La perception

Perception vient du latin percipere, qui est « l’action de recueillir ». Nos sens recueillent donc des informations pour percevoir le réel.

Dans un premier temps, percevoir consisterait exclusivement à ressentir, c’est-à-dire mobiliser nos sens. Or il y a une différence entre perception et sensation.

Une sensation c’est lorsque mon corps reçoit une information par l’intermédiaire de nos 5 sens (vue, toucher, ouïe, odorat et goût).

Cette information est transmise au cerveau ce qui nous permet d’avoir une réaction rapide, par exemple lorsque j’approche ma main du feu, j’en ressens la chaleur intense et la retire machinalement.

Cette expérience sensible est propre à chacun, en effet je peux trouver le goût du poisson délicieux et Clémentine, non.

De plus cette expérience sensible peut changer, je n’aimais pas le goût des endives quand j’étais petite, et l’apprécier aujourd’hui.

On peut donc dire qu’une expérience sensible est le ressenti immédiat, subjectif et changeable qui affecte le corps au contact de quelque chose ou d’un événement.

Il existe donc à propos de l’endive autant d’expériences sensibles qu’il y a d’individus qui le goute. Mais quelles que soient notre sensibilité, nous percevons une endive lorsque l’on en voit une.

C’est-à-dire que le ressenti que j’éprouve à l’égard de l’endive ne change pas sa nature. Que j’aime ou je déteste l’endive, je continue à percevoir une endive quand j’en vois une. C’est le propre de la perception qui contrairement à la sensation, nous fournit des informations objectives et qui ne changent pas, ce qui nous permet de reconnaitre les choses indépendamment de notre ressenti.

La perception prend donc de la distance avec nos sensations (subjectives et changeables) pour nous permettre d’identifier objectivement le réel.

Dans un second temps, on peut aussi les dissocier par leur nature. En effet une sensation est une réception passive d’un objet par l’intermédiaire de nos sens, tandis que la perception est un travail actif qui nous une connaissance objective de cet objet.

La perception relève donc d’un effort intellectuel, contrairement à la sensation qui relève d’un mécanisme passif.

Prenons pour exemple cette image :

Nous voyons : 3 cotés, 9 arêtes, 21 petits carrés (9 bleus, 9 rouges et 9 blancs). Mais si nous posons la question « que voyez-vous ? », nous répondons spontanément un Rubik’s Cube alors qu’un Rubik’s Cube comporte en réalité : 6 cotés, 12 arêtes, 54 petits carrés (9 bleus, 9 rouges, 9 blancs, 9 jaunes, 9 verts et 9 oranges).

Cela montre que même si nous ne voyons pas l’objet entier nous sommes d’accord pour dire ce que c’est. Nous passons directement de la sensation du Rubik’s Cube, ce que nous voyons, à la perception du Rubik’s Cube, l’image mentale que nous nous faisons du Rubik’s Cube. Il faut donc un travail intellectuel (une déduction) pour passer de la vision partielle de ce Rubik’s Cube à la reconnaissance du Rubik’s Cube.

La perception est donc un processus intellectuel qui permet

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