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En quoi le travail est-il une forme de violence ?

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Par   •  5 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 795 Mots (8 Pages)  •  764 Vues

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Notre société connaît la violence sous de multiples formes. Contacts physiques ou bien agressions verbales, nous y sommes tous confrontés dans notre existence, plus ou moins régulièrement. Mais aux violences exceptionnelles, ponctuelles et extrêmes que constituent par exemple les guerres et les massacres, il nous faut distinguer des violences plus communes et qui abondent dans notre quotidien : les violences sociales qui sont parfois toutes aussi dévastatrices. Parmi ces violences du quotidien il en est une qui au premier abord semble bien inoffensive et pourtant ! Le travail quel qu’il soit peut d’une part très vite se métamorphoser en une forme sévère violence, une violence auxquels il est bien difficile d’échapper : en effet il demeure souvent indispensable à notre vie quotidienne, voire à notre survie. Mais d’autre part, cela reste un choix individuel auquel il nous est normalement possible de renoncer, ou de nous opposer : ce serait alors une violence auquel on peut échapper. Demandons-nous donc pourquoi le travail peut être ressenti comme une violence, une souffrance, et quels sont les moyens pour s’en affranchir.

Nous montrerons dans un premier temps qu’à l’origine de cette violence se trouve l’aliénation de l’homme mais aussi la lutte entre les classes qu’elle induit. Dans un second temps nous pourrons expliquer également que cette lutte peut revêtir d’autres dimensions : là ou le travailleur pourrait l’espace d’un instant quitter l’aliénation, la lutte en devient mortelle. Enfin nous verrons grâce au concept de désobéissance civile que le travailleur peut contourner cette violence du travail.

La violence au travail trouve ses origines dans la manière dont il est organisé : de manière industrielle. Les usines, les produits manufacturés, tous ces éléments ont renforcé une « exploitation de l’homme par l’homme ». Pour décrire ce processus, Karl Marx emploi alors le terme d’aliénation c’est-à-dire que l’ouvrier deviendrait en travaillant, étranger à soi-même. Nous pouvons mieux comprendre ce concept en observant attentivement les conditions de travail d’un ouvrier. L’aliénation est tout d’abord dans le travail à la chaine, sans caractéristiques précises valorisées comme un travail artisanal, et dans la dépossession de la production de l’ouvrier. En effet, sa force de travail est mise à contribution mais pour un produit qui finalement ne lui est pas destiné. A cette dépossession brutale s’ajoute la seule contrainte financière comme mot d’ordre. L’ouvrier travaille pour subvenir à ses besoins en dehors de l’usine, des besoins réduits aux fonctions vitales comme dormir et manger. Pourquoi est-ce si important ? Pour survivre certes mais surtout pour pouvoir avoir la force de retourner au travail le jour suivant, et ainsi de suite. Ce cercle vicieux a alors comme effet de bafouer l’humanité des travailleurs. Marx dépeint alors à la vue de ces facteurs une aliénation totale aussi bien économique dans la dépossession des productions et les contraintes financières, que sociale car tous sont soumis à l’impératif du profit, même les « patrons ». Cette aliénation témoigne alors d’une violence bien plus morale que physique car « elle ruine l’esprit » du travailleur.

Cette aliénation n’est pas sans avoir des conséquences qui ne sont pas qu’attachées à l’individu travaillant. En effet toute la « mécanique » liées au travail est un aspect précis d’un phénomène plus large mais aussi plus violent : « la lutte des classes ». Derrière ces vocables qu’utilisent Marx et Engels dans leur Manifeste du Parti Communiste, est désignée toute l’organisation socio-économique, c’est-à-dire la production de biens, de richesses, et leurs répartitions entre les hommes. Cette répartition se fait par une division nette entre ceux qui possèdent les moyens de production, le capital désigné par la classe bourgeoise, et ceux qui travaillent pour ces derniers, le prolétariat, autrement dit la classe ouvrière. Mais la « lutte des classes » ne se limite pas aux simples inégalités. Le capital qui possède les moyens de productions est aussi dirigeant : l’aliénation du prolétariat est de plus en plus imposée. L’ « infrastructure » économique (les conditions matérielles) impacte alors la « superstructure » (les idées et les valeurs propres d’une société) : l’ensemble du monde est bâti à l’image de l’usine. La classe dominante est un véritable oppresseur politique, social, économique, qui impose ses idées et agît en fonctions de ses intérêts. Le travailleur subit la violence de l’inégalité et de l’injustice et les oppressions des classes dominantes dans ce qu’elle a de plus intense.

Le travailleur est donc confronté à une double violence au travail : le processus d’aliénation qui le déshumanise et qui transforme sa tâche de manière à ce qu’il ne se reconnaisse plus en ce qu’il fait, et la lutte entre les classes qui le confronte aux inégalités, mais aussi à une société oppressante qui l’asservit au capital.

Au-delà des conditions de travail il est question de l’humanité de l’ouvrier, de la reconnaissance-même de son caractère humain lorsqu’il travaille. Cette négation de son humanité l’affecte et peut le pousser à trouver des stratagèmes pour sortir de sa condition. Hegel montre alors que par un simple rapport dialectique « l’esclave » peut se libérer du « maître ». En effet à première vue, le maître est libre et a autorité sur son esclave qui est privé de liberté et obligé de travailler pour le satisfaire. Mais l’esclave a la chance de maîtriser la matière

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