Perception Et Intégration Des Immigrés En France Depuis 1914
Recherche de Documents : Perception Et Intégration Des Immigrés En France Depuis 1914. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arthurbelair • 11 Décembre 2012 • 1 773 Mots (8 Pages) • 3 320 Vues
Perception et intégration des immigrés en France depuis 1914.
Au XIXe siècle, la natalité française est faible alors que l’industrialisation engendre un besoin de main d’oeuvre important. Dans un contexte de forte croissance économique, la France fit appel à la main d’oeuvre étrangère dès la fin du XIXe siècle. De 1918 à 1974, avec le recours à l’immigration et la venue de réfugiés, le nombre des étrangers augmenta fortement en France. En 1974, au début de la crise économique, l’Etat a décidé la fermeture des frontières. Cependant, les immigrés venus dans les Trente Glorieuses gardent la possibilité de faire venir leur famille proche.
Comment la société française perçoit-elle les immigrés arrivés en masse depuis 1914?
Pourquoi l’intégration des immigrés a-t-elle été difficile malgré de belles réussites?
Nous nous appuyerons sur deux documents. Le premier texte est un article rédigé par Alex Witt dans le journal socialiste Le Réveil du Nord et paru en mars 1914. L’auteur juge la main d’oeuvre étrangère qui est venue dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dès la fin du XIXe siècle à l’appel des compagnies minières françaises. Le second document est un fragment d’un article du magazine Le Point rédigé par Saïd Mahrane et paru le 26 juillet 2012. Le journaliste présente le parcours de la Française d’origine marocaine Najat Vallaud-Belkacem, à l’occasion de l’accès de cette jeune femme au gouvernement en mai 2012 après la victoire des socialistes aux élections présidentielles et législatives.
I La France, un grand pays d’immigration
Dès le début du texte, Alex Witt nous apprend l’arrivée d’un “grand nombre d’étrangers” dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. A la veille de la Première Guerre mondiale, la région Nord-Pas-de Calais est l’une des régions françaises où la proportion d’étrangers est la plus élevée.
Cette population immigrée est constituée de « Belges, …Allemands,Italiens, Espagnols ». La main d’œuvre immigrée présente en France avant la première guerre mondiale est donc essentiellement d’origine européenne. On aurait pu ajouter les Kabyles algériens qui travaillaient également dans les mines. L’auteur parle d’un “formidable contingent” de Belges qui représentaient la quasi-totalité des étrangers dans la région. A l’échelle nationale, ils formaient la 2e communauté étrangère. Les Italiens étaient peu nombreux dans le Nord-Pas-de-Calais en 1914. En revanche, avec 420 000 personnes à cette même date, ils formaient le plus gros contingent en France.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’appel à l’immigration s’intensifie. L’immigration d’origine européenne reste dominante. Aux peuples déjà cités s’ajoutèrent les Polonais qui arrivèrent en masse dans le Nord-Pas-de-Calais. La France devient ainsi le premier pays d’immigration devant les Etats-Unis.
La période 1945-1974 correspond à l’apogée de l’immigration en France. Les effectifs passent de 1 700 000 en 1946 à 3 400 000 en 1975. A partir des années 1960, la France accueille un nombre croissant d’immigrés en provenance du Maghreb et de l’Afrique noire qui viennent seuls pour occuper des emplois peu qualifiés. D’après Le Point, le père de Najat Vallaud-Belkacem était un ouvrier. On peut penser qu’il est également venu seul à cette époque avant de faire venir sa famille après la fermeture des frontières en 1974. En effet, la femme âgée de 34 ans en 2012 “est arrivée en France à l’âge de 4 ans”, c’est-à-dire en 1982. Par la politique de regroupement familial, les immigrés ont la possibilité de faire venir les membres de leur famille.
II L’Etat encourage intégration des étrangers
Le modèle d’intégration à la française a une double origine. D’une part, comme nous venons de le voir, la France est une importante terre d’immigration depuis le milieu du XIXe siècle . D’autre part, la conception française de la nation insiste sur l’adhésion libre de citoyens égaux en droits. Le modèle d’intégration développé par la France s’appuie donc sur ce fondement idéologique. Il repose sur l’adhésion individuelle à la nation française et permet l’accession à une égalité de droits et de devoirs des immigrés. Chacun peut garder son particularisme (culturel, social, moral) à la condition de respecter les lois de la République. Plusieurs lois, en particulier en 1889 et en 1927, ont favorisé l’accès à la nationalité française et ainsi l’intégration des immigrés.
Ainsi, l’intégration des immigrés d’origine européenne (Belges, Italiens, Espagnols, Polonais) se fait progressivement. Les Italiens se sont intégrés par le travail et le combat politique et syndical. Le bâtiment a été par exemple un vecteur d’intégration. D’abord simples maçons, un certain nombre de travailleurs s’engage dans la création d’entreprise et leurs enfants font des études supérieures. Le rôle du combat politique et syndical est décisif dans l’intégration de la famille d’Aurélie Filipetti. Tommaso Filipetti, le grand-père de l’actuelle ministre, est arrivé en Lorraine en 1919 pour travailler dans les mines de fer. Antifasciste pendant les années 1930, il s’engage dans la Résistance aux côtés de communistes français pendant la Seconde Guerre mondiale. En vertu du droit du sol, son fils Angelo acquit la nationalité française. Le mineur de fond devint maire communiste de sa commune et conseiller général. Aurélie adhéra aux Verts (parti écologiste) puis au Parti socialiste après des études à l’Ecole Normale Supérieure. Depuis mai 2012, elle est ministre de la culture dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
A propos de Najat Vallaud-Belkacem, le journaliste dit “C’est l’histoire d’un rêve français.” En effet,
...