Analyse du film Double Indemnity
Analyse sectorielle : Analyse du film Double Indemnity. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sam Abiad • 15 Novembre 2020 • Analyse sectorielle • 1 590 Mots (7 Pages) • 618 Vues
Suite à la Deuxième Guerre Mondiale, un nouveau genre cinématographique inspiré particulièrement de l’expressionnisme allemand apparaît sous le nom du film noir, un genre qui se concentre le plus sur les films de drames policiers. Un bon exemple de ces genres de films serait Double Indemnity (1944) par Billy Wilder où l’on trouve un protagoniste anti-héros, des thèmes comme la femme fatale qui manipule afin d’arriver à ses buts et la cupidité des personnages, des caractéristiques esthétiques qui se retrouvent souvent dans différentes scènes du film.
Tout d’abord, les personnages principaux des films noirs partagent entre eux des qualités qui les rendent des anti-héros tels qu’une ambiguïté morale, un destin fataliste et une aliénation de la société. C’est le cas du protagoniste de ce film Walter Neff, il n’arrive pas à tracer la ligne entre le bien et le mal à cause de la domination de Phyllis Dietrichson comme lors de leur rencontre au début où elle lui propose de faire à son mari M.Dietrichson une assurance de vie sans lui dire car elle ne veut pas le faire soucier des frais, Walter comprend directement les véritables intentions de la jeune dame qui veut tuer son mari afin d’avoir l’indemnité de son assurance de vie, mais Walter ne peut résister longtemps au charme de la belle Phyllis et finit par accepter sa demande même s’il sait au fond de lui que tuer un homme n’est pas bien et qu’il ne devrait pas rentrer dans cette aventure dangereuse qui l’amènera à sa perte, il devient finalement l’amant de Phyllis et le complice d’un crime parfait. Cet homme qui avait refusé de faire partie de ce complot à cause de ses moraux finit par céder toute résistance envers la femme fatale et entre dans un monde ou le bien et le mal sont difficiles à distinguer, aveuglé par le contrôle de Phyllis sur lui ne saura pas quoi décider sur ses actions et présente une acceptation existentielle de ce qui se passe. De plus, Le fatalisme dans le film noir est particulièrement évident à travers la technique narrative du protagoniste en tant que narrateur omniscient, au fur et à mesure que Walter raconte son histoire, le public se rend compte de sa fin fatale à cause du langage précis qu’il utilise, comme lorsqu’il dit au tout début sur le téléphone : « Oui, je l'ai tué. Je l'ai tué pour de l'argent, et une femme, et je n'ai pas reçu l'argent et je n'ai pas eu la femme. », Walter est assez astucieux pour reconnaître le danger une fois qu'il est trop profond et dit : « Soudain, je me suis rendu compte que tout irait mal. Cela semble fou M.Keyes, mais c'est vrai, alors aidez-moi. Je ne pouvais pas entendre mes propres pas. C'était la marche d'un mort. » il sait que ses choix étaient mauvais durant toute l’histoire et il ne peut rien contrôler ni changer et regrette cette fin qu’il lui est arrivée. En plus, Les protagonistes des films noirs sont souvent éloignés de la société et c’est le cas avec Walter qui demeure éloigné de tous ses collègues le plus possible afin de ne pas finir par révéler son complot avec Phyllis.
Ensuite, différents thèmes associés au film noir ressortent dans ce film parmi eux figurent deux qui sont importants et pertinents afin d’analyser. Premièrement, le thème de la femme fatale est présent dans le film noir, elles sont conscientes de leur attraction sexuelle envers les hommes et manipulent astucieusement leurs hommes afin d’obtenir du pouvoir et de la richesse ou en les encourageant par exemple à tuer un mari et c’est le cas avec Phyllis Dietrichson qui va réussir à manipuler Walter Neff un agent d’assurance afin de tuer son mari, son désir de manipulation se manifeste dès le début du film lorsque Walter rentre dans sa maison et la voit vêtue simplement d’une serviette de bain enroulée autour de son corps qui finira par attirer l’attention de Walter et le manipuler afin d’arriver à ses buts. Toutefois, les femmes fatales peuvent montrer une certaine sympathie car elles sont fréquemment victimes de violence psychologique ou physique, tout comme Phyllis qui se faisait battre par son mari, elle est emprisonnée dans ce mariage duquel elle ne peut pas y’échapper et la seule solution selon elle afin de s’en libérer est de le tuer et c’est une conséquence du désir de vengeance qui l’habite. Le caractère de Phyllis révèle clairement que tous les hommes généralement entrelacés dans sa toile composée de mensonges, observent sa trahison quand il est trop tard et finissent par perdre leur propre vie. Ce qui était au départ son plus grand atout, se révèle être la plus grande erreur qu’elle ait faite, lorsque Walter regarde au-delà de son attrait, découvre qui elle est réellement et finit par la tuer.
Deuxièmement, le thème de la cupidité est très important dans ce film, Double Indemnity n’est pas l’histoire de seulement une femme qui veut prendre sa revanche sur son mari qui possède des champs de pétrole, mais aussi d’en profiter au maximum qu’elle peut, l’auteur Wilder présente une Phyllis, une femme de maison matérialiste, qui même avec sa grande maison n’est pas satisfaite de ce qu’elle possède, sa conquête de richesse commença lorsqu’elle travaillait pour l’ancienne femme de M. Dietrichson en tant qu’infirmière et elle a fini par l’assassiner afin de pouvoir avoir du plus grand pouvoir et de possession lorsqu’elle pourra charmer son mari, c’était la première étape mais elle n’était pas satisfaite car elle voulait encore plus de richesse à elle seule. Walter était sa meilleure proie car il a pu étendre son idée vers l’extrême avec le meurtre sur le train qui allait lui rapporter encore plus d’argent et elle a réussi à le manipuler et le mettre dans son complot afin de tuer son propre mari, Neff aussi était intéressé par l’idée de posséder toute cette richesse avec la femme qu’il aime sauf qu’il ne voyait pas sa face cachée qui renferme plusieurs secrets qu’elle ne dévoilera pas, elle voulait le trahir et finir par avoir toute la double indemnité à elle seule. Sa cupidité l’empêche de voir que c’est Walter qui joue le plus gros rôle dans ce crime et qu’elle serait toujours en train de vivre sa vie misérable sans lui.
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