Le devoir - La morale

Le devoir - La morale

Problématique :

Fait : que peut-on observer ? Suivant les pays, les cultures, les époques, une pluralité de morales, de coutumes       les mœurs ne sont pas les mêmes.[pic 1]

Cette diversité s’explique par la géographie (climat…) et par la culture (ex : le nomade du désert n’a pas les mêmes mœurs que l’agriculteur sédentaire).

Ce constat nous conduit à l’idée d’un relativisme moral : «  à chacun sa morale », il n’existe pas une morale universelle avec des principes du bien et du mal indiscutables.

Ce constat du relativisme nous plonge dans le désarroi et peut nous conduire vers le scepticisme moral (le doute).

En définitive, si toute morale est arbitraire et relative, elle est discutable. Aucune morale particulière ne peut faire la démonstration de sa supériorité sur une autre morale.

Cette absence de consensus est porteuse de violence.

Le problème est : on peut se demander s’il est possible de dépasser ce relativisme, autrement dit existe-t-il un bien universel qui transcenderait l’histoire et toute relativité ?

(Texte fondamental qui montre une morale : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen)

I/Le scepticisme moral

L’origine de la conscience morale est la relativité. A quelles conditions est-il possible de respecter autrui ? Sur quoi se fonde le respect d’autrui ? Quelle conception se fait-on de l’homme : bon ou mauvais de nature, optimisme ou pessimisme moral ?

1/Les moralistes et les écrivains

Les écrivains et les moralistes observent les hommes. Les grands moralistes du 17eme ne donnent pas de leçon morale, ils découvrent les lois du cœur humain, Molière décrit les vices de l’homme, tout comme Lafontaine et La Rochefoucauld.

La Rochefoucauld : « Il y a de bons mariages mais point de délicieux », « toutes nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés » (ici vertus = qualités morales).

Même quand les hommes font leur devoir tout cela n’est qu’apparence, tromperie ; les hommes n’agissent que par amour-propre, par calculs égoïstes, et ne recherchent que l’estime, le paraître. Chez Hegel, cela s’appelle le désir de reconnaissance.

Citations :

La Rochefoucauld : « nous n’avouons jamais nos défauts que par vanité »

Pascal : « les belles actions cachées sont les plus belles »

               «curiosité n’est que vanité, le plus souvent on ne veut savoir que pour en parler »

           Nous allons nous cultiver afin de briller dans la société et devant les autres.[pic 2]

Conclusion : de ce point de vue, la nature humaine apparaît mauvaise, corrompue, on trouve chez Saint Paul : « je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, et ce que je hais, je le fais »

2/Psychologie et morale

On trouve dans le domaine de la psychologie des arguments en faveur du relativisme moral. Nous voyons que le respect des règles morales, des interdits, est conditionné à la recherche du bien-être.

Pour faire son devoir il faut respecter certaines règles. Kant montre que la loi morale n’admet pas d’exception (on ne doit pas tuer, voler, mentir). Freud a montré que l’éducation morale développe chez l’homme la névrose de culpabilité : la morale est névrotique (=troubles du comportement, mal-être, angoisse).

La psychanalyse dénonce la sévérité dans l’éducation parentale, source de souffrance morale, d’inhibition.

Du point de vue des psychologues et de l’idéologie dominante, il faut savoir dire non mais pas trop, il faudrait concilier moralité et bien-être.

3/Sociologie et morale

Que disent les sociologues et les historiens ?

Suivant les pays, les civilisations, les coutumes changent, il y a différents modes de vie et différentes mœurs.

Pour la sociologie, la société détermine l’individu.

La conscience morale (ou individuelle) est déterminée par la société. Marx : « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais c’est la vie qui détermine la conscience »

« Vie » ici : monde social, les conditions matérielles d’existence : dans une société est ce que tous les hommes ont les mêmes conditions de vie ?

Les conditions matérielles d’existence varient selon les classes sociales, les milieux ; aujourd’hui la profession est un critère déterminant pour expliquer les conditions et modes de vie. Il existe des paramètres de modes de vie : la religion, l’endroit où l’on vit (géographie).

Le sociologue Pierre Bourdieu confirme cette thèse : nous sommes le produit du milieu social.

Il introduit le concept d’habitus : dispositions durables qui se mettent en place avec l’éducation et qui conditionnent nos manières d’être, de percevoir, de sentir, de faire et de penser.

         En fonction de nos familles et nos milieux, l’habitus est différent (nous avons des gouts différents, une façon de penser différente, un rapport à la langue, à la culture différent).[pic 3]

De plus, nous pouvons constater que les normes sociales, morales, sont une construction historique et sont en devenir. Les mœurs évoluent très vite (ex : les relations hommes femmes différentes aujourd’hui par rapport aux années 60).

4/Transition

Origine / Fondement (pas de démonstration morale)

[pic 4][pic 5]

            Bergson                                              Kant

Il faut distinguer origine et fondement.

Quelle est l’origine de la morale ? ≠ Quel est le fondement de la morale ?

Origine = du côté des faits, dans l’histoire : il y a un relativisme.

Fondement = du côté de la raison, qui échappe au relativisme, provient des principes.

La question de la philosophie morale est « Que dois-je faire ? » Kant.

Nous avons besoin de normes morales indiscutables. A la différence d’une vérité mathématique (théorème de Thalès) qui est démontrable, les normes/valeurs morales ne sont pas démontrables.

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