Phénoménologie de la perception rédigé par Maurice Merleau-Ponty

Le texte étudié est extrait de l'ouvrage Phénoménologie de la perception rédigé par Maurice Merleau-Ponty, philosophe français du XXème siècle. Dans ce passage, l'auteur aborde la question de ce qui est naturel ou culturel chez l'être humain. Ces notions sont d'ailleurs souvent abordées par les penseurs. Cependant, contrairement à beaucoup de philosophes, Merleau-Ponty ne se base pas sur la théorie du tout inné ou du tout acquis. Pour lui, l'homme possède une part de naturel et une autre de culturel qui se traduirait par des comportements instinctifs, innés se révélant en fait tout à fait conventionnels.

En effet, le philosophe affirme que nos agissements les plus spontanés tels que le comportement, les sentiments ou le langage sont en réalité fabriqués de part et d'autre mais qu'ils sont tout de même dus aux capacités qui nous sont dotées dès la naissance.

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Tout d'abord, l'auteur aborde la question des sentiments et la façon dont l'homme les extériorise ou non. Il prouve qu' « il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table. » (l. 2-3) Ainsi, il assimile l'expression des sentiments au comportement et aux mots et affirme que ces agissements autrefois culturels sont devenus peu à peu naturels. D'ailleurs, si l'on observe l'attitude de Victor de l'Aveyron dans le film L'Enfant sauvage de François Truffaut, on remarque que jamais il ne rit, ne pleure ou ne se met en colère. Il agit comme un animal et n'a pas conscience de ce qu'il fait. Cela démontre alors que si l'homme n'est pas éduqué dès son enfance, il est incapable d'avoir des comportements qui à nos yeux sont naturels mais qui en réalité ne le sont pas. Tout dépend de la façon dont l'homme évolue et travaille sa conscience.

De ce fait, on comprend que les mots ne sont qu'invention pour permettre l'évocation des sentiments et l'éducation. Merleau-Ponty confirme alors que « Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventées comme les mots. » (l. 3) Le langage est notre meilleur moyen pour communiquer et c'est d'ailleurs l'une des premières choses que l'on apprend. C'est le premier pas vers l'éducation. Cette faculté s'acquiert et n'est donc pas innée, mais paraît tout à fait naturelle. C'est une institution, tout comme le sentiment qu'est la paternité puisque l'auteur ajoute : « Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain sont en réalité des institutions. » (l. 5) En effet, un homme devenu père dans le cadre d'une adoption peut agir tout aussi bien voire d'une meilleure façon qu'un père biologique. Être père, ça s'apprend. Ce n'est pas ancré dans le code génétique de chacun puisque depuis toujours on voit des pères abandonner ou maltraiter leurs enfants. A l'inverse, le désir d'adopter montre un réel intérêt pour la paternité. Donc rien dans nos comportements n'est purement naturel.

Cependant, « Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une

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