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La division du travail Hegel dans les principes de la philosophie du droit

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Par   •  31 Octobre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 595 Mots (11 Pages)  •  355 Vues

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Expliquez le texte suivant:

“Mais, ce qu’il y a d’universel et d’objectif dans le travail, tient à l’abstraction produite par la spécificité des moyens et des besoins d’où résultent aussi la spécification de la production et la division des travaux. Le travail de l’individu devient plus simple par la division et son aptitude dans son travail abstrait, ainsi que la masse des produits augmente. En même temps, cette abstraction des aptitudes et des moyens achève la dépendance mutuelle des hommes pour la satisfaction des autres besoins et en fait une nécessité complète. Enfin, l’abstraction de la production fait le travail toujours plus mécanique et, à la fin, il est possible que l’homme en soit exclu et que la machine le remplace.”

HEGEL, Principes de la philosophie du droit § 198.

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Nous partageons assez facilement le préjugé qui consiste à voir dans le travail un rapport simple entre l’homme et la nature; dans ce rapport, le premier satisferait des besoins imposés par la seconde. Montrer d’un côté, la source de ce préjugé( ce en quoi il contient une part de vérité) et ses limites; d’un autre côté, mettre en valeur l’essentiel par delà l’évidence immédiate du préjugé, telles doivent être les tâches d’une réflexion philosophique sur le travail. Or l’essentiel( ou bien, suivant le vocabulaire de notre texte: “l’universel”, “l’objectif”, voire “le nécessaire”) ne consiste pas dans la dépendance de l’homme vis à vis de la nature, mais au contraire, dans la relation que le travail institue entre les hommes. Telle semble être l’idée directrice de Hegel. De là à tirer la conclusion paradoxale que ce qu’il y a d’essentiel dans le travail en rend la fin possible dans la mécanisation et la disparition de l’humanité de ce lieu devenu inhumain, il n’y a qu’une cohérence à déployer. En effet, si le travail est ce par quoi l’homme s’arrache de la naturalité, et si la nature se signale par les besoins vitaux qu’elle nous impose, il faut montrer comment les besoins naturels se transforment en besoins sociaux. C’est ce que fait la première partie de notre texte, en faisant le lien avec le concept économique de division du travail. Mais l’homme, c’est aussi une intelligence, celle-ci doit donc aussi se déployer dans le travail, se transformer et en réaction transformer la manière de travailler. Deux conséquences découlent de ces principes: d’abord, l’homme se met en relation avec l’homme et modifie progressivement cette inter dépendance; ensuite le travail se mécanise. Dès lors, confrontant ces conséquences conceptuelles et historiques du travail, il nous restera à nous demander si la liberté sort vainqueur de la mécanisation du travail.

Se nourrir, nourrir sa progéniture, s’adapter au milieu, se protéger du froid ou de la chaleur sont des nécessités naturelles. Il s’agit de besoins généraux, ils appartiennent à l’humanité comme à tout animal; voire, analogiquement au végétal. Il y aurait donc une première manière de comprendre “l’universel” mis en valeur dans la première phrase. Il s’agirait de l’extension à tous des besoins que le travail satisfait. Toutefois expliquer ainsi l’universalité rendrait incompréhensible le fait qu’Hegel considère qu’il s’agisse d’un résultat, d’un produit de “l’abstraction”.L’universalité dont nous venons de parler, est immédiate et donnée, alors que l’auteur insiste sur son caractère de résultat d’un processus dans lequel la généralité des besoins naturels se spécifie en besoins proprement humains. De plus nous ne comprendrions pas la coordination avec le terme “objectif”.En effet la généralité indifférenciée des besoins vitaux a pour conséquence la subjectivité des moyens pour les satisfaire. Le travail serait alors lié à la consommation de notre corps propre; consommation individuelle qui serait soumise aux variations subjectives des goûts, dépendante des conditions géographiques, de l’environnement. Le travail ne serait alors qu’un autre nom pour l’instinct de se conserver en vie comme individu. Un tel travail serait bien concret et immédiat, mais justement, parce qu’immédiat, sans relation médiatisant le rapport de l’individu humain aux autres hommes et signifiant son appartenance à une espèce dont on dit qu’elle est aussi un genre.

Nous commençons donc à comprendre comment l’auteur peut considérer l’universalité comme une conséquence de la “spécification’ qui semble en réduire l’extension; l’universalité dont parle Hegel est compréhensive, elle désigne l’enrichissement d’un ordre de chose par la délimitation de son domaine propre: l’accès à la spiritualité. La spécification des besoins est donc à entendre en un double sens: d’abord, au sens où les besoins généraux sont frappés du sceau de l’espèce humaine et sortent de l’état de nature pour entrer dans le monde de l’artifice; ensuite, dans la mesure où un besoin général comme celui de se nourrir se spécifie, s’analyse en se déterminant pour lui-même, en se fixant comme consommation de blé, de viande etc...; bref, en se particularisant.

Il faut donc concevoir que dans la spécification des besoins, il y a passage d’un ordre des besoins à un ordre des valeurs, fussent elles valeurs d’usages; d’un ordre des fins imposées par la nature, à un ordre des fins que l’intelligence détermine. Spécifiant les fins , les décomposant au sein d’une généralité, l’intelligence doit, en même temps, décomposer les moyens que la nature nous donnait pour satisfaire nos besoins. Par exemple, à la main comme moyen unique d’arracher l’herbe, d’attraper le poisson, de frapper l’animal, se substituent des outils fixant de façon isolée chacune de ces fonctions. Par “la spécificité des moyens et des besoins”, nous assistons bien à l’isolement des fonctions particulières de leur engagement dans un tout concret et complexe où chacune des fonctions dépendait l’une de l’autre sans que nous puissions les séparer. Séparer, isoler, c’est un des sens du mot abstraire. L’abstraction est bien produite par l’intelligence au travail qui spécifie,” les moyens et les besoins”. Il nous reste à comprendre positivement en quoi cette abstraction objective et universalise

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