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Pourquoi le commerce international favorise-t-il les inégalités ?

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Par   •  23 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 644 Mots (7 Pages)  •  393 Vues

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« L’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes. Si l’une à intérêt d’acheter, l’autre à intérêt de vendre. Et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels ». Cette citation de Charles de Montesquieu datant de 1748 montre les bienfaits du commerce international. Une affirmation qui malheureusement semble de nos jours compromises du fait des nombreux méfaits du commerce international et des inégalités croissantes dues à ce phénomène. En effet, le commerce international est le flux de marchandises faisant l’objet d’un échange entre les espaces économiques nationaux et est mesuré par le total des exportations et importations mondiales. La rapide progression des échanges internationaux a souvent été présentée comme un phénomène contemporain. Il n'en est rien. Ce phénomène est ancien, récurrent et réversible : ce sont les modalités de l'ouverture des économies et la nature des échanges qui ont évolué, et cette évolution a été, jusque dans les années 1980, guidée plus par des choix politiques (l'ouverture multilatérale et l'intégration régionale) que par des progrès techniques (la baisse des coûts de transport et de transmission de l'information). S'il y a mondialisation, ce phénomène s'inscrit tout autant dans l'activité à l'étranger des firmes multinationales que dans les échanges proprement dits. Le commerce international a tout de même permis aux pays de bénéficier de certains avantages : accéder à une plus grande variété de produit, voir les pays émergents comme les BRICS émerger rattrapant presque les pays développés, faire diminuer le prix des produits, le commerce international permet aux entreprises d’améliorer leur compétitivité prix et hors-prix. Toutefois, ce commerce international comportent des nombreux méfaits, mais un des méfaits les plus criants ; la hausse des inégalités.

Ainsi, on pourrait même se demander si cet essor du commerce international n’a fait que creuser les inégalités ?

Dans un premier temps, le commerce international creuse les inégalités à l’intérieur des nations industrialisées (I). Toutefois, le commerce international n’a pas que fait creuser les inégalités car il a permis à certains pays d’émerger (II).

Les inégalités de niveau de vie entre nations avaient fortement augmenté à partir de la révolution industrielle. Ce texte (doc 3) de l'économiste François Bourguignon retrace l'évolution sur une longue période de l'inégalité mondiale des niveaux de vie et de ses deux composantes : les inégalités entre pays et les inégalités à l'intérieur des pays. Il met en évidence le retournement historique de celles-ci au tournant des années 1990, avec d'un côté un recul des inégalités entre pays du monde et de l’autre, une tendance à la hausse des inégalités internes aux pays ; un phénomène que François Bourguignon met en relation avec le processus de mondialisation. Le texte (doc 3) suggéré à notre étude nous montre qu’après plusieurs décennies de stabilité, les inégalités à l'intérieur d'un grand nombre de pays, développés ou en développement, tendent à s’accroître à nouveau mais de manière moins marquée et uniforme dans les pays en développement.

Pour François Bourguignon, la mondialisation semble jouer un rôle essentiel dans cette évolution, en particulier pour les pays développés, en contribuant au creusement des écarts entre revenus du capital et revenus du travail, et entre revenus du travail qualifié et revenus du travail non qualifié. En effet, la concurrence Nord-Sud, qui est source, dans les pays développés, de désindustrialisation, de délocalisations et de réallocation des emplois vers les services, a un impact négatif sur les salaires et les emplois des travailleurs de qualification basse et moyenne. Inversement, en haut de la distribution, les travailleurs les plus qualifiés et les détenteurs de patrimoine tirent profit de la mobilité internationale du travail, de la mondialisation de l'activité des firmes et de la libéralisation financière, ce qui se traduit par une envolée des très hauts revenus (dirigeants et actionnaires des grandes entreprises, traders, stars, chercheurs de renommée internationale…). Les rémunérations des « grands patrons » sont proportionnelles à la taille des entreprises qu'ils gèrent, celles des traders ou des stars du sport et du cinéma aux gains ou aux profits qu'ils génèrent, poussant à la hausse par ricochet les salaires des cadres, avocats, coachs ou agents qui travaillent pour eux. Il est clair que la mondialisation joue un rôle dans ces effets d'échelle, mais aussi dans l'imposition de nouvelles normes sociales en matière de rémunération.

Le progrès technique, qui favorise l'emploi des travailleurs très qualifiés au détriment des peu qualifiés (progrès technique biaisé), contribue également à l'accroissement du différentiel de salaire entre le haut et le bas de la distribution, mais il n'est pas indépendant de la mondialisation.

En effet, le progrès technique est d’un côté encouragé par l'exacerbation de la concurrence internationale entre firmes, qui intensifient leurs efforts d'innovation et donc augmentent leur demande de travail très qualifié, et de l'autre le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) permet d'augmenter les effets d'échelle mentionnés plus haut (taille des firmes, des marchés,

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