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Merleau Ponty, Le Progrès Est Il nécessaire

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Par   •  14 Avril 2014  •  1 931 Mots (8 Pages)  •  1 436 Vues

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Ce texte paraît en 1951, période pendant laquelle le parti communiste était le premier parti de France. Pour les communistes, le progrès était nécessaire. La lutte des classes aboutirait à l'égalité entre les hommes et à une sorte de perfection. Le progrès était dans l'ordre des choses, on ne pouvait pas douter qu'il aurait effectivement lieu. Dans son texte, Merleau-Ponty discute d'une certaine manière l'idéologie simpliste qui voudrait que les choses soient inscrites à l'avance, et de cette façon prévisibles. Pour lui, l'humanité n'est pas inéluctablement destinée à progresser. Tout peut être remis en cause à n'importe quel moment.

Le progrès est-il nécessaire ? Non, répond Merleau-Ponty dans le texte que nous allons étudier. L'humanité peut stagner ou même régresser.

Pourquoi cette ascension vers le progrès n'est-elle pas inéluctable ? Merleau-Ponty répond que contrairement aux animaux, les hommes ont en commun une certaine intelligence, une capacité à intégrer une culture faisant que "tout est possible de la part de l'homme et jusqu'à la fin". L'homme serait donc capable du pire comme du meilleur.

L'homme, privé "d'équipement originel" pourrait être le lieu d'un miracle ou celui d'une catastrophe inévitable. Le progrès serait donc une possibilité plutôt qu'une nécessité.

Quelles seraient alors les conditions de cette évolution ? La vie d'un homme serait formée d'une succession de hasards, de situations aléatoires, auxquels il pourrait répondre de manière extrêmement variée. Cela présuppose, l'existence d'une liberté d'action. Le progrès dépendrait alors du choix des hommes qui se saisissent des opportunités ou les laissent passer. Rien ne serait alors déterminé à l'avance.

Le progrès est-il inéluctable ? L'homme est-il enclin au progrès ? Pourquoi cette évolution positive de l'homme est-elle incertaine ? L'homme subit-il sa vie déjà tracée, son évolution, ou dispose-t-il d'un libre arbitre ?

Notre explication suivra la même structure que le texte. Nous verrons d'abord en quoi le progrès est incertain. Nous trouverons par la suite les causes de cette incertitude avant de nous interroger sur les conditions d'une progression de l'humanité.

Le progrès est censé traduire une amélioration, un développement des connaissances, des capacités de l'humanité. Pour Merleau-Ponty, ce progrès ne serait pas nécessaire d'une nécessité métaphysique, dans l'absolu, c'est à dire que la civilisation, se dirigerait vers une amélioration de ses techniques, de ses connaissances, mais pas vers un progrès en soi.

Un homme au cours de sa vie, évolue, acquiert une culture, c'est à dire des normes et des valeurs. Il progresse également grâce à l'expérience. C'est à dire qu'il va intégrer certaines situations et être capable de réagir de façon appropriée face à elles. Il bénéficie également de l'expérience de ses prédécesseurs.

Merleau-Ponty, espère que"l'expérience finira par éliminer les fausses solutions", et de là conduira à une amélioration. Mais ce processus peut prendre beaucoup de temps, et peut échouer. C'est à dire que l'humanité peut stagner, voir régresser.

Merleau-Ponty compare l'humanité à une phrase. Ce mot est compris par tous quel que soit le contexte culturel, car les phrases sont la base du langage. Cette comparaison permet de mieux comprendre, le caractère fragile du progrès. On peut facilement s'imaginer que l'humanité se mette en route, se déroule et soit victime d'une hésitation ou des circonstances et aille s'échouer on ne sait où.

La vision de Merleau-Ponty est novatrice. A cette période, on croyait massivement que le progrès allait de soi. Il ne pouvait qu'être. L'humanité avec ses découvertes notamment scientifiques, progressait à grands pas. On n'imaginait pas que cette progression puisse avoir une fin, ni même se ralentir. Merleau-Ponty critique quelque part la simplicité de certaines réponses toutes faites et les causes uniques. Pour lui, les choses sont trop complexes pour pouvoir être résumée à une cause et à un effet. De multiples facteurs entrent en ligne de compte en ce qui concerne le progrès. Et notamment le hasard, qui empêche toute prévisions.

Merleau-Ponty conçoit que les hommes ont en commun une intelligence, une "ouverture à l'être", et delà une capacité à acquérir une culture, les disposant à évoluer.

Mais cette intelligence, cette "ouverture", ne seraient pas uniquement sources de progrès. Elles feraient que "tout est possible de la part de l'homme, et jusqu'à la fin", le progrès, comme le pire.

L'homme serait capable de créer du "beau", de s'améliorer. Merleau-Ponty prend l'exemple de la "peinture italienne". Il pense à la peinture italienne de la Renaissance, période d'innovations, de découvertes. Au XVème- XVIème siècle, on découvre l'Amérique ("nouveau monde"), on découvre également l'imprimerie. Il y a un renouveau dans toutes les techniques, la navigation par exemple, et un renouveau dans l'art, notamment en Italie. On pense notamment à Botticelli, Léonard de Vinci... La peinture italienne de la Renaissance utilise des techniques particulièrement raffinées, et complexes. Merleau-Ponty donne la Renaissance comme exemple car c'est une période d'évolution positive typique reconnue par tous.

Par contre l'homme serait aussi capable du pire. L'auteur parle alors du sadisme. Le sadisme est une sorte de plaisir que l'on éprouve face à la souffrance de l'autre, c'est une forme de cruauté. Ici, Merleau-Ponty fait référence à une période très proche dans l'histoire, il en appelle au vécu récent. Il fait allusion aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Durant cette période, la torture prenait des formes particulièrement raffinées. L'intelligence de l'homme était utilisée à des fins sadiques, cruelles. L'élaboration des techniques d'extermination, l'invention des chambres à gaz par exemple, celle de la bombe atomique, véritable machine à tuer, ont montré de quoi l'homme était capable, et jusqu'où il était capable d'aller dans l'horreur. Le nazisme et l'antisémitisme étaient une forme de régression de l'humanité (après l'abolition de

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