Pourquoi la fiction est-elle efficace pour transmettre une vision de l’homme et du monde ? Pour emporter l’adhésion de son auditoire, quels atouts présente-t-elle ?
Commentaires Composés : Pourquoi la fiction est-elle efficace pour transmettre une vision de l’homme et du monde ? Pour emporter l’adhésion de son auditoire, quels atouts présente-t-elle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alma • 26 Janvier 2013 • 1 370 Mots (6 Pages) • 1 637 Vues
ntroduction
[Amorce] Pour éduquer les enfants, on recourt à la fiction, à des histoires peuplées de personnages inventés, à des apologues, souvent destinés à forger leur vision de la vie ou à les édifier. Les adultes oublient un peu ce goût du récit, considéré comme moins sérieux que les autres formes d’argumentation, mais le retrouve et le satisfait par le théâtre, le cinéma ou le roman.
[Problématique] Pourquoi la fiction est-elle efficace pour transmettre une vision de l’homme et du monde ? Pour emporter l’adhésion de son auditoire, quels atouts présente-t-elle ?
[Annonce du plan] Une grande liberté pour le créateur. Le plaisir de la fiction pour le lecteur. Une façon originale d’instruire, de faire passer sa vision de l’homme et du monde.
I. Une grande liberté pour le créateur
1. La variété des genres de la fiction pour argumenter
Les genres de la fiction sont très variés : l’apologue (fables au xviie siècle, contes philosophiques au xviiie siècle), à travers une histoire merveilleuse et mouvementée, délivre un message. Pour Hugo, « le théâtre est une tribune » (Giraudoux, dans La guerre de Troie n’aura pas lieu, plaide pour la paix avant que n’éclate la Deuxième Guerre mondiale). Certains romans ont une portée sociale (Germinal de Zola).
Le recours à une histoire permet de varier les types de personnages : les bons et les méchants s’opposent (Jean Valjean et Javert dans Les Misérables), l’auteur peut choisir des personnages proches de la réalité ou fantaisistes (comme les animaux dans les fables).
L’auteur d’une histoire peut aussi varier les registres : dans le corpus, le dessin de Plantu est humoristique ; le discours d’Hector a des accents lyriques, épiques et par endroits pathétiques (cf. sujet 34).
2. La marge de liberté pour mieux persuader
L’auteur peut composer son histoire et ses personnages selon ses visées pour mieux diriger la réflexion du lecteur.
Il peut adapter situations, événements et personnages pour les mettre au service de la dénonciation ou du plaidoyer, pour apitoyer (pathétique : Fantine dans Les Misérables) ou pour mieux dénoncer (Javert dans Les Misérables), ou encore pour faire rire (comique, ironie).
L’auteur peut simplifier et grossir pour rendre sa démontration plus évidente : l’avarice d’Harpagon dans L’Avare est considérablement grossie par rapport à la réalité ; Candide n’a pas de réelle profondeur psychologique et sa naïveté permet à Voltaire de révéler les ravages de la philosophie optimiste.
3. La reconstitution d’une époque et l’illusion du réel
La création de personnages fictifs permet d’élargir le champ de l’argumentationà tous les groupes d’une époque. Ainsi Beaumarchais peut-il, dans Le Mariage de Figaro, critiquer plusieurs types de la société du xviiie siècle : les aristocrates et les séducteurs à travers le comte Almaviva, les gens de justice à travers Brid’oison, mais aussi prendre la défense des opprimés (les femmes à travers Marceline, les valets à travers Figaro) : toute la société de l’époque est réunie sur le plateau dans la scène 15 de l’acte III pour dénoncer les privilèges et défendre les faibles.
La fiction semble parfois plus vraie que le réel. Le traitement de l’intrigue et des personnages, le style de l’écrivain laissent à croire qu’il s’agit d’histoires vraies (romanciers réalistes et naturalistes). Balzac, pour « faire concurrence à l’état civil », donne à ses personnages (fictifs) de La Comédie humaine un nom et un prénom, une origine, un passé, un physique très précis, une situation sociale qui font que le lecteur y croit.
Les personnages mythiques, parce qu’ils incarnent un aspect universel de l’être humain et renaissent au fil du temps, acquièrent une consistance telle qu’ils semblent réels (l’Antigone de Sophocle au ve siècle avant J.-C. et l’Antigone d’Anouilh au xxe siècle ; Dom Juan) et prennent plus de force persuasive.
II. Le plaisir de la fiction pour le lecteur
1. Le goût pour les histoires
L’œuvre de fiction satisfait le goût pour les histoires. Le lecteur s’intéresse aux personnages, aux rebondissements de l’action, il se laisse prendre par le plaisir du « divertissement » de la lecture ou du spectacle : Candide sillonne le monde et le lecteur se demande comment vont se terminer ses pérégrinations ; le spectateur soutient Figaro dans sa lutte contre les injustices du Comte… [exemples
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