particulier qui lui a propulsé sa carrière. En effet, Mommy gagna le Prix du jury au festival de Cannes en 2014. Il est évident de réaliser que le film parle de relations tendues entre une mère et son fils mais ce qui peut échapper à l'oeil serait le fait que le film présente un cycle entre l'espoir et le désespoir. Effectivement, le réalisateur démontre tout au long du film par les sons, les images et les paroles comment les personnages sont affectés par les surprises complétement opposés que la vie leur réserve. Tout est une question d'avoir espoir, de désespoir, d'amour, de haine, de solidarité et de tragédie.

D’une part, au début du film, on peut voir le personnage Diane (qui s'agit de Mommy dans le film) avoir un accident de voiture. Dès cet instant, le spectateur peut avoir une bonne idée du personnage. Elle semble désordonnée et colérique. On peut déduire ceci par son langage assez vulgaire envers le conducteur et du fait qu'elle va chercher son fils du centre encore tachée de sang. De plus, son expression corporelle indique clairement que c'est une femme qui n'aime pas perdre de temps : elle ne laisse pas les temps à sa collègue de finir ses phrases... De manière assez comique, son surnom est « DIE ». Toutes ses caractéristiques indiquent qu'elle est de nature chaotique. Son fils, atteint de trouble de l'attachement et de TDAH, est tout aussi chaotique. On nous apprend dès le début du film qu'il est la cause d'un feu qui brula un gamin au troisième dégrée. Sachant que son comportement violent est hors de son contrôle, sa personnalité, au contraire, est de nature rayonnante : il est capable de prendre soin des gens qu'il aime et de s'amuser avec eux. Comme a dit sa mère : « C'est vrai qu'il est gêné au début mais quand il décide de se montrer au monde, tasse-toi du chemin! » ou bien « On ne s'ennuie jamais avec Steve ». Il est très possessif avec sa mère, de manière qu'il déteste tout homme qui s'approche de cette dernière. Ce qui peut expliquer pourquoi il déteste autant leur voisin avocat qui essaye de s'approcher de Die. Plus tard dans le film, on apprend que son père décéda lorsqu'il était très jeune. Ceci signifie donc qu'il était le seul homme pendant plusieurs années dans la vie de Diane. Son seul protecteur : « On va faire équipe, nous deux. ». Comme mentionné dans l'introduction, le film présente un cycle vicieux et malsain qui entraine les personnages, la relation entre Diane et Steve est tellement remplie de passion qu'elle en devient malsaine. Deux personnalités problématiques qui s'aiment à la folie ne peut que finir de manière tragique. Diane se doit de vivre sa vie célibataire pour ne pas offusquer son fils et Steve qui se voit privé de toute espace personnel, car sa mère se sent obliger de toujours être là. L'enfant y fait même souvent allusion dans ses paroles : « Traite moi comme un adulte ! »  Étant une phrase typique d'adolescent, cette phrase prend un différent angle dans cette situation. Steve est au courant de la manière dont sa mère le perçoit, il est très conscient de son entourage. Pour lui prouver qu'il peut bien jouer le rôle de l'adulte, il fait les courses et lui ramène un collier écrit dessus « Mommy ». Diane se fâche parce qu'elle sait pertinemment bien qu'il l'a volé. Les choses prennent une mauvaise tournure et Steve l'étrangle. Sa mère doit le frapper pour qu'il décide enfin de la lâcher, il s'énerve encore plus et elle n'a plus le choix de le blesser et de partir se cacher. C'est à ce moment qu'intervient la voisine, Kyla, qui viendra soigner Steve et soigner également leur relation tout au long du film. Kyla représentera la paix dans la guerre entre la mère et le fils. Elle apportera l'équilibre parce qu'elle est une des rares personnes à pouvoir calmer Steve. Cette dernière vit aussi une vie assez difficile : « C’est une enseignante, mariée à un cadre supérieur, qui fut la mère de deux enfants avant que l’un disparaisse. Ce traumatisme, ou un autre, l’a frappée d’un trouble de l’élocution qui la fait parler comme d’autres défèquent. »[1] J’avais dit que le film présenter un cycle entre deux différentes pôles : Kyla est le calme alors que Steve et Die sont le chaos. Ils sont tous les trois des victimes de la vie qui se complètent bien.

D’une autre part, en ce qui concerne la stylistique, on peut remarquer que le cadre est d’une forme carré la majorité du film. Ceci peut représenter une cellule, une forme d’emprisonnement des personnages. Malgré les moments drôles que peuvent porter le film, comme a dit Thomas Sotinel, il s’agit bien d’une tragédie. En effet, on peut remarquer que, pour la première fois dans le film, le carré s’agrandît et s’élargit seulement lorsqu’on tout va bien dans la vie de Steve. Le moment où il fait du vélo en criant « Liberté ! » avec Die et Kyla. Après la scène, le cadre reste de taille normale jusqu’à ce qu’on apprend que la famille du gamin brulé veut amener Steve en justice et que Die leur doit une grosse somme d’argent. Tout à coup, le cadre redevient un carré. Alors on pourrait en déduire que le carré représente la tristesse de la réalité. Un retour à la normale parce que le carré est sur l’écran 90 % du temps. Malgré le bon temps, la maladie de Steve revient toujours hanté Die. De plus, la musique est aussi un bon indicateur de ce fait. La première chanson qu’on peut entendre lorsque le film commence est de nature assez rêveuse et calme mais ceci se fait très vite suivre par le bruit d’une voiture fracassée. Encore une fois, un rappel que la vie n’est pas prévisible et très jolie. Steve est un amoureux des chansons classiques que son père lui faisait écouter lorsqu’il était plus jeune. Les paroles de ses chansons sont assez mélancoliques. Par exemple, « Blue » de Eiffel 65 est chanté par l’adolescent : les paroles parlent d’un quotidien monotone où la personne ressent une grande tristesse, il se sent « blue ». Ironiquement, il chante ses chansons d’une manière assez joviale. Ceci pourrait dire que l’extérieure et l’intérieure ne sont pas la même chose. Effectivement, lorsque Kyla annonce qu’elle déménage à Toronto, on peut remarquer une longue pause de la part de Die avant qu’elle ne s’empresse de lui dire que c’était une bonne nouvelle. Il est facile de voir qu’elle refuse de laisser transparaitre ses émotions qu’elle ressent à l’intérieure. Ceci est encore une comparaison entre le réel et le faux.  Pour finir, après que Die enferme Steve dans un hôpital, ce dernier essaye d’en échapper. La musique qui joue est « Born to die » de Lana Del Rey. La chanson parle d’un moment dépriment mais fini par dire que ce n’est pas grave, car l’humain n’a qu’une vie. Même au fond d’un hôpital, Steve a encore une lueur d’espoir.

Pour conclure, le film démontre les différentes expériences de vie et essaye de montrer la tragédie d’un amour maternel. Un amour si passionnel qu’il finit par être destructeur. Un bond entre le faux et le réel, entre l’amour et la haine et l’équilibre et le chaos.

Médiagraphie

SOTINEL,Thomas. Lemonde.fr, https://www.lemonde.fr/cinema/article/2014/10/07/mommy-tragedie-maternelle-au-carre_4501814_3476.html (page consultée le 11 mai 2019)

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