Comment est structurée la société française actuelle ?

        Chapitre 2. Comment est structurée la société française actuelle ?

Introduction.

Espace social : métaphore utilisée par les sociologues pour décrire la société, dans laquelle les individus et les groupes sociaux sont répartis en fonction de leurs ressources et de leur prestige

Stratification ou structure sociale : découpage de la société en groupes sociaux différenciés et hiérarchisés, c’est-à-dire associés à des inégalités de richesse, de pouvoir, de prestige, de mode de vie...

Pourquoi travailler sur des groupes sociaux :
Travailler sur la structure sociale permet de simplifier la réalité pour pouvoir plus facilement :

         ● observer les inégalités entre ces groupes et donc entre les individus
         ● comprendre les relations, hiérarchiques ou non, parfois de domination, qui existent entre ces groupes
         ● comprendre les mécanismes qui maintiennent les individus dans un ou des groupes, mais aussi le changement de position que connaissent certains individus.

Inégalité : différence qui se traduit en termes d’avantages ou de désavantages dans l’accès aux ressources valorisées et qui fonde une hiérarchie par rapport à une échelle de valeurs.

« Revoir les notions de 1ère » p156.
- Lien social : ensemble des relations unissant les individus (6)
- Groupe social : Ensemble d’individus qui partagent des caractéristiques communes, des intérêts communs et un sentiment d’appartenance (3)
- Solidarité organique : Lien social dans les sociétés modernes fondé sur la complémentarité des individus (4)
- PCS : Professions et catégories socioprofessionnelles (1)
- Solidarité mécanique : lien social dans les sociétés traditionnelles fondé sur la similitude des consciences (2)
-Revenu : ensemble des sommes d’argent perçues par une personne au cours d’une période donnée (5)

I. Un espace social structuré et hiérarchisé par différents facteurs.

→ opérer une classification suppose toujours le choix arbitraire de certains critères au détriment d’autres critères peuvent également être considérés comme pertinents (parfois plus pertinents que ceux choisis ce qui remet alors en cause la classification !).

A. L’espace social se structure et se hiérarchise autour du statut socio-économique des individus.

Statut socio-économique : position d’un individu le plus souvent mesurée à travers son métier, son niveau de diplôme et son niveau de revenu.

1) La catégorie socioprofessionnelle est un outil de visualisation de l’espace social.

Catégorie socio-professionnelle : élément de la nomenclature en PCS (professions et catégories socio-professionnelles) qui classe la population en un nombre restreint de grands groupes présentant chacun une certaine homogénéité sociale.

1. agriculteurs exploitants
2. artisans, commerçants, chefs d’entreprise
3. cadres et professions intellectuelles supérieures 
4. professions intermédiaires
5. Employés
6. Ouvriers
7. Retraités
8. Autres personnes sans activité professionnelle (dont chômeurs n’ayant jamais travaillé)

Cette nomenclature a 3 niveaux qui s’imbriquent : les groupes socioprofessionnels (8), les CSP (24, puis 42 postes) et professions (486 postes)

Objectif de la nomenclature réduire la population à quelques grands groupes homogènes plutôt que d’avoir à étudier des millions de cas individuels.

Doc3p161:Comment sont construites les différentes PCS?

Q.) Relevez les critères de classification utilisés par l’INSEE.

Actif ou non; salarié ou indépendant (statut professionnel); secteur d’activité; position dans la hiérarchie de l’organisation productive; taille de l’organisation; employeur privé ou public; niveau de qualification

Q.2) Cette classification permet de repérer facilement une hiérarchie entre salariés grâce aux 3 CSP « cadres et PIS », « professions intermédiaires » et « employés » ainsi qu’« ouvriers ».
Mais au-delà de cette 1ère hiérarchie, cette classification permet de définir des rapports hiérarchiques au sein de la société. En effet, une nomenclature socioprofessionnelle est une grille de lecture de la société. Dans la nomenclature des PCS créée par l’Insee, les catégories socioprofessionnelles regroupent des individus dont les métiers sont proches et les modes de vie comparables. C’est un outil précieux pour les sociologues : grâce aux nomenclatures socioprofessionnelles, il est possible de mettre en évidence des régularités statistiques et d’expliquer la diversité des comportements individuels.
Les sociologues peuvent ainsi observer des groupes plutôt que des cas individuels, qui, par leur pratiques, leurs goûts, leurs modes de vie, sont plutôt en haut ou en bas de l’échelle sociale. Créer des groupes homogènes permet de les comparer et de mettre en lumières des inégalités dont certains souffrent et d’autres profitent supposant alors une hiérarchie entre ces différents groupes.
Le classement des individus en professions peut aussi permettre d’appréhender l’espace social comme un espace structuré et hiérarchisé.

2) Les revenus sont à l’origine d’un accès inégal aux ressources et hiérarchisent la société.

Rappel :

Revenu disponible ou niveau de vie = somme dont disposent les ménages pour consommer et/ou épargner. = revenu primaire – prélèvements obligatoires + revenus de transfert
Revenu primaire : sommes reçues pour avoir participé à la création de richesses en apportant des facteurs de production (K et L) = RL + RK + Rmixte
Revenus du travail= salaires (W) des salariés + traitements des fonctionnaires
Revenus du K ou du patrimoine= rentes des terrains, loyers des biens immobiliers, dividendes des actions, intérêts des comptes bancaires…
Revenus mixtes= revenu des travailleurs indépendants qui vient de leur L et de leur K, leur entreprise.
Prélèvements obligatoires : Impôts et cotisations sociales
Revenus de transfert= aides versées par l’Etat sous forme de prestations sociales monétaires.

Doc5p171 : Des inégalités économiques en progression.

...