Le dialogue est-il le chemin de la vérité ?
Dissertation : Le dialogue est-il le chemin de la vérité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar abbertrand2 • 6 Mai 2017 • Dissertation • 1 372 Mots (6 Pages) • 2 581 Vues
La dialogue est-il le chemin de la vérité ? Répondre à la question posée ne va pas de soi. En effet, l’opinion commune aurait tendance à penser que le dialogue, venant du grec δια, deux, et de λογοσ, discours ou pensée, permet d’opposer deux points de vue afin d’atteindre un accord pourrait donner lieu à la vérité, c’est-à-dire une idée reconnue comme juste universellement. Le dialogue, processus dialectique, permet à un sujet d’admettre une proposition, à laquelle le deuxième sujet pose les limites de celle-ci pour ensuite l’admettre en en proposant une seconde. La vérité serait donc l’aboutissement de cet effort de recherche, permis avec le dialogue, qui serait un chemin, une méthode permettant de trouver un accord commun.
Cependant, une des principales limites du dialogue est le fait qu’il oppose deux discours subjectifs. Comment aboutir à un accord et même à la vérité si aucune concession n’est admise ? Comment une proposition peut être admise comme vraie si celle-ci est subjective, et de surcroît ne correspondant pas à la réalité ?
Dès lors, ce sujet nous invite à nous interroger sur le caractère véridique des conclusions permises par le dialogue. Comment ces accords auxquels parvient le dialogue peuvent-ils être admis comme vrais ? Le dialogue est-il le seul chemin permettant la vérité ?
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Premièrement, le dialogue est un moyen en vue d’une fin donnant lieu à la vérité. En d’autres termes, le dialogue permet la confrontation de deux points de vue, venant de deux individus différents et permet de trouver un accord tenant lieu de vérité. Ainsi, cette confrontation avec une opinion contraire permet au sujet une certaine ouverture d’esprit et lui élargit son savoir, puisqu’il n’aurait peut-être pas pensé seul à telle ou telle proposition. Par exemple, je pense ceci et j’en fais part à mon partenaire en lui expliquant. Il adhère ou non, et me pose une limite à ma proposition. J’ouvre alors mon esprit, et je comprends d’autres choses. Par conséquent, si le dialogue permet au sujet d’accroître son savoir, alors il s’approchera de la vérité, la vérité étant une proposition vérifiée se rapprochant de la réalité et du savoir. C’est la maïeutique socratique qui permet au sujet de prendre conscience de la vérité qui se trouve devant lui. Le dialogue permet un accès à des connaissances, qui permettront au sujet d’accéder à la vérité et sera définit dans le cadre du dialogue.
Le dialogue permet également de confronter deux points de vue dénués de subjectivité. En effet, la présence d’autrui permet au sujet de la limiter. Seul, un individu exprimant son point de vue ne peut être partial et objectif : il prend parti pour sa proposition ou pour le côté adverse. En opposant son point de vue à autrui, le dialogue permet donc au sujet de se confronter à une réalité extérieure et penser aux limites de son raisonnement. Comment arriver à la vérité si les deux sujets doivent se mettre d’accord sur ce qui est « beau » ou « bien » ? De surcroît les propositions du sujet sont davantage proches de la réalité grâce au dialogue, et donc de la vérité car dénuées de tout jugement.
Le dialogue permet d’arriver à un accord. Grâce à cette discussion, une seule et unique proposition est retenue, et est considérée comme vraie, c’est-à-dire s’apparentant le plus à la réalité. La recherche de la vérité est alors fructueuse : la vérité a été atteinte. Mais trouver la vérité nécessite qu’intervienne une forme de raison afin que la conclusion se trouve être universelle. Si un sujet reste campé sur ses croyances, aucun accord ne sera atteint, ou sinon celui-ci sera partial et subjectif et donc non vrai. Le dialogue permet-il vraiment d’accéder à toute forme de vérité ? N’existe-t-il pas d’autres moyens afin d’y parvenir ?
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Ainsi, le dialogue ne permet dans tous les cas d’aboutir à la vérité.
Effectivement, bien que le dialogue permette aux propositions et avis de limiter leur subjectivité, la vérité auquel le dialogue permet d’accéder n’est pas toujours objective, dénuée de sens ni impartiale. Il semble donc difficile d’accepter cet accord final comme vrai. Il n’existerait pas de vérité absolue, c’est-à-dire valable indépendamment dans tous les cas de figure, mais une vérité relative, c’est-à-dire une vérité acceptable pour chaque situation. En effet, certains sujets considèrent leur opinion ou point de vue comme vrai, mais cette vérité n’est pas partagée par tous les sujets.
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