Le dialogue est-il le meilleur chemin vers la vérité ?

C’est à travers de nombreux siècles que rode la notion de vérité, faisant réfléchir les philosophes à travers le temps. Il s’agit de l’adéquation de l’esprit à la chose, de la représentation du réel tel qu’il est, de la recherche du vrai à travers un amour voire un désir de la vérité. Cette notion mise en parallèle avec le dialogue nous rappelle d’autant plus que la vérité est une propriété du langage, et non des choses.

Le dialogue, quant à lui, est avant tout un mot composé. On retrouve « dia » qui signifie « deux » et « logos » qui représente la parole. En mettant ces deux mots en adéquation, on trouve que le dialogue est un rapport de langage entre deux personnes, ou plusieurs. Il est donc question de points de vue différents qui débattent ensemble pour finir en accord, ou non, sur un sujet défini.

La notion de chemin vient mettre en accord les deux notions précédentes puisque c’est par ce chemin que le faux laisse place au vrai de par le dialogue. Mais le terme « meilleur » impliquerait-il qu’il y ait plusieurs chemins ? Le premier serait-il celui par lequel le langage permet d’accéder à la vérité, et le second celui qui, au contraire, mènerait au mensonge ? Y en aurait-il d’autres ?

Jusqu’à aujourd’hui, les philosophes se questionnent au sujet de la vérité, afin de savoir si une telle conformité est accessible à l’Homme et par quels moyens l’atteindre. À travers les âges, Platon philosophait sur les difficultés que pose la vérité, Descartes et Leibniz sur ces différentes formes et Kant sur sa valeur. Aujourd’hui nous cherchons à savoir si le dialogue est le meilleur chemin vers la vérité, et pour cela, nous devrons nous interroger sur le dialogue comme étant un élément nous permettant d’accéder à la vérité, puis nous chercherons à déterminer les différents chemins vers la vérité pour savoir si oui ou non le dialogue est le meilleur, et pour finir, sur la vérité, ses aspects et la mettre en accord avec les différents chemins trouvé pour y parvenir pour déterminer, ou confirmer lequel est le meilleur.

Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que le dialogue est avant et par-dessus tout un échange entre deux ou plusieurs personnes humaines, puisque nous sommes les seuls être vivants dotés de la pensée et de la parole, sur des thèmes différents qui peuvent aller du personnel au social, passer par le politique, le culturel et bien d’autres domaines encore. Les sujets de conversation sont infinis, mais le dialogue n’est pour autant pas toujours un aboutissement certain à une vérité certaine qui permet de mettre en cohésion tous les partis. Ce sont les questionnements, l’argumentation, la contre-argumentation ou encore les exemples qui nourrissent et donnent un sens au dialogue. Nous pourrions presque envisager d’associer à « dialogue » le mot « débat » dans le sens où chacun défend son point de vue personnel à l’aide d’arguments bien définis qui ont été approfondis au préalable. Au-delà de cela, les arguments donnés doivent être raisonnables afin que les participants puissent démontrer ce en quoi ils croient, pour donner leur avis, ce qu’ils pensent personnellement, dans le but de potentiellement convaincre les autres et ainsi les amener à penser de la même manière avec comme objectif une pensée commune. Pourtant, sans aucune ou une moindre connaissance du sujet, quels que soient les arguments déployés pour démontrer et se justifier, ils ne sont pas plausibles ; les partis se verront incapables de raisonner correctement puisque le raisonnement lui-même n’aura finalement aucun fond ni forme. Dans cette situation, le dialogue se verrait alors être interminable et un accord entre les personnes impossible à trouver. Nous pouvons en déduire que lorsque la vérité n’est pas vérifiable, que rien ne l’explique, ni à travers des arguments ni par des preuves par exemple, il n’y a donc pas de vérité. Présenté tel quel, le dialogue demeure une démarche progressive, qui apporte des connaissances dès lors qu’il y a des arguments pertinents à l’appuis, mais pas une certitude. Ainsi, le dialogue serait un moyen de se diriger petit à petit vers le sujet et sa vérité.

D’autre part, et d’après deux philosophes très connus appelés Platon et Socrate, le dialogue, autrement défini comme une confrontation d’opinions contraires, serait considéré comme un moyen de parvenir à la vérité, ou du moins d’y accéder. En effet, de par le dialogue nous pouvons laisser place à une confrontation d’idées de chaque participant à la discussion. Chacun est libre de donner son avis sur le sujet posé, d’acquérir des notions nouvelles ou encore d’apprendre aux autres des choses qu’ils ignoraient et ainsi potentiellement faire basculer leur opinion d’un côté ou d’un autre, de les faire penser comme nous ou au contraire pousser leur raisonnement dans le sens opposé du notre. Cette forme de débat regroupe tous les points de vue qui se confrontent et se justifient, permettant ainsi aux uns ou aux autres de trancher en la faveur d’une idée reçue ou d’une autre. À travers la manifestation de chacun, il est possible de finir sur une pensée commune, ou au contraire totalement différente, menant ainsi à un dialogue plus long et plus poussé, demandant un investissement et une recherche d’argument et de preuves plus poussé encore. Ce qui est certain, c’est que pour participer à un dialogue constructif, il faut avoir l’esprit ouvert, c’est-à-dire accepter le point de vue des autres même s’il est en désaccord avec le nôtre, accepter d’entendre l’avis de tous et ne pas rester bloqué sur notre vision des choses, ce qui pourrait nous porter préjudice puisque rien ne dit que nous sommes sur la bonne voie vers la vérité ; notre avis peut toujours changer, c’est pourquoi nous pouvons dire que le dialogue peut mener à la vérité, puisqu’il apporte un savoir. La vérité étant elle-même un savoir, la vérité formelle, ou cohérente, nous porte à dire que le dialogue peut donc bel et bien mener à la vérité. Ce dernier apporte aux individus des informations, des connaissances nouvelles, qu’ils connaissent ou non. Plus nous avons de connaissances, quand bien même nous n’y croyons pas, plus nous nous dirigeons vers la vérité puisqu’en fonction de ce que nous savons nous nous positionnons. Par conséquent, le dialogue mène au savoir qui lui mène à la vérité. Autrement dit, le savoir serait l’intermédiaire entre le dialogue et la vérité, ou encore, un chemin vers le dialogue qui est à son tour un chemin vers la vérité. Finalement, nous pouvons ajouter que de par la participation de plusieurs personnes et donc à travers plusieurs points de vue, le dialogue permet à chacun

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