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Choc microbien

Résumé : Choc microbien. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2021  •  Résumé  •  1 054 Mots (5 Pages)  •  618 Vues

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« Et les Espagnols ne s’étaient pas encore dressés contre nous que tout d’abord s’est produit une grande maladie une maladie pustuleuse. Elle a répandu sur nous une grande dévastation. Certains, elle les a bien recouverts, partout elle s’est répandue sur le visage des gens, sur la tête des gens, sur la poitrine des gens, etc. Ce fut une grande ruine, de très nombreuses personnes en sont mortes. Elles ne pouvaient plus se promener, elles se tenaient uniquement sur leur estrade, sur leur lit. Elles ne pouvaient plus bouger, elles ne pouvaient plus se remuer, elles ne pouvaient plus s’agiter, elles ne pouvaient plus se retourner sur le côté, elles ne pouvaient plus s’allonger sur le ventre, elles ne pouvaient plus s’allonger sur le dos. Et lorsqu’elles se remuaient, elles jetaient de grands cris. Ce fut une grande ruine. On était recouvert, comme enveloppé de lèpre à pustules. De nombreux hommes alors sont morts de cela et de très nombreux autres sont tout simplement morts de faim, ils sont morts de faim ; plus personne ne prenait soin des autres, plus personne ne faisait rien pour les autres ».

Ce récit de B. de Sahagún traduit bien l’ampleur et l’impact de l’épidémie qui toucha pour la première fois les Mexicains en 1520 et qui fut la première d’une longue série meurtrière tout au long du XVIème siècle.

Lorsque les Espagnols découvrirent en Amérique une humanité autre, leur stupéfaction fut intense. Or ce heurt, au XVIème siècle, deux mondes biologiquement différents . Dans la société amérindienne l’évolution du rapport entre les pathogènes et les hommes a suivi des voies totalement indépendantes de celles de l’Ancien Monde. Les mutations, les changements écologiques et les migrations ont pu entraîner des épidémies telles que la Peste Noire en Europe ; de ce fait il était rare qu’un homme, s’il vécut jusqu’à soixante-dix ans n’ait, à la fin de sa vie, connu aucune épidémie. En Amérique, une certaine stabilité écologique tendait à créer un équilibre et une tolérance mutuelle entre les hôtes humains et les parasites. Certes, les documents anciens attestent de l’existence de maladies fatales sur le sol du Nouveau Monde bien avant l’arrivée des conquistadores, et ses habitants mouraient d’infections diverses.

Mais l’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde a entraîné l’une des catastrophes démographiques les plus graves. Après la Conquête espagnole, un Indien du Yucatán écrivit sur la vie des Indiens avant l’arrivée des conquérants : Il n’y avait alors pas de maladie ; il n’y avait pas de mal aux os, pas de fortes fièvres ; il n’y avait pas non plus de variole, ni de douleur de poitrine, il n’y avait pas de douleur abdominale ni pulmonaire, il n’y avait pas de mal de tête. En ce temps-là, le cours de l’humanité était ordonné. Il en fut autrement à l’arrivée des étrangers.

Il serait aisé d’attribuer cette lamentation à des Indiens conquis et nostalgiques de leur vie avant l’arrivée des Espagnols. Mais ce passage est en partie vrai. Avant l’arrivée des Espagnols associée à leurs trois-mâts et à l’utilisation conjointe du compas, les hommes se déplaçaient lentement par voie maritime, et même souvent péniblement sur de très longues distances et à travers les océans. Les hommes vivaient sur le même continent que celui de leurs aïeux et il était rare que cela engendre des bouleversements rapides et violents

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