L'état a-t-il le droit d'utiliser la violence pour maintenir la paix?
Dissertation : L'état a-t-il le droit d'utiliser la violence pour maintenir la paix?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lizbeth2000 • 4 Juin 2017 • Dissertation • 2 978 Mots (12 Pages) • 973 Vues
Faire l'explication du texte page 175 extrait de Qu'est ce que la littérature ? de Sartre
Dans cet extrait de son œuvre Qu'est ce que la littérature ? parue en 1948, Jean-Paul Sartre traite du rapport entre les poètes et le langage. Plus précisément, il examine le problème suivant : en quoi le langage des poètes se distingue t-il du langage habituel ? Ce problème se pose, en effet dans la mesure où les poètes sont souvent considérés comme des êtres à part n'ayant pas la même vision du monde que les autres, leur principal outil est le langage qui est généralement défini par la capacité, observée chez tous les hommes, d'exprimer leur pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes vocaux et éventuellement graphiques mais peut également être l'ensemble des procédés utilisés par un artiste dans l'expression de ses sentiments et de sa conception du monde. Par conséquent il semble normal de se demander en quoi leur utilisation diffère de celle traditionnelle. Sartre répond à cela en développant la thèse que les poètes ne font pas le même usage des mots que les autres, pour eux, les mots sont des objets, des choses en eux-mêmes et non pas une appellation abstraite de quelque chose d'autre qu'eux. Mais si les poètes font un usage inhabituel des mots, leur rapport à la réalité s'en trouve t-il changé ? Arrivent-ils tout de même à évoluer dans la réalité dans la mesure où les mots nous servent à agir dans le réel ? Sartre ne répond pas directement à ces questions mais développe sa thèse tout au long du texte comme nous allons le voir. Ainsi, de la ligne 1 à 7 ce que les poètes ne sont pas, puis de la ligne 7 à 13 ce qui les caractérise dans leur rapport aux mots et pour finir de la ligne 13 à la fin, il met en parallèle l'usage des mots fait pas l'homme qui parle et l'usage fait par le poète.
Tout d'abord, pourquoi les poètes cherchent-ils à se distinguer des autres ? En effet, il faut tout d'abord comprendre pourquoi ils sont différents avant de démontrer quelles sont concrètement leurs différences. Sartre insiste sur le fait que les objectifs des poètes ne sont pas ceux des hommes habituels.
En premier lieu, les poètes refusent d'utiliser le langage en tant qu'instrument. C'est à dire, que pour eux, le langage n'est pas simplement un moyen d'agir sur le réel, les mots ne sont pas des outils pour désigner une chose mais la chose elle-même. Si nous prenons l'exemple d'un cuisinier, les mots seraient, pour le poète le plat lui-même alors que pour la majorité des hommes il ne serait que le four ou la casserole. Bergson, dans Le rire, développe l'idée que les sens ne nous servent qu'à agir sur le réel, c'est à dire d'agir en fonction de ce que nous voyons, il en est ici de même pour la majorité des hommes avec le langage, le langage permet habituellement de s'exprimer, de poser des questions afin de réfléchir ou d'avoir des précisions pour agir. Si nous regardons le schéma de Jakobson, les hommes en général utilisent principalement les fonctions ayant un but comme la fonction expressive, conative, référentielle ou méta-linguistique : c'est à dire, exprimer des sentiments, faire réagir, faire référence au contexte ou demander des précisions ; or les poètes eux refusent tout cela.
Par conséquent, contrairement aux autres, ils n'ont pas pour objectif la « recherche de la vérité ». Cette dernière est en fait la recherche d'une vérité absolue, indubitable que recherchent bien des philosophes comme, par exemple, Descartes avec le doute méthodique. Or nous dis Sartre, c'est par le langage-instrument, que nous avons développé ci-dessus, que s'opère cette recherche de la vérité. C'est à dire qu'il est nécessaire d'utiliser les mots en tant qu'outils pour trouver le vrai. Pour arriver à une conclusion logique, réfléchie et vraie, il faut penser et donc utiliser des mots afin de construire une argumentation solide qui prouvera quelque chose. Toutefois, cela peut être contestable dans la mesure où les mots ne peuvent dire la vérité toute entière comme le développe Bergson dans La pensée et le mouvement ou encore Pascal dans De l'esprit géométrique. Bergson nous dis qu'il est impossible d'affirmer le réel car le réel est changeant, par ailleurs, pour affirmer quelque chose, nous avons besoin de mots et il faudrait définir chacun des mots utilisés pour que ce soit une vraie certitude or cela est impossible car ce serait une régression à l'infini. Pour Sartre, quoiqu'il en soit, le poète ne veut pas trouver la vérité et ne cherche pas à la dire car, pour le faire, il faudrait faire un usage des mots qu'ils refusent. Il ne cherche pas où est la vérité, sa quête est autre.
De plus nous dit Sartre, « ils ne songent pas non plus à nommer le monde ». il veut dire par là que les poètes ne désirent pas donner de noms ou d'appellation particulière aux objets et ne le font donc pas. Ce désir de ne rien nommer s'explique par le fait que selon eux, donner un nom à quelque chose revient à donner plus d'importance à l'objet qu'au nom. Lorsque le cuisinier cité ci-dessus donne un nom au plat qu'il a préparé, les clients s'intéressent plus au plat en lui-même qu'à la beauté du nom, de ses consonances et de ses syllabes.Par ailleurs, Sartre mentionne ici Hegel car ce dernier est l'un des principaux philosophes à avoir travaillé sur l'essence des choses, il affirmait par exemple que l'universel (qui, comme tel, n'est jamais objet de sensation) est l'essence vraie dont le phénomène sensible n'est que l'apparence. Ainsi nous avons l'habitude de considérer le phénomène sensible comme l'essence de la chose alors qu'Hegel soutient à l'inverse que l'universel est la vraie essence. Cette dernière étant par définition, la nature propre à une chose, à un être, ce qui la constitue fondamentalement. Sartre de même, nous dis que les poètes renversent également les choses. Plus précisément, les poètes refusent de voir les mots comme des médiateurs entre nous et le monde, ils renversent complètement le rapport que nous entretenons d’habitude avec le langage. En temps normal, en effet, nous nous servons du langage alors que les poètes eux, servent le langage au lieu de s’en servir. Ils n'ont donc pas le même rapport au réel, ils semblent vivre dans un monde différent ou du moins avec des préoccupations différentes. Il est vrai que bien souvent, les poètes ne s'intègrent pas bien à la société, ils sont souvent en avance sur leur temps. Si l'on s'en tient à la thèse de Sartre, on pourrait penser que le langage qu'ils utilisent pourrait être la cause de leur rapport différent à la réalité.
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