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Philo - Concilier la foi et la raison

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Par   •  16 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  2 927 Mots (12 Pages)  •  2 255 Vues

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Philosophie

Averroès, philosophe musulman, considère la philosophie comme la science du vrai. Dans ce texte, l'auteur démontre que la foi peut être conciliée à la raison. Toute chose a une cause et une conséquence. La démonstration est le syllogisme rationnel qui établit le lien entre ces deux notions et garantit l'existence de cette chose. Aristote a ainsi dit : « La science des choses qui sont démontrables […] n'est pas autre chose que d'en posséder la démonstration. » Ainsi, la philosophie est la réflexion qui aboutit à la compréhension de l'univers. Si la religion a pour but d'expliquer l'origine de toute chose naturelle, donc de l'univers, on en déduit que la philosophie est indispensable à celle-ci. Averroès base sa philosophie sur trois thèses : - L’obligation de la raison et donc de la philosophie : pour lui, le musulman qui ne se sert pas de la raison donnée par Dieu commet un sacrilège. - L’unité de la vérité : la foi et la raison sont les deux méthodes pour arriver à une seule vérité. - Il faut interpréter le Coran et trouver le sens caché pour prouver la compatibilité entre la religion et la raison.

Dans son argumentation, l'auteur cite ainsi des passages du « Livre de Dieu » afin d'illustrer sa démonstration. Il affirme que c'est Dieu lui-même qui demande aux Hommes de faire preuve de réflexion sur l'intégralité de sa création. La science et la foi ne s’excluent pas l’une de l’autre, mais elles nous aident à rechercher une même vérité. Le message de Dieu ainsi que ses œuvres peuvent être compris grâce à la foi et la science.

Ce texte se construit en deux mouvements.Dans un premier temps, Averroès formule sa thèse en articulant deux propositions pour en déduire une conclusion.  

Dans un second temps, il défend la légitimité de sa thèse en affirmant que celle-ci est confirmée par les textes de Dieu.

Enfin, nous comprendrons la nécessité pour l'auteur de concilier la foi et la raison.

La première partie du texte correspond à la formulation de la thèse. Le terme « si » marque la supposition. Si nous savons cela, alors ceci est vrai. Cette forme est celle d'un théorème. Un théorème est une proposition scientifique qui peut être démontrée. Si les propositions premières qui conduisent à la conclusion sont vérifiées, alors le théorème s'appliquera toujours. Averroès présente donc sa thèse comme une loi universelle qui s'appliquera toujours si sa vision de la philosophie et de la religion est validée. On s'attend ainsi à ce qu'il tente de confirmer ces propositions premières, mais ceci fait défaut à son argumentation. L'auteur personnifie « la philosophie » en désignant toutes les recherches liées à ce domaine comme une même œuvre qui lui est attribuée. C'est « l’œuvre de la philosophie » qui est désignée et non le travail des philosophes. Cependant, la négation « n'est rien de plus » a une connotation péjorative. L'auteur regroupe donc toute la science de la philosophie en une même « œuvre » mais donne ensuite l'impression de la réduire à un unique domaine, celle de la « spéculation sur l'univers ». En philosophie, une spéculation est une pensée abstraite, une étude, une recherche purement théorique, arbitraire et invérifiable. L'univers semble donc être une prémisse première et indémontrable. Son étude relève de la spéculation car on ne peut l'étudier dans son intégralité à cause de son caractère invérifiable. L'univers n'est que cause, mais n'est jamais conséquence. Toutefois, en étudiant la cause d'une chose, nous acquérons une meilleure connaissance de cette chose. C'est ce que veut signifier Averroès à travers son image de « l'Artisan ». L'auteur veut donner à son argumentation un point de vue objectif et la forme d'une loi universelle. Celui-ci doit donc user des parenthèses pour donner son avis personnel et détailler son utilisation du terme « Artisan » car sinon son argumentation perdrait sa forme de loi et deviendrait un discours subjectif, notamment à cause de l'utilisation du « Je ». L'auteur développe ainsi la notion qu'il a apporté. Celle-ci peut être interprétée de trois façons différentes. Tout d'abord, voyons un exemple plus concret. C'est le pronom masculin singulier « Il » qui est utilisé, ce terme renvoie donc à « l'univers ». L'univers est comparé à une « œuvre d'art ». Prenons l'exemple d'un peintre. Un Homme n'est peintre qu'à condition qu'il est peint une œuvre. Cette œuvre reflétera la pensée, la vision et les sentiments du peintre. Ainsi, une étude développée de l’œuvre permet de mieux comprendre l'auteur. Nous en déduisons qu'une meilleure connaissance des causes qui sont à l'origine d'une chose, permet de mieux caractériser cette chose. Ceci nous approche de la seconde vision plus mathématique. L'explication de l'auteur peut aussi renvoyer à la définition du syllogisme scientifique et des prémisses. Un syllogisme est un raisonnement qui, à partir de deux propositions appelées prémisses, déduit une conclusion nécessaire.  « l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il révèle ». Tout comme l'Homme devient peintre en peignant, les prémisses sont une préconnaissance permettant de savoir, et sont même nécessaires pour qu'une chose existe. Lorsque les prémisses sont vraies et connues, on peut alors en déduire une conclusion en les articulant entre elles. C'est ce qui constitue la démonstration. Enfin, cette explication peut être interprétée d'une troisième façon. Averroès est un philosophe croyant, il essaie ici de lier raisonnement et religion. Nous pouvons donc légitimement songer à une interprétation plus religieuse de son explication. En effet, l'auteur écrit « Artisan » avec un « A » majuscule. De plus, un artisan est une personne qui crée quelque chose manuellement. Ce terme peut donc être une métaphore pour désigner Dieu car son nom est toujours commencé par une majuscule et Dieu est censé avoir créé le monde de ses mains. L'Homme ne connaît pas Dieu, il ne l'a jamais vu, mais il appartient au monde que ce-dernier a créé. À travers l'étude du monde qui l'entoure, l'Homme se rapproche de Dieu par la connaissance.

Par la suite, l'auteur fait part de sa seconde supposition. Celui-ci utilise l'expression de « Loi religieuse » pour désigner la religion. Le terme de « Loi » donne ainsi un caractère fort. Il résonne avec les verbes « invite » et « incite ». Ces deux verbes sont semblables aux notions de droit et de devoir qu'offrent les lois. Selon l'auteur, la religion encourage les fidèles à étudier les composantes de l'univers. Il ne s'agit pas seulement de se vouer corps et âme à des prières en s'isolant du monde, mais au contraire, il faut chercher à comprendre la grandeur des choses que Dieu nous a donné. Les deux propositions ainsi formulées, l'auteur en arrive à la conséquence. Le terme « évident » trahit cependant l'aspect objectif qu'à voulu donner l'auteur à son théorème. Ce mot relève en effet de la persuasion puisqu'il fait appel aux sentiments du lecteur. Averroès désigne ensuite la philosophie comme une « étude » afin de faire écho au verbe « instruire » utilisé précédemment.  Il met alors les deux propositions en relation pour en déduire une conclusion.

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