Quelles sont les potentialités d’une nouvelle route maritime dans l’océan glacial Arctique ?

Étude Critique de Géographie : quelles sont les potentialités d’une nouvelle route maritime dans l’océan glacial Arctique ?

        Aujourd'hui, 90% des échanges mondiaux se font par la mer, d’où l'importance de trouver de nouvelles routes. Depuis plusieurs années la fonte des glaces causée par le réchauffement climatique ouvre des débats sur des possibilités d’une nouvelle route maritime dans l’océan Arctique. Les différents territoires bordant cet océan trouveraient un intérêt commercial certain dans l’utilisation de cette nouvelle route. Cependant, l’ouverture d’une telle route n’apporte pas que des avantages. L’article de F. Lasserre, “Espaces, société et territoire” paru en 2011 nous présente les inconvénients. On se demandera alors quelles sont les potentialités d’une nouvelle route maritime dans l’océan glacial Arctique ? Nous verrons d’abord en quoi cette nouvelle route serait un avantage pour le commerce mondial, puis, qu’elle présenterait en revanche des risques et des limites.

La fonte des glaces permet l’utilisation de nouveaux passages arctiques autrefois difficiles voire impossibles d’accès. Cette nouvelle route maritime présente beaucoup d’avantages à différents niveaux. En premier lieu, il existe un avantage économique dans le cadre de la navigation à but commercial. En effet, cette nouvelle route permettrait de faciliter les échanges entre de nombreux pays bordant l’océan comme par exemple la Russie, le Canada, ou encore les États-Unis. Un passage stratégique se crée, le passage du Nord-Est. Long de 5 700 km, il devient le plus court chemin pour les gros transporteurs entre l’Europe et l’Asie, en reliant l’ocean Atlantique et l’océan Pacifique. Ce chemin fait gagner plus de 10 jours de navigation aux navires commerciaux. Les entreprises gagneraient beaucoup de temps et économiseraient ainsi des coûts considérables de carburant. Par exemple, la liaison entre les deux villes russes Mourmansk et Vladivostok est longue de plus de 12 800 milles nautiques par le canal de Suez alors qu’elle fait moins de la moitié par l’Arctique. Des villes de continents différents ont également trouvé des avantages à l’utilisation de l’océan Arctique, à l’exemple du trajet entre Londres et Yokohama qui est écourté de plus de 5000 km en passant par le passage du Nord-Ouest, plutôt que par Suez. Ces routes arctiques, plus courtes, vont donc attirer une navigation de transit très importante pour le monde entier.

En deuxième lieu, la fonte des glaces a permit la découverte d’énormes ressources naturelles. Les territoires bordant l’océan veulent affirmer leurs zone économique exclusive (ZEE) pour pouvoir bénéficier des ressources telles que les réserves d'hydrocarbures qui sont estimées à 10 % des réserves mondiales, soit 9 milliards de tonnes de gaz et pétrole. De grands groupes pétroliers s’intéressent maintenant à cet espace. Le Danemark qui possède le territoire du Groenland a proposé des licenses d’exploitation sur ces terres. Les États-Unis veulent exploiter leur zone maritime en Alaska, la Norvège a un projet d'exploitation du gaz en mer de Barents. Nous comprenons ainsi les enjeux de ce nouvel espace qu’a permis la fonte des glaces arctiques et les avantages qu’il présente. Cependant, ce nouveau passage comprend aussi des risques et des inconvénients à prendre en compte.

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