Comment un enfant ayant grandi dans un foyer où il y avait des violences conjugales peut-il construire une relation amoureuse sans violences ?
Dissertation : Comment un enfant ayant grandi dans un foyer où il y avait des violences conjugales peut-il construire une relation amoureuse sans violences ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marina Di Cocco • 4 Mars 2019 • Dissertation • 5 745 Mots (23 Pages) • 1 067 Vues
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UE 3 H3Y5D11U
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Université de Poitiers
Département de psychologie
Licence 3
TE Clinique
Décembre 2016
Comment un enfant ayant grandi dans un foyer où il y avait des violences conjugales peut-il construire une relation amoureuse sans violences ?
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SOMMAIRE
Introduction……………………………………………………………………. 3
Violence conjugale et enfant témoin
Violence conjugale……………………………………………………...4
Enfant témoin et théorie de l’attachement…………………………. .5
Enfant témoin, angoisses et mécanismes de défenses………........7
Relations amoureuses
Continuité de la théorie de l’attachement…………………………..11
La résilience, un espoir ?..............................................................14
Conclusion
Références
Introduction
En moyenne chaque année en France, 201 000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales. Ce nombre représente uniquement les femmes ayant faites une déclaration, il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes restent dans le silence.
Il faut savoir différencier un foyer où il y a des violences conjugales d’un foyer où il y a des disputes, aussi récurrentes soient-elles. De ce fait, l’Observatoire national de l’enfance en danger [1]définit la violence conjugale comme étant un rapport de force asymétrique au cours duquel un partenaire est dominant et l’autre dominé. C’est un processus répétitif d’agressions récurrentes et cumulatives qui s’aggravent et s’accélèrent.
Pendant longtemps, la violence conjugale n’était considérée que comme une affaire d’adulte, cependant nous savons maintenant que cela a des conséquences sur le développement psychologique de l’enfant qui en est témoin.
Nous allons voir les impacts de la violence conjugale sur les processus psychiques de l’enfant qui en est témoin et voir en quoi cette enfance difficile joue un rôle dans les relations amoureuses.
Violence conjugale et enfant témoin
La violence conjugale
La violence conjugale est caractérisée notamment par les rapports asymétriques qui constituent le couple, cette violence peut se distinguer par quatre critères : [2]
- Un des partenaires à un pouvoir et une emprise sur l’autre
- Ce même partenaire à une volonté de domination et de total contrôle sur l’autre
- Ces violences sont persistantes et progressent dans le temps
- Ces violences sur la victime suscitent des sentiments de peur, de honte et de baisse de l’estime de soi.
Fortin et al (2007) explique que la violence conjugale est un cycle qui comprend quatre phases distinctes. Dans un premier temps, quand le couple est juste formé, il n’y a aucuns problèmes, chacun montre le meilleur de lui-même. De cela résulte une accumulation de tensions suite au manque de communication et la violence explose. S’en suit alors la phase de la “justification” l’auteur tentant alors de justifier son geste, de le rendre plus acceptable en rejetant la faute sur la victime. L’auteur de l’acte violent se fait pardonner, c’est la phase de “réconciliation” qui est suivi par la phase “lune de miel” durant laquelle les violences s'arrêtent, temporairement. L’auteur se montre affectueux et tendre, ce qui lui permet de garder le contrôle.
Pour Sadlier (2010) les violences conjugales débutent toujours par des violences psychologiques, qui sont, au début du moins, très subtile et difficile à percevoir même par une personne extérieure. De ceci découle une relation d’emprise avec la culpabilité de la victime sur la situation.
Néanmoins, on ne né pas avec la condition “d’homme violent” ou de “femme battue”, cela se construit socialement. Comme le disent Zaouche Gaudron et Molinier (2012, p.122) “le passage à l’acte violent serait une protection pour lutter contre une dépendance excessive liée aux expériences maternelles, vulnérable au rejet, à l’abandon, à l’humiliation en raison de ses vécus archaïques”
L’enfant témoin et la théorie de l’attachement
Longtemps ignoré, l’enfant témoin de violence conjugale est aujourd’hui compté comme étant également une victime. En effet de plus en plus de recherches s’intéressent à l’impact que peut avoir la violence au sein de la famille sur l’enfant.
La tâche principale de l’enfant de moins de trois ans est de développer un attachement [3](de type sécurisé idéalement) et pour cela, chaque chose compte dans le processus. S’il est mal effectué, cela pourrait entrainer une cascade de perturbations.
Nous savons que l’exposition à des scènes de violences conjugales a un impact néfaste sur le processus d’attachement que l’enfant essaye de mettre en place. Ses parents sont à la fois la source de son stress et de son réconfort, ce qui peut avoir pour conséquences que l’enfant aient des comportements étranges. Le parent sensé lui prodiguer des soins, devient imperméable aux demandes de l’enfant suite à son sentiment d’impuissance et de panique, il échoue à son devoir de protéger et de répondre aux besoins de son enfant, ce qui laisse l’enfant dans un état de peur quand il se retrouve en présence de ce parent, ce qui conduit à un attachement de type désorganisé.
La notion d’attachement est un concept clé ici, pour grandir et s’épanouir l’enfant va avoir besoin d’un attachement stable, durable et cohérent. C’est une réelle question de survie dans le cas du bébé. Dans ce processus d’attachement, le bébé demande la disponibilité physique et psychique de la figure parentale afin de bénéficier d’un sentiment de sécurité qui le conduira à une plus grande autonomie. La qualité de l’attachement chez le bébé influencera le modèle de relation de couple dans la vie adulte. Le postulat de base de cette théorie de Bowlby est que la qualité des relations d’attachement découle de l’interaction enfants/parents et permet de voir dans quelle mesure les enfants peuvent compter recevoir des personnes s’occupant d’eux et dans quelle mesure ils sont une base sure pour commencer à explorer le monde.
Bowlby en 1973 parle du concept de modèle interne opérant (MIO) pour désigner les processus mentaux qui vont se construire à partir des expériences d’attachement. Le rôle de ces MOI est de donner une représentation mentale du monde pour que l’individu perçoive et interprète les évènements afin de les anticiper et de planifier le comportement adéquat en retour. Ces modèles se construisent en fonction des réactions des figures d’attachement aux besoins de l’enfant.
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