Comment est structurée la société française actuelle ?
Dissertation : Comment est structurée la société française actuelle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rwadrien0 • 11 Novembre 2021 • Dissertation • 1 600 Mots (7 Pages) • 1 889 Vues
La société est structurée et hiérarchisée : c'est la stratification sociale. La stratification sociale désigne l'ordre des positions différenciées dans l'organisation sociale, économique et politique d'une société. Elle consiste en une hiérarchie de positions sociales inégales. Il existe de multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social qui permettent d'analyser la diversité des milieux sociaux et de faire apparaître des inégalités entre groupes sociaux. Elles sont une clé de lecture des pratiques sociales : comportements, valeurs, consommations, etc.
des premiers facteurs étudiés pour analyser la société est le revenu. Les différences de revenus génèrent des niveaux de vie et des modes de vie divers. Les inégalités de revenus alimentent les inégalités de patrimoine (l'ensemble des biens possédés par un individu ou un ménage). Ainsi, les ménages se constituent un patrimoine grâce à un revenu élevé. Le niveau de diplôme est souvent lié au revenu. En effet, un niveau de diplôme plus élevé confère généralement des opportunités sur le marché du travail qui mènent à un meilleur revenu.
Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) sont un outil qui permet d'analyser la stratification de la société en regroupant les individus en groupes socioprofessionnels. Les PCS comptabilisent 8 groupes socioprofessionnels, dont 6 groupes d'actifs. Elles rassemblent des individus qui partagent certaines caractéristiques sociales. Cet outil permet d'analyser l'évolution de la structure sociale. Cependant, il présente des limites face à la diversité des situations dans chaque catégorie. En effet, une même profession peut entrer dans deux catégories différentes. De plus, la précarité de l'emploi n'est pas prise en compte et peut conduire à des différences sociales importantes au sein d'une même catégorie.
La position dans le cycle de vie (déterminée par l'âge) et la génération sont deux facteurs qui influencent la trajectoire des individus. On parle parfois de « lutte des âges » pour exprimer l'idée que les jeunes générations sont dans une situation sociale défavorisée par rapport à leurs aînés.
Le genre est un des facteurs d'inégalités les plus importants et les plus structurants. Ainsi, indépendamment du milieu social, le fait d'être une femme diminue les possibilités d'atteindre un statut socioprofessionnel élevé par rapport au fait d'être un homme : ce phénomène est désigné par la notion de « plafond de verre ».
Enfin, le lieu de résidence (urbains, ruraux, quartiers bourgeois, populaires) et la configuration familiale (famille nucléaire, monoparentale, recomposée, atypique) ont également une incidence sur les niveaux de vie et les modes de vie des ménages, permettant d'affiner la compréhension des groupes sociaux.
En raison de ces multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social, les inégalités d'accès aux ressources sont multidimensionnelles et cumulatives. Elles se reproduisent aussi sur plusieurs générations.
Les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXe siècle sont la salarisation, la tertiarisation, l'élévation du niveau de qualification et la féminisation des emplois.
La salarisation est le processus économique et social caractérisé par la diffusion du statut de salarié comme forme principale de statut économique associé au métier ou à la production. Un salarié touche un salaire pour sa contribution à la production. Aujourd'hui, la plupart des travailleurs travaillent en tant qu'employés touchant un salaire dans une entreprise. Les travailleurs indépendants (professions libérales, entrepreneurs) sont devenus minoritaires. On estime que 91 % des emplois en France sont aujourd'hui des emplois salariés, alors qu'ils n'étaient que 65 % en 1950.
La tertiarisation est le processus économique dans lequel l'essentiel de la production et des activités productives est réalisé par le secteur tertiaire des services (commerce, finance, recherche, enseignement, etc.) et non plus par le secteur secondaire (industrie) ou primaire (agricole). Parmi les PCS, on observe une diminution des catégories relevant du secteur primaire et secondaire : agriculteurs, artisans, ouvriers. À l'inverse, les catégories du secteur tertiaire, comme les cadres et les professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires et les employés, sont en forte augmentation.
La féminisation des emplois est observable depuis les années 1960 : la part des femmes dans la population active augmente fortement. Cette féminisation des emplois est liée à un changement des normes sociales sur le rapport à l'emploi des femmes. Ce phénomène, favorisé par des évolutions législatives, est lié à la tertiarisation. Les femmes se concentrent donc dans les métiers du tertiaire. La féminisation des emplois s'est accrue et diversifiée avec l'obtention de droits par les femmes, comme le droit d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation du mari obtenu en 1965. Bien que l'égalité hommes-femmes de l'accès aux emplois et rémunérations reste incomplète, ces évolutions ont modifié en profondeur la vision du rôle social de la femme.
Enfin, l'élévation du niveau de qualification s'explique par la massification de l'enseignement et le développement
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