L'action des pouvoirs publics pour réduire les inégalités est-elle efficace ?
Dissertation : L'action des pouvoirs publics pour réduire les inégalités est-elle efficace ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lili.poiu • 28 Mars 2022 • Dissertation • 1 688 Mots (7 Pages) • 916 Vues
Des études mondiales sur les inégalités parues en 2018 et les travaux de Thomas Picketty ont permis de construire une solide documentation sur l'évolution et l'état actuel des inégalités dans la société. Les inégalités correspondent à des différences d'accès à des ressources rares ou socialement valorisées. Les inégalités peuvent prendre de multiples formes, qu'on regroupe le plus souvent en deux catégories. Les inégalités économiques peuvent s'analyser par des avantages ou des désavantages systématique de certains groupes d'individus face a des ressources économiques. Les inégalités sociales, elle, peuvent s'analyser par des avantages ou désavantages systématiques de certains groupes d'individus face à des ressources économiques, mais aussi face à des ressources politiques, économiques, symboliques (accès à des statuts sociaux prestigieux), culturelles (inégalités scolaires) ou sociales (santé, réseau social…). Du début du XXe siècle et jusqu'à la fin des années 1970, on constatait une forte diminution des inégalités économiques, liée aux deux guerres mondiales, à la crise de 1929, à des politiques de redistribution… Cependant, depuis la fin des années 1970, on assiste à un retour des inégalités économiques (les inégalités sociales sont plus diverses et donc moins facilement mesurable). Nous pouvons donc nous demander si l'action des pouvoirs publics pour réduire les inégalités et réellement efficace. Tout d'abord, nous montrerons qu'elle est efficace grâce a l'existence d'un État providence, la mise en place de politiques de redistribution, de service collectif et de moyens de lutte contre les discrimination. Puis, dans un second temps, nous évoquerons les limites des ces actions, avec des minimaux sociaux qui incitent à la paresse et à l’inactivité, des inégalités qui persistent à l’école et une stigmatisation des individus.
Tocqueville montre que la démocratie ne doit pas être entendue seulement en son sens étymologique et politique (pouvoir du peuple), mais aussi en son sens social. Elle correspond à un processus historique qui conduit à l’égalisation des conditions à différents niveaux. L'égalité est un principe selon lequel tous les individus sont traités de la même façon et bénéficient de l'universalité des droits. On distingue trois types d'égalité, qui forment un idéal démocratique : l'égalité des droits (tous les individus sont égaux face a la loi), l'égalité des chances (tout individu doit pouvoir accéder à toutes les positions sociales existantes selon ses capacités) et l’égalité des situations (qui conduit à un rapprochement des niveaux de vie entre les individus dans la société). La justice sociale est un idéal qui conduit à promouvoir l’égalité des chances, des droits et des situations. Les pouvoirs publics sont au service de la justice sociale. Ainsi, ils mettent en place différentes dispositions afin de lutter contre les inégalités.
La redistribution correspond à l’ensemble des prélèvements et réaffectations des ressources opérés par les administrations publiques auprès des ménages afin d’aider les individus face aux grands risques sociaux (maladie, chômage, vieillesse, famille). Pour financer la redistribution, il existe 2 types de prélèvements obligatoires (contributions obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales)prélevées au bénéfice des administrations publiques). Les cotisations sociales sont assises sur les salaires et payées à la fois par les salariés et les employeurs. L’impôt peut être progressif (comme c’est le cas pour l’impôt sur le revenu) ou proportionnel (c’est le cas de la T.V.A). La protection sociale redistribue des prestations sociales. Ce sont des compensations fournies par les organismes de protection sociales qui prend en charge les individus lors de la survenue d’un risque. Elles peuvent être versées en espèce (allocations familiales, indemnité chômage, pension retraite) ou en nature (remboursement de consultations médicales, hospitalisation). Les prélèvements et les prestations permettent de réduire les inégalités, notamment face à la santé, l’éducation ou le logement. Selon l’Insee, en 2017, les 10% des ménages les plus pauvres gagnaient 3080 € avant redistribution, soit 23 fois moins que les 10% des ménages les plus riches. En revanche, après les prélèvements et les prestations, le niveau de vie des 10% les plus pauvres n’est plus que 5,7 fois inférieur à celui des 10% les plus riches, qui est de 55 830 €. Les inégalités sont donc beaucoup moins fortes grâce à la redistribution.
De plus, la redistribution passe par des transferts monétaires, ou des transferts en nature sous la forme de services collectifs gratuits ou à un tarif inférieur au prix du marché. Ces services collectifs sont destinés à tous les citoyens, même les plus pauvres. Ainsi, ces services permettent de lutter contre les inégalités car ces derniers n’auraient pas pu accéder à ces services si ils avaient du les payer.
Il existe aussi de nombreuses discriminations au sein de la société. Les discriminations correspondent à des préjugés ou préjudices que subissent certains individus en raison de caractéristiques supposées ou réelles. Elles peuvent par exemple concerner
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