Sola Khoury, les effets du choc monétaire américain sur les taux d'intérêts au Liban
Cours : Sola Khoury, les effets du choc monétaire américain sur les taux d'intérêts au Liban. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Mars 2013 • Cours • 1 670 Mots (7 Pages) • 878 Vues
3.1. Les effets du choc monétaire américain sur les taux d’intérêt au Liban
Début 2001, la dette publique a atteint 23,3 milliards de dollars (environ 150% du PIB) comme nous avons déjà vu dans la première partie de cette Section 430 . L’augmentation continue de la dette, couplée à un déficit budgétaire permanent, a poussé les taux d’intérêt à la hausse. Début 2001, ces taux avaient atteint des niveaux bien élevés et leur tendance était « plutôt » haussière (certains taux de marché étaient en baisse), d’autant que les réformes entamées par le gouvernement Hoss n’ont pas réussi, pour des raisons politiques, de s’attaquer au problème du déficit budgétaire, plus particulièrement à sa composante structurelle qui est la taille et le poids du secteur public.
Graphique (60) : L’évolution des taux d’intérêt libanais entre janvier 1998 et décembre 1999
Au niveau international, la période 1999 – 2001 a été marquée par la création, le 1er janvier 1999, de l’euro. Depuis, les taux directeurs de la zone euro sont fixés par la BCE. Durant les deux années précédant le choc US de janvier 2001, les taux d’intérêt internationaux étaient en hausse, comme le montrent le tableau (47) et le graphique (61). Durant cette période, seul le taux d’intérêt du Japon n’a pas varié et est resté à 0,5% 431 .
Les taux d’intérêt relativement élevés en 1999 et 2000 s’expliquent par les craintes inflationnistes des autorités monétaires des principaux pays industriels, ainsi que par la croissance élevée et la hausse des cotations sur les marchés boursiers internationaux.
Tableau (47) : Les taux d’intérêt internationaux (objectifs annoncés) avant le choc monétaire US
Date Etats-Unis, taux des fonds fédéraux Zone euro, taux directeur de la BCE Japon, taux d’escompte Royaume-Uni, taux de base
Janvier 2000 5,50% 3,00% 0,50% 5,75%
Février 2000 5,75% 3,25% 0,50% 6,00%
Mars 2000 6,00% 3,50% 0,50% 6,00%
Avril 2000 6,00% 3,50% 0,50% 6,00%
Mai 2000 6,50% 3,75% 0,50% 6,00%
Juin 2000 6,50% 4,25% 0,50% 6,00%
Août 2000 6,50% 4,50% 0,50% 6,00%
Octobre 2000 6,50% 4,75% 0,50% 6,00%
Sources : D’après les sites Internet de la Réserve fédérale, de la BCE, de la Banque du Japon et de la Banque d’Angleterre
Graphique (61) : L’évolution des taux d’intérêt internationaux « avant » le choc US
Tableau (48) : Les taux d’intérêt internationaux (objectifs annoncés) après le choc monétaire US
Date Etats-Unis, taux des fonds fédéraux Zone euro, taux directeur de la BCE Japon, taux d’escompte Royaume-Uni, taux de base
Janvier 2001 6,00% 4,75% 0,50% 6,00%
Février 2001 5,50% 4,75% 0,35% 5,75%
Mars 2001 5,00% 4,75% 0,25% 5,75%
Avril 2001 4,50% 4,75% 0,25% 5,50%
Mai 2001 4,00% 4,50% 0,25% 5,25%
Juin 2001 3,75% 4,50% 0,25% 5,25%
Août 2001 3,50% 4,25% 0,25% 5,00%
Septembre 2001 3,00% 3,75% 0,10% 4,75%
Octobre 2001 2,50% 3,75% 0,10% 4,50%
Sources : D’après les sites Internet de la Réserve fédérale, de la BCE, de la Banque du Japon et de la Banque d’Angleterre
Graphique (62) : L’évolution des taux d’intérêt internationaux « après » le choc US
Le choc monétaire américain du 3 janvier 2001, première étape dans une série de baisses de taux aux Etats-Unis comme nous avons déjà vu, a provoqué une baisse des taux d’intérêt internationaux. La baisse du taux d’intérêt international a donné lieu, à son tour, à une baisse des taux d’intérêt au Liban, malgré les pressions à la hausse dues à l’endettement, à la réduction de la masse monétaire et aux sorties de capitaux.
Graphique (63) : L’évolution des taux d’intérêt au Liban suite au choc monétaire US
La transmission internationale du choc monétaire US aux taux d’intérêt libanais s’explique essentiellement par l’ouverture de l’économie libanaise aux marchés financiers internationaux et par son intégration dans l’économie mondiale.
La transmission internationale du choc US a permis aux taux intérieurs (en devises et en livres libanaises) de diminuer, malgré la dégradation du solde de la balance des paiements et la hausse de l’endettement public. Notons que l’année 2001 a été marquée pendant les 8 premiers mois par une récession économique mondiale et par une réticence des investisseurs à investir sur les marchés émergents (Inskandar et Ouwaïss, 2002). Les entrées de capitaux au Liban ne compensaient pas les sorties, et la balance des paiements enregistra un solde négatif fin 2000 et 2001 432 . Elle fut marquée également par les évènements du 11 septembre 2001 et par les retombées de ces évènements sur l’économie mondiale.
Tableau (49) : Les évolutions de la balance des paiements avant le choc monétaire US En millions de $ 1998 1999 2000 2001
Solde de la balance des paiements –487,6 266,5 –289,1 –1 168,9
Graphique (64) : L’évolution de la masse monétaire (M2, en milliards de livres)
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