Faut-il ne pas désirer pour atteindre le bonheur ?

Dissertation

        Les désirs manifestent l'écart irréductible entre l'ordre du possible et l'ordre du réel. Le désir, n'est pas le bonheur, il est l'ordre de la satisfaction occasionnelle et peut même nuire au bonheur, il est simple à atteindre et pratiquement toujours présent dans nos vies. Le bonheur est plus essentiel pour nous, car il est constitutif de notre être, mais il est difficile à se procurer.

Nous nous demanderons donc si ; il faut ne pas désirer pour atteindre le bonheur ?  Dans une première partie nous verrons « On ne peut pas atteindre le bonheur par le désir » et dans une seconde partie nous verrons « On peut atteindre le bonheur par le désir ».

1- On ne peut atteindre le bonheur par le désir

        Tout d'abord, tout désir n’est pas nécessairement un bien. Les drogues par exemple, provoquent le plaisir dans un premier temps : le toxicomane désire plus que tout sa « dose ». Le problème est que, souvent, nous confondons désir et bonheur. Cette quête du désir, à court terme est évidemment source de malheur.  Schopenhauer écrit dans Le Monde comme volonté et comme représentation, « Tout vouloir procède d'un besoin, c'est-à-dire d'un manque, c'est-à-dire d'une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés ».
Le désir est en effet bien moins satisfait qu’insatisfait, entre autre parce que ce que nous désirons ne met pas seulement notre personne en jeu, mais aussi les autres. Le bonheur ne dépend pas uniquement de nous. Pour Épictète, les désirs nous enchaînent, les abandonner nous rendrait libre : « Le bonheur ne consiste pas à acquérir et à jouir, mais à ne rien désirer, car il consiste à être libre ». En effet, désirer c’est d’abord vouloir quelque chose d’extérieur à nous, c’est devenir dépendant. Il paraît impossible d’être heureux sans être libre.

2 - On peut atteindre le bonheur par le désir

        En outre, pour Epicure, cela est possible, il suffit de ne pas avoir trop de désirs, et surtout, de ne pas avoir de désirs impossibles ou difficiles à satisfaire, on dit aussi souvent que pour Epicure, le bonheur s'identifie au plaisir, mais il faut préciser qu'Epicure fait une distinction entre deux sortes de plaisirs : le plaisir en mouvement (boire quand on a soif) ; 2) le plaisir au repos, stable (ne pas avoir soif, ne pas être inquiet, etc.) : il désigne donc l'état d'apaisement : le bonheur.

Aussi, quand on travaille dur pour s’offrir une belle voiture, nous anticipons le plaisir que nous procurerait la satisfaction de nos désirs, cette prévision nous encourage à tout mettre en œuvre pour atteindre l’objet du désir. Je peux par exemple, désirer être riche et dans ce cas, travailler dur pour parvenir à cet état, supposé contribuer à mon bonheur. 
Désirer peut aussi revenir à se donner un but : Sans désirs, nous perdrions le goût de vivre et serions condamnés à l'ennui ou la mort. « Le désir est l’essence de l’homme » dit Spinoza.

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