Loi de séparation des Églises et de l'État et les enjeux actuels de la laïcité
Fiche de lecture : Loi de séparation des Églises et de l'État et les enjeux actuels de la laïcité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Keke2003 • 27 Avril 2019 • Fiche de lecture • 1 110 Mots (5 Pages) • 638 Vues
Les grands voyages d’explorateurs comme Marco Polo
ou Vasco de Gama ont ouvert la voie, au XVe siècle, à la découverte de nouveaux peuples, de nouvelles
cultures, qu’il a souvent s’agit de rallier, avec plus ou moins de violence, à nos propres cultures. Mais déjà,
durant l’Antiquité, les ventes d’esclaves avaient pour conséquences de mettre en rapport des peuples et
des cultures différentes.De nombreux auteurs se sont penchés sur ce phénomène, de Plutarque, dans sa Vie de Nicias, au philosophe
des Lumières Jean-Jacques Rousseau, dans le Discours sur les fondements et l’origine de l’inégalité
parmi les hommes, qu’il publie en 1755 ; l’anthropologue Claude Levi-Strauss poursuit cette réflexion
dans son oeuvre Race et Histoire, publiée en 1952. Ainsi, nous pouvons nous demander comment ces auteurs nous enseignent à accepter la culturedes autres peuples. Nous analyserons dans un premier temps les différentes thèses des auteurs sur ces
cultures nouvelles, avant de nous pencher sur l’efficacité de leur argumentation.
Tout d’abord, nous pouvons remarquer que les trois auteurs partagent le même avis sur la confrontation
entre les cultures : il s’agit avant tout pour eux de savoir être tolérants face aux différences culturelles,
ne pas les rejeter sans réfléchir, ne pas chercher non plus à les assimiler aux nôtres à tout prix.
Plutarque fait de ce partage culturel une raison suffisante pour avoir la vie sauve, ou pour retrouver sa
liberté. Il prend l’exemple des Athéniens partageant avec leurs geôliers leur connaissance du poète et
dramaturge Euripide pour justifier le pouvoir du partage de la culture : « Plusieurs même durent leur
salut à Euripide. » Le philosophe précise ensuite « qu’ils avaient été affranchis pour avoir appris à leursmaîtres ce qu’ils se rappelaient de ses poèmes, les autres, qu’en errant après le combat ils avaient reçu
à manger et à boire pour avoir chanté ses vers. » On perçoit bien ici le pouvoir de la poésie sur la violence
de l’esclavagisme ou sur celle liée aux combats. Rousseau déplore quant à lui que l’on veuille toujours
« lire » les cultures nouvelles selon nos propres références, sans être capables d’y porter un regard neuf
et tolérant ; il le dit en ces termes : « encore paraît-il aux préjugés ridicules qui ne sont pas éteints, même
parmi les gens de lettres, que chacun ne fait guère sous le nom pompeux d’étude de l’homme que celle
des hommes de son pays. » Revenant plus spécifiquement sur les comptes rendus de voyages, Rousseau
regrette qu’ils ne décrivent pas réellement les différences de moeurs et de culture : « On n’ouvre pas un
livre de voyages où l’on ne trouve des descriptions de caractères et de moeurs ; mais on est tout étonné
d’y voir que ces gens qui ont tant décrit de choses, n’ont dit que ce que chacun savait déjà, n’ont su apercevoir
à l’autre bout du monde que ce qu’il n’eût tenu qu’à eux de remarquer sans sortir de leur rue, et
que ces traits vrais qui distinguent les nations, et qui frappent les yeux faits pour voir ont presque toujours
échappé aux leurs. » Claude Levi-Strauss enfin, peut-être plus clairement encore que Rousseau,
dénonce dans cet extrait de Race et Histoire la tendance des hommes à porter un jugement négatif sur
les formes culturelles différentes des nôtres. Il le précise dans cette phrase sonnant comme une vérité
générale : « L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques
solides puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation
inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles morales, religieuses,
sociales, esthétiques, qui sont les
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