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Faut-il opposer liberté et nécessité?

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Par   •  9 Avril 2020  •  Dissertation  •  1 964 Mots (8 Pages)  •  1 533 Vues

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Dissertation de philosophie : faut-il opposer liberté et nécessité ?

        

        “La liberté consiste à faire ce que l’on désire”. Tels sont les mots de Stuart Mill. En effet, c’est souvent la première définition de liberté qui nous vient à l’esprit. Elle serait alors synonyme d’absence de contraintes, d’obstacle aux désirs de chacun, et à leur réalisation. Mais s’agirait-il simplement d’une question de choix, ou bien de choix réalisés en connaissance de cause? Il est interessant de se pencher sur la question car l’homme peut se croire libre alors qu’il y a toute une partie inconsciente, déterminé par des causes qu’il ignore. On se demandera alors si la liberté consiste en faire ce que l’on veut ? Ici, la liberté s’opposerait à la nécessité, ou à la contrainte. Mais notre liberté totale ne peut-elle pas parfois priver les autres de leur liberté ? Si nous sommes aussi contraints par des causes que l’on ignore, qui nous font agir à notre insu, la liberté ne serait-elle q’une simple illusion ? De plus, l’homme vivant avec les autres, dans une société, on peut se questionner sur l’opposition qui se fait entre liberté et l’existence des lois qui restreint l’homme dans ses droits et ses devoirs. Finalement, faut-il opposer liberté et nécessité ? Nous répondrons à cette problématique en deux grandes parties. Notre première partie consistera en affirmant que la liberté est illusoire, une affaire de jugement et de pensée. Dans la seconde partie, nous verrons au contraire qu’il faut opposer liberté et nécessité.

        Par définition, la nécessité se dit d’une condition, d’un moyen dont la seule présence ou l’action rend possible un but ou un effet. Ce qui est nécessaire représente alors un besoin, une dépendance de cette chose. Or, la liberté est justement le détachement de toute soumission, restriction, ou dispensation. Elle est alors synonyme d’autonomie, d’indépendance. À première vue, on pourrait donc affirmer que nécessité s’oppose à la notion de liberté. Les nécessités restreignent les libertés des hommes et l’on pourrait prendre comme exemple actuel l’épidémie de covid-19 qui touche toute la population mondiale. Des mesures sécuritaires et sanitaires ont été prises pour limiter les risques et ralentir la propagation du virus. Tout citoyen est demandé de procéder à un confinement, il doit rester chez lui et n’a pas la possibilité de sortir, faire ce qu’il lui plait en dehors de chez lui. Il est donc privé de liberté, et puni si il désobéit. Pourtant, ces mesures sont nécessaires, puisqu’elles visent à la santé du monde entier. Ici, on opposerai donc liberté à nécessité.
On peut aussi définir la nécessité par ce qui est
impossible de ne pas être. Ce qu’on dit nécessaire est, et ne peut ne pas être. Et ne peut pas être autrement. C’est ici qu’on introduit l’idée du fatalisme. Le fatalisme, du latin “fatum” qui veut dire destin, est une doctrine qui considère que tous les évènements se déroulent selon ce qui a été écrit, fixé à l’avance par une force supérieure aux hommes, que ça soit Dieu ou la nécessité

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naturelle. Elle prive l’homme de toute liberté car l’existence est déterminé d’avance par un destin inéluctable. Autrement dit, quoiqu’il arrive, peu importe l’effort qu’on y met, l’événement est déjà décidé, et la seule chose à faire est de l’accepter. Les choses qui nous arrivent existent indépendamment des autres choses puisque tout n’a qu’une seule cause, qu’une seule raison d’être et celle-ci est le destin. Aussi, ce principe de fatalité déresponsabilisé l’homme, fait de lui un objet et non un sujet de sa vie. L’homme agit selon les lois qui lui sont imposées. Ainsi, que je révise ou pas, si c’est écrit que je dois échouer à mon examen, j’échouerai, c’était fatal. Le mythe d’Oedipe est un autre bon exemple de fatalité. En effet, il était dit qu’il allait un jour tuer son père et épouser sa mère. L’enfant a été abandonné, les pieds attachés et percés, destiné à mourir. Tout a été fait pour que ce qui a été dit ne s’accomplisse pas, et pourtant, Oedipe tuera bien son père et épousera sa mère. C’est en cherchant à se soustraire à son Destin qu’Œdipe accomplit la prédiction de l’oracle de Thèbes. Ce destin est une forme de nécessité naturelle, ou divine qui s’oppose alors à la liberté de chacun.

De plus, on peut se questionner sur les lois de la société. L’homme, vivant en communauté, a crée une structure gouvernementale pour que chaque individu ai les mêmes droits et devoirs, avec certaines restrictions, pour le bien tous. De cette sorte, l’homme ne peut pas faire tout ce qu’il lui plait. Cependant, comme le dit Rousseau, “il n’y a point de liberté sans lois”. Pour comprendre cette citation, il faut se défaire de l’idée que la liberté est l’absence totale de contraintes. En effet, dans les lois, on voit souvent un obstacle à sa liberté, et on voit moins souvent tout ce qu’elles permettent. Parfois, sa propre liberté restreint ou empêche la liberté des autres. On pourrait alors se dire que les lois sont contraires à la liberté individuelle puisque l’homme ne peut pas simplement faire tout ce qu’il lui plaît. Or, en définissant des limites, on permet à chacun d’avoir des libertés. Montesquieu affirme d’ailleurs dans son ouvrage De l’Esprit des lois, en 1748 : “La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent”. En effet, la nécessité des lois se fait ressentir car en protégeant les droits et les devoirs de chacun, la loi est bien en ce sens la condition de la liberté. Pour appuyer cet argument, on peut aussi citer André Gide qui dit : “Le bonheur de l’homme n’est pas dans la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir”.

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