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Explication linéaire du poème « Le Crapaud » de Tristan Corbière

Fiche : Explication linéaire du poème « Le Crapaud » de Tristan Corbière. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2022  •  Fiche  •  1 441 Mots (6 Pages)  •  1 210 Vues

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Explication linéaire du poème « Le Crapaud » de Tristan Corbière

Tristan Corbière était particulièrement excentrique, tant dans sa vie que dans ses œuvres. Il a été peu gâté par la nature, rachitique, laid et tuberculeux.

Le titre même de son unique recueil, Les Amours Jaunes, est ironique (le titre faisant référence au "rire jaune", rire grinçant, sinistre, désabusé). Il y pratique l'autodérision, cultivant les images du laid et le goût du paradoxe.

« Le Crapaud » est un sonnet inversé (deux tercets suivis de deux quatrains, dont le second et comme disloqué par une ligne de points, vers 14) en octosyllabes.

Ce poème illustre bien le registre principal du recueil, un registre satirique, voire comique. Il repose  en effet tout entier  sur une forme d’autodérision assez amère. Le poète dresse son autoportrait et cet autoportrait est à la fois dépréciatif et ironique dans la mesure où il se moque de sa laideur, de son apparence physique peu avantageuse.

Problématique : Comment Tristan Corbière met-il scène l’image du poète maudit et incompris ?

1er mouvement (vers 1 à 6) : Un chant mystérieux dans une ambiance fantastique

- Tout d’abord, le premier tercet pose le cadre spatio-temporel du poème. En effet  des mots se rapportant au paysage sont présents tels que « la lune », « la nuit » et « les découpures du vert sombre », faisant référence à la végétation.

- La présence de cette nature fait alors allusion au romantisme ou plus précisément à une balade romantique.

- Cependant, il règne une ambiance étrange, la description semble paradoxal.

- D’abord, le poète parle d’un chant inconnu, comme le suggère l’article indéfini « un », se dévoilant dans une nuit sans air.

- Cette action, normalement impossible, se produit dans le poème grâce à l’assonance en [an], le prolongeant. Elle amène une atmosphère pesante et donc une sensation d’étouffement.

- Les points de suspensions marquent le suspens. Ce mystère est accentué par une ambiance fantastique avec « la lune », « la nuit » et par l’antithèse « clair » et « sombre » qui illustre l’étrangeté du décor.

- De plus, cette ambiance inquiétante se dévoile à travers le champ lexical du tranchant avec les mots « plaque », « découpure » et « métal » et est soutenue par l’allitération en [q] et en [r] mimant les découpures.

- Par la suite, le second tercet poursuit le mystère installé précédemment.

- Le mot « chant » apparaît de nouveau et semble faire écho au premier. Il ne se serait donc pas arrêté donc pas arrêté depuis le début, ce qui est suggéré par les points de suspensions. La suite         du vers amène une comparaison, selon laquelle ce chant est bien un écho.

- Cependant, cette atmosphère pesante est renversée par l’expression « tout vif » suggérant une certaine intensité, qui est pourtant absente chez ce chant immobile, suspendu dans l’air.

- Cette image est encore une fois étrange et mystérieuse.

- L’image créé devient donc intrigante et nous pouvons comprendre que le chant est la principale préoccupation du poète.

- Le mystère qui entoure le chant est souligné par le lexique de l’enfouissement « enterré », « sous le massif » indiquant une localisation, accentué par l’adverbe de lieu « là ».

- Ensuite, le tiret peut signifier que le poète prend la parole et s’adresse à quelqu'un.

- Il dit « ça se tait ». Cette phrase semble péjorative avec le pronom démonstratif qualifiant la personne qui chante et dégageant une forme de mépris.

- Enfin, l’impératif « viens » montre encore qu’il s’adresse à la personne qui peut être est une femme, ainsi que l’indique « c’est là » accentue le mystère et le suspense.

-Cette proximité est d’autant plus plus mystérieuse car le vers se termine par des points de suspension et avec la rime « ombre » et « sombre ».

- Ainsi, le second tercet est donc un prolongement du premier, attisant notre curiosité et nous dévoilant petit à petit l’identité de la personne chantant.

2ème mouvement (vers 7 à 13) : La beauté et la laideur d’un crapaud maudit

- Ensuite, le premier quatrain débute pare une phrase exclamative qui peut être prononcée par la femme comme l’indique la présence du tiret.

- Cette phrase traduit la surprise de la femme et nous dévoile l’identité de l’être qui chantait : c’’est un crapaud.

- Le « crapaud » est le symbole d’un animal maudit, on peut penser qu’ici il fait référence au poète.

- Cette identification est accentuée par l’assonance en [oa] et les allitérations en [q] et en [r] imitant le chant ou plutôt le coassement du crapaud.

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