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Analyse de film de Tziga Vertov « L’homme à la camera »

Étude de cas : Analyse de film de Tziga Vertov « L’homme à la camera ». Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Juin 2020  •  Étude de cas  •  2 128 Mots (9 Pages)  •  852 Vues

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Analyse de film de Tziga Vertov

« L’homme à  la camera »

[pic 1]

INTRODUCTION

Le cinéma russe nait avec le régime soviétique après la Révolution de 1918. Les communistes comprennent l’intérêt de cet art pour leur propagande et aident à son développement en créant les différents départements et une première école du cinéma au monde. Ainsi, ils veulent s’assurer de « l’édification des masses », à laquelle participent les nombreux cinéastes notamment Dziga Vertov.  Au cours des années 1920, le cinéma soviétique commence à se faire connaitre par la qualité de ses réalisateurs et les nombreuses théories sont élaborées par des cinéastes, comme Lev Koulechov ou Serguei Einsenstein ( « effet Koulechov » ou « Le montage des attractions »).

Le film « L’homme à la caméra » est realisé par Tziga Vertov         en 1929 et s’inscrit bien dans cet âge d’or soviétique.  C’est un film muet expérimental sans scénario et avant-gardiste. Cependant, le thème de film est bien visible : représenter une grande ville d’un matin au soir.  Le réalisateur travaille surtout sur le montage, sur le mouvement et le rythme en utilisant des nombreux effets novateurs de montage.         
Vertov n’aime pas le cinéma classique issu du théâtre, car il considère que c’est un cinéma « bourgeois », et pour lui « le cinédrame » est l’opium du peuple. Il refuse donc les décors, la mise en scène, les acteurs, et les studios. Bref, tout ce que lui parait artificiel et pas « réaliste ».         
Cependant, il considère que la caméra est plus parfaite que l’oeil humain, qui lui est imparfait. Il faut donc utiliser la caméra pour la lutte des classes. Et se servir du « cinéma-oeil » afin de pouvoir « prendre la vie sur le vif ».        
Autrement dit, servir la propagande soviétique.

On va donc analyser par quel moyen son film est un film de « propagande ». Mais aussi en quoi  s’oppose-t-il à la ligne imposée par Staline en 1934 et qui consiste en « réalisme social ».

LA PROPAGANDE DE DEBUT

Tziga Vertov est un adepte de l’idéologie socialiste, il participe à la Revolution d’Octobre et par la suite devient rédacteur et monteur du premier journal filmé de l’actualité soviétique.  De 1923 à 1925 il publie d’ailleurs une cinquantaine de numéros de « Goskino-Kalandar » magazine filmé.                                    
Il adhère donc complètement au régime socialiste et son cinéma exprime vraiment ce qu’il pense, son cinéma est sincère, même si c’est un cinéma de propagande.
C’est peut-être pour ça que ses films et ses théories du « Cine-oeil »  commencent à avoir de l’influence sur les cinéastes d’avant-garde européens
( Richter, Jean Vigo).

Au premier vu, « L’Homme à la caméra » ne touche pas du tout la politique, le cinéaste est sensé de filmer la Ville et les scènes de la vie quotidienne de manière objective, puis donner du sens  à son travail grâce au montage. Cependant on se rend rapidement compte que si c’est le montage qui donne sens aux rushes, c’est lui aussi qui oriente le film, autrement dit donne une vision subjective. Et même si Vertov refuse les acteurs professionnels et tourne dans les décors naturels, son film documentaire est « mise en scène ». Lui, qui refuse instrumentaliser le film, s’en sert finalement du montage pour servir le propos de la propagande.

Le générique debut nous dit d’ailleurs qu’il présente les extraits de « journal intime » d’un cameraman, ainsi le réalisateur veut persuader le spectateur que ce qu’il va voir est une information véridique. Vertov indique également que le film ne comporte pas ni le scénario, ni la direction d’acteurs et que c’est surtout un film expérimental pour créer un vrai langage international sans l’usage ni de théâtre, ni de la littérature. Ainsi, dès le début du film, toute l’idéologue de cinéaste est exposée.

Le film commence par nous présenter le cameraman et on se rend immédiatement compte de son originalité : par l’effet optique, la caméra apparait en gros plan, elle est énorme, tandis que le cameraman qui s’agit sur la caméra pour régler son appareil est tout petit. Les rôles de l’objet et de l’être humain sont renversés. Par la suite du film, c’est les objets divers et les machines qui prédominent. On les voit au repos, tourner, puis s’arreter. Le barrage de l’usine de sidérurgie, le clignotement de l’usine, puis le banc de montage. À travers tous ces plans, le cinéaste veut faire l’éloge de l’industrie soviétique, les machines c’est le progrès et l’avenir du peuple. L’homme en tant que l’individu ne peut les égaler.

[pic 2]

Il y a une sorte de mise en abime, c’est en effet le cameraman en question qui nous projette les rushes dans un cinéma, le spectateur de ce film, devient le spectateur du film de la salle, c’est en quelque sort « le théâtre dans le théâtre » ce qui rappelle le théâtre baroque de 16 siècles.         
Dans ce film d’ailleurs il y a certains aspects du  baroque, comme l’instabilité de monde, il y a un continuel mouvement, tout change, rien n’est fixe.        
Ainsi, Vertov représente l’URSS comme un pays en mouvement. Les objets, les êtres sont en mouvement, comme le ballet des tramways, les machines qui tournent, les motos, les sportives,l’espèce de tourbillon de la salle de cinéma, le montage lui-même, n’est pas fixe, les plans sont dynamiques, et changent sans arrêt.        

Dans ce film le rôle qui tient la femme est très important aussi. , Après la mise en abime, le premier plan du film, c’est une femme endormie, on reviendra par la suite vers ce personnage et on va la suivre au cours de la journée.  En générql la majorité des personnages qui reviennent, que l’on identifie, que l’on voit agir, ce sont des femmes. En quelque sort c’est elles qui portent la nouvelle société soviétique. La femme dans le film de Vertov représente l’émancipation de la femme dans la société postimpérialiste, la liberté des moeurs va dans le même sens.

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