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Quels bénéfices les écrivains humanistes puis ceux des lumières retirent-ils de la confrontation avec l’autre ?

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Par   •  17 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 169 Mots (5 Pages)  •  447 Vues

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PB : Quels bénéfices les écrivains humanistes puis ceux des lumières retirent-ils de la confrontation avec l’autre ?

I- L’ouverture à l’autre

1) une recherche de la pureté originelle

  • Le monde est considéré comme neuf, simple, pur et privé de tous vices : mythe du bon sauvage, symbole d’un paradis perdu.
  • Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, 1796 : « nous sommes innocents, nous sommes heureux (…). Nous suivons le pur instinct de la nature (…). Laisse-nous nos mœurs, elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ». Diderot fait l’éloge du mythe du bon sauvage.
  • Jean Jacques Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité, 1755 : « le principe de toute morale (...) est que l'homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l'ordre ; qu'il n'y a point de perversité originelle dans le cœur humain, et que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits". Rousseau n’utilise pas le terme « bon sauvage » mais fait l’éloge d’un état naturel, bon et pur que l’on peut relier au « bon sauvage ». L’homme est foncièrement bon pour Rousseau, c’est la société qui le corrompt.
  • Montaigne, Des Coches, 1588, Livre III chapitre 6 : « Notre monde vient d’en trouver un autre (…) si nouveau et si enfant, qu’on lui apprend encore son a, b, c (…) c’était un monde enfant ». Montaigne emploie la métaphore de « l’enfant » pour montrer que les hommes découverts sont plus proches de la nature et innocents

2) outil d’enrichissement et de formation de l’individu

  • Voyages et découvertes de nouvelles cultures, échanges d’idées et multiplication du savoir des hommes, développement de l’ouverture d’esprit des individus
  • Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité, 1755 : « toute la terre est couverte de nation dont ne nous connaissons que les noms »
  • Développement de l’imprimerie = outil moderne qui permet à l’homme d’étendre ses connaissances
  • Saint Exupéry, Terre des hommes : « la Terre nous en apprend plus long sur nous que les livres »

3) valorisation de la nature

  • La nature devient supérieure à la culture
  • Montaigne, Des Cannibales : ce n’est pas raison que l’art gagne le point d’honneur sur notre grande et puissante mère nature ».
  • Montaigne, des Cannibales : « fruits sauvages »
  • Nature et culture sont en concurrence directe.

II- une interrogation sur soi-même

1) une critique de l’ethnocentrisme européen 

  • Remise en cause des valeurs et mœurs européennes ainsi que de l’ethnocentrisme européen.
  • Montaigne, Des Cannibales, Livre I chapitre 31 : « il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation ». Montaigne énonce une vérité générale irréfutable selon lui
  • Jean de Léry, Voyage fait en terre du Brésil : « Je regrette souvent que je ne suis parmi les sauvages ». Jean de Léry critique l’ethnocentrisme européen en montrant sa subjugation pour les populations du nouveau monde.
  • Lévi-Strauss, Race et Histoire : « En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus “sauvages” ou “barbares” de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. »
  • Jean Claude Carrière, La controverse de Valladolid, 1992 : débat entre Las Casas et Sepulveda. Jean Claude Carrière nous amène à nous questionner sur notre arrogance naturelle à l’égard des autres cultures.

2) le relativisme culturel

  • Redéfinition de la barbarie et de la sauvagerie qui amène à une opposition entre « civilisé » et « sauvage ». Aucune culture est supérieure à une autre, chaque culture se vaut.
  • Lévi-Strauss, Race et Histoire, chapitre 3 : « c’est dans la mesure même où l’on prétend établir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l’on s’identifie le plus complètement avec celles qu’on essaye de nier. »
  • Montaigne, Des Cannibales : « chacun appelle barbarie, ce qui n’est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. » Montaigne montre que la barbarie est relative et n’a pas d’existence absolue.
  • Montaigne, Des Cannibales : « Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits ». Montaigne oppose l’homme civilisé et l’homme sauvage avec la métaphore du fruit.

3) doute sur soi et prendre l’autre comme modèle, comme idéal

  • Prendre les autres comme un modèle pour soi, douter de soi et de sa manière de faire, de vivre, de penser
  • Montaigne : « frotter sa cervelle à celle d’autrui »
  • Montaigne : « si j’étais né parmi ces populations qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des lois primitives de la nature, je me serais très volontiers, je t’assure, peint tout entier et dans la plus complète nudité »
  • Montaigne : « Je reconnais en tout homme mon compatriote »

III- une interrogation sur l’Homme

1) réflexion et remise en question sur l’homme et sa condition

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