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Faut-il opposer la raison et la croyance ?

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Par   •  20 Juin 2014  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  1 415 Vues

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« Faut-il opposer la raison et la croyance ? »

« Faut-il opposer la raison et la croyance ? »Au premier abord, il semble aller de soi d’envisager raison et croyance comme opposées. En effet, la croyance désigne un sentiment d'adhésion de la volonté à une idée ou à un ensemble d'idées non prouvées, et la raison qui signifie une capacité d'analyse sous la forme de concepts ou idées, capacité permettant de donner son accord à une affirmation en fonction d’un examen et d’une justification rationnels préalables. Est-il pour autant légitime et juste, fidèle à la réalité des toujours les concevoir comme antagonistes ? La voie de la raison et celle de la démarche religieuse sont-elles nécessairement en conflit, de manière indépassable ? En somme, croire et savoir sont-ils radicalement, fondamentalement en contradiction ? Or, il n'est peut-être pas certain que les motifs de croyance et les motifs rationnels s’excluent toujours. Autrement dit, est-il si évident que les motifs de croyance ne résistent pas à l'analyse conceptuelle de la raison ? En quelque sorte, tout le problème vient du fait que nous pensons que la volonté est séduite par des motifs non rationnels lorsque nous adhérons à une croyance. Or, si la croyance consiste en fait à donner son approbation à un jugement qui n'est pas d'abord prouvé selon la rigueur d'une démonstration scientifique, quelle valeur peut-elle avoir?

Le sujet invite donc à s’interroger sur les fondements de la croyance et de l’usage de la raison. N’existe-t-il pas en effet plusieurs sortes de croyances, qu’il importe de distinguer, dont certaines, à défaut d’être rationnelles peuvent du moins être raisonnables et permettre de réconcilier raison et croyance ? Ainsi, raison et croyance ne peuvent-elles pas être considérées comme étant complémentaires ? Sont-elles totalement incompatibles ?

Notre problématique sera la suivante : si la croyance est spontanément associée à ce qui n'est pas fondé en raison, pour autant lui est-elle en toutes circonstances contraire?

Dans un premier temps, nous envisagerons l’opposition radicale de la raison et de la croyance, fondée sur leur différence de principe, puis nous mettrons en évidence que certaines croyances ne sont pourtant pas contraires à la raison. Enfin, nous étudierons leur coexistence possible.

I. Si l’usage de la raison exige un rejet de la croyance, c'est que toute croyance semble contraire à la raison

Toute démarche qui se veut objective et rigoureuse exige que l’on fasse une critique des opinions reçues, des préjugés, des croyances ordinaires qui constituent les premiers « obstacles épistémologiques » comme les nomme BACHELARD et qui ne sont fondés que sur le ouï-dire, les désirs, l'expérience première, la force de l'adhésion commune, donc non fondés en raison. La superstition ou les traditions populaires reposent sur des idées toutes faites et sont pourtant profondément ancrés dans nos esprits et nos pratiques, notamment parce qu’elles ne sont jamais remises en question. Elles empêchent ainsi l’ouverture d’esprit et la pensée libre de voir et de saisir les choses telles qu’elles sont, et non telles que je les interprète ou comme je les croit être parce que la majorité le pense ou que me l’a toujours dit. On peut ici faire référence à l'Allégorie de la Caverne de PLATON et aux analyses freudiennes et marxistes de l'illusion religieuse.

C’est en rompant avec les explications religieuses ou les mythes, bref les approches de la foi, de la croyance religieuse que la pensée scientifique ou philosophique est née. C’est la loi des 3 états énoncée par A. Comte : la pensée suit un cheminement et traverse plusieurs étapes successives : l’état théologique (où l’homme s’en remet à Dieu), l’état métaphysique (où l’homme raisonne sur des choses abstraites) et l’état scientifique (où il accède à une connaissance et une compréhension des lois effectives de la nature).

Le souci de la vérité, exigence de la raison, s'oppose à l'adhésion de la croyance : « Penser n’est pas croire » aux yeux d’ALAIN. Ainsi la raison invite à la distance critique, au doute, à la remise en question par la mise à distance des idées préconçues, imposées sans examen préalable effectué par ma propre raison. Il est plus facile d’être crédule que de penser par soi-même mais je suis capable de cet effort de faire usage de ma raison et c’est là toute ma dignité et la condition d’atteinte de la vérité.

La croyance semble donc contraire à la raison aussi bien dans ses fondements que dans l'adhésion qu'elle implique, mais toute croyance est-elle pour autant irrationnelle ?

II.Certaines croyances ne sont pas contraires à la raison

La pensée rationnelle semble s’appuyer elle aussi sur certaines croyances, postulats admis sans être démontrés ou prouvés rationnellement. «Il n'est pas de sciences sans présuppositions » pour NIETZSCHE. Les mathématiques

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